Un pas de plus pour la réserve de biodiversité adjacente au parc national du Mont-Orford

Des terrains projetés dans l'agrandissement du parc national du Mont-Orford (PNMO), ci-dessus le secteur du lac La Rouche. Une réserve de biodiversité est aussi prévue au nord-est de l'agrandissement du PNMO.

Québec a annoncé mardi la mise en réserve du territoire de la Rivière-au-Saumon, limitrophe aux terrains prévus dans l’agrandissement du parc national du Mont-Orford (PNMO). Le territoire visé, d’une superficie de 13,7 km carrés, est appelé à devenir une réserve de biodiversité. Cette réserve est dans les cartons depuis 2013.


Dans un communiqué, le député de Richmond, André Bachand, a annoncé la création d’une nouvelle aire protégée avec la mise en réserve du territoire de la Rivière-au-Saumon. Il faisait l’annonce au nom du ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), Benoit Charette.

Le Ministère note du même coup « que la délimitation de ce territoire est encore approximative et peut encore faire l’objet de modifications », de même que sa superficie totale.

Il note également que différentes étapes légales et administratives préalables à l’attribution du statut officiel de réserve de biodiversité doivent être réalisées prochainement.

On apprend aussi que les « activités forestières, minières, gazières, pétrolières et énergétiques à des fins commerciales font dès maintenant l’objet de contraintes », mais que des exceptions sont toutefois prévues au décret.

Il a toutefois été impossible d’avoir des précisions du Ministère, mardi, notamment au sujet des étapes à venir.

La réserve, située au nord-est du futur agrandissement du PNMO, visait à protéger une partie de la rivière au Saumon, de Saint-Denis-de-Brompton jusqu’à Kingsbury, nous avait expliqué en 2021 Alain Thibault, du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.

On retrouve dans ce territoire des espèces à statut précaire, dont la salamandre sombre du Nord et le martinet ramoneur.

« Ça se distingue d’un parc national, ça n’a pas exactement le même régime d’activités. Dans les faits saillants, au niveau de la protection du territoire contre les activités industrielles, c’est un peu l’équivalent: il n’y a pas d’activité forestière, pas d’activité minière ou énergétique, mais pour d’autres types d’activités, c’est plus permissif, par exemple la circulation en véhicules hors route est permise », avait-il expliqué au sujet de la réserve de biodiversité souhaitée.

Des terrains initialement prévus aux fins d’agrandissement du PNMO ont été retirés du projet d’agrandissement en raison de la présence de sentiers régionaux de motoneige et de quad.

Avec la mise en réserve annoncée mardi, cela constitue « une bonification du réseau d’aires protégées estrien », dont la superficie totalise 451 km carrés.

De son côté, le projet d’agrandissement du PNMO suit son cours. Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a rendu son rapport cet été sur le projet de modification de la limite du parc. La question de la réserve n’y était toutefois pas traitée, car elle ne sera pas dans les limites du parc.

Consultation en vue du Plan Nature 2030

Par ailleurs, une activité de mobilisation régionale et de réflexion sur le Plan Nature 2030 se tient toute la journée mercredi au Centre culturel de l’Université de Sherbrooke.

Le Plan Nature 2030 aura comme objectifs l’atteinte des prochaines cibles mondiales, comme la cible de conservation de 30 % du territoire québécois.

En vue de l’élaboration de ce plan, un chantier de consultation a été lancé.

Les travaux d’élaboration du Plan Nature 2030 prévus cet automne comptent 17 rendez-vous régionaux sur la biodiversité.

En Estrie, c’est le Conseil régional de l’environnement de l’Estrie qui a été chargé d’organiser cette consultation, à laquelle sont conviés notamment des organismes de conservation et les municipalités. L’atelier participatif leur permettra notamment de donner leur avis sur les priorités, les objectifs et les cibles du Québec en matière de conservation de la biodiversité, d’accès à la nature et de préservation des espèces.

« Au terme de la consultation, on va devoir faire un rapport au ministère de l’Environnement au 15 novembre pour colliger l’ensemble des éléments qui vont avoir été abordés pendant la consultation. Le gouvernement va se saisir de ce rapport […] et intégrer ça à l’intérieur du Plan nature du gouvernement du Québec qui, normalement, doit sortir le printemps prochain », précise Philippe-David Blanchette, codirecteur au CREE.