En 2022, la consommation résidentielle d’eau se chiffrait à 211 litres par personne par jour, comparativement à 222 pour l’année 2021. L’objectif provincial est fixé à 220 pour 2025.
La consommation résidentielle représente 54 % de la consommation totale à Sherbrooke.
La quantité d’eau distribuée, elle, se chiffre à 393 litres par personne par jour en 2022, comparativement à 398 en 2021. L’objectif provincial est de 458. Cette notion fait référence à l’eau distribuée à l’usine J.M Jeanson, qui englobe tous les usages.
Le bilan de l’usage de l’eau potable 2021 et 2022 a fait l’objet d’une présentation à la Commission de l’environnement et de la mobilité, jeudi à l’hôtel de ville de Sherbrooke, par l’ingénieur Jean-François Gagnon et Alexandre Heimrich, chef de section à la division de l’ingénierie.
« Ce sont des résultats qui sont quand même bons, mais qui sont ‘’limites’', en lien avec les objectifs gouvernementaux. On a déjà des indications montrant qu’il va vouloir qu’on améliore cela… Il y a des actions à prendre pour respecter la stratégie québécoise », a commenté l’un des employés de la Ville pendant la présentation.
Sherbrooke a notamment fait, au fil des années, des « efforts soutenus » pour la recherche de fuites.
Les données se sont améliorées avec les années, rappelle Alexandre Heimrich. Lors des fusions municipales (2002), on parlait plutôt de 520 litres d’eau par personne par jour distribuées.
« Ce sont des diminutions qui se sont fait beaucoup pendant les premières années après les fusions. On est descendu de 520 vers le 400. C’est quand même difficile de descendre davantage, parce qu’il y a beaucoup d’actions qui ont été faites et qui ont porté leurs fruits. »
Le Ministère souhaite que les Villes raffinent par l’échantillonnage la consommation résidentielle. « Il veut aussi que l’on complète l’installation des compteurs dans les ICI (industries, commerces et institutions). Dans certaines municipalités, avant la fusion, il n’y en avait pas. Ce n’est pas une tâche impossible pour respecter l’objectif de 2025 ». Il note que ces actions nécessitent néanmoins des efforts financiers et humains importants.
Certaines municipalités qui se sont jointes à Sherbrooke avaient déjà des compteurs d’eau lorsqu’elles ont fusionné avec Sherbrooke au début des années 2000. « On ne parle pas de réinstaller des compteurs dans l’ensemble des habitations. On parle vraiment de faire un échantillonnage représentatif dans 380 logements pour pouvoir mieux définir quelle est la consommation réelle de logements comme telle et de se servir de ces chiffres-là pour produire un bilan. C’est vraiment l’échantillonnage l’objectif du Ministère. »
Le réseau d’aqueduc sherbrookois compte 915 km. En 2022, 172 fuites ont été réparées sur le réseau.
Interrogé sur le déficit en termes de maintien des infrastructures figurant dans des documents de la Ville de Sherbrooke, M. Heimrich note qu’il s’agit d’un enjeu majeur.
Les besoins d’investissements en maintien des infrastructures d’eau pour 2024 se situent à près de 35 M$. Peut-on penser que la Ville y va au plus urgent?
« Le déficit pour l’ensemble des municipalités est un enjeu majeur. Le financement n’est pas au rendez-vous, si on peut dire, pour combler ça… Ce qu’on fait avec ça, on fait beaucoup de renouvellement de conduites d’eau potable qui sont ciblées par le plan d’intervention, ce sont des conduites qui ont des taux de fuites importantes […] On y va par priorité, on a beaucoup plus de besoins que ce que l’on peut réaliser. »
Sur le site du ministère des Affaires municipales, on peut d’ailleurs lire que le Québec est « l’un des plus grands consommateurs d’eau au monde ».
« La quantité d’eau distribuée par personne au Québec demeure supérieure à celles de l’Ontario et du Canada. En 2017, la quantité d’eau distribuée se situait à 530 litres par personne par jour au Québec, soit un volume 24 % plus élevé que la moyenne canadienne et 49 % plus élevé que celle en Ontario », peut-on lire.
D’ici 2025, la Stratégie québécoise d’économie d’eau potable vise à réduire de 20 % la quantité d’eau distribuée par personne par rapport à 2015, en plus d’atteindre « un niveau de fuites modéré » selon l’indice de l’International Water Association.
Elle prévoit du même coup « l’augmentation progressive des investissements nécessaires pour réaliser le maintien d’actifs […] tout en éliminant graduellement le déficit d’entretien.