M. Bergevin est conscient que les grèves du 21, 22 et 23 novembre sont « dérangeantes » pour la population.
« Ce que j’entends, autant dans les médias que dans les contacts avec les parents, c’est un appui presque inconditionnel à la situation. Les gens voient ce qui se passe dans les milieux. Entre trois journées de dérangement et des services qui manquent pour les enfants qui ont besoin d’apprendre à lire, à compter et à écrire, je pense que tout le monde comprend que les enjeux à long terme sont suffisamment grands pour être capable de prendre la perturbation qu’occasionne une grève. »
Différentes mobilisations auront lieu mardi tout au long de la journée. À Sherbrooke, des travailleurs du réseau de l’éducation se réuniront près du centre administratif du Centre de services scolaire de la Région-de-Sherbrooke. D’autres manifestations ont lieu en Estrie notamment devant les écoles du Solstice à Magog, du Tournesol à Windsor et du Parchemin à East Angus.
Un premier mouvement de débrayage a eu lieu le 6 novembre à travers la province. Les écoles primaires et secondaires avaient fermé leurs portes jusqu’à 10 h 30.
« Le gouvernement se traine les pieds depuis un an dans la négociation. On a besoin de rendre notre profession attrayante. On a besoin de soutenir les enseignants et les enseignantes qui sont dans les milieux actuellement. Présentement, notre profession souffre, car il manque beaucoup d’enseignants qualifiés dans nos écoles », croit Richard Bergevin.
Les élèves en difficulté sont trop nombreux au sein des classes régulières, explique-t-il. « Il faut aussi trouver une façon d’alléger la tâche des enseignantes et des enseignants. Évidemment, il faut amener la rémunération à un niveau plus intéressant. Présentement, l’offre du gouvernement ne couvre même pas l’inflation pour les prochaines années. C’est totalement déraisonnable. »
Un conciliateur a été nommé mardi pour tenter de rapprocher le front commun du secteur public et le Conseil du trésor. Le président du SEE estime que ce dernier peut apporter une nouvelle dynamique à la table des négociations. « Ce qui m’inquiète beaucoup c’est la réponse qu’on a reçue du gouvernement. [...] [La ministre Sonia LeBel a accepté] de travailler avec le conciliateur, mais que le conciliateur ne discuterait pas des aspects salariaux. Ça nous inquiète, car le salaire est un élément important de la négociation. »
M. Bergevin explique que les syndicats ont déposé la plus récente offre sectorielle. « Nous avons recentré nos propositions sur les priorités. »
« Ce n’est pas parce que Sonia LeBel dit qu’elle dépose plusieurs propositions que ce sont des propositions qui peuvent faire progresser la négociation. Il faut qu’elle fasse des pas importants. Elle n’arrête pas de nous dire qu’il faut élaguer. Avant d’élaguer, il faut accepter de financer des solutions qui vont apporter des changements dans le quotidien des profs », ajoute-t-il.
Le président du SEE mentionne que les enseignants et les autres travailleurs du réseau de l’éducation de l’Estrie seront de retour en classe vendredi. « Le front commun ne fait pas la grève générale illimitée pour l’instant. »