Après son passage aux Nations unies à New York mardi puis à Washington jeudi, Volodymyr Zelensky doit en effet s’arrêter dans la capitale canadienne vendredi et s’adresser aux parlementaires en après-midi.
Il s’agira d’une première visite au Canada pour le président ukrainien depuis le début de l’invasion russe en février 2022. M. Zelensky devrait en profiter pour remercier les Canadiens de leur aide et de leur soutien face à cette agression.
«C’est une idée de fou qui se réalise», raconte Daniel Gendron à propos de «cette chance inouïe et ce privilège» qu’il a obtenus de pouvoir assister au discours de M. Zelensky.
«J’étais au bureau mardi matin quand j’ai vu apparaître qu’il serait à Ottawa vendredi. J’en ai parlé à mon directeur général, qui est de descendance ukrainienne comme son épouse, et j’ai dit on y va! Il m’a regardé dans les yeux et m’a dit oui, on y va! Ce serait une belle idée et une belle visibilité.»
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Les laissez-passer du Bureau du protocole ont été obtenus via le député conservateur de Mégantic-L’Érable Luc Berthold et son attachée politique Isabelle Laplante, souligne M. Gendron.
«J’ai aussi fait une demande officielle à l’ambassade de l’Ukraine à Ottawa et je leur ai demandé en plus de pouvoir discuter cinq minutes avec M. Zelensky, mais j’y compte moins parce qu’il est ultraprotégé.»
Le directeur général de la Municipalité de Nantes, Ali Mohammed Ayachi, considère comme un honneur de pouvoir écouter en personne le président de l’Ukraine vendredi et peut-être même, qui sait, lui serrer la main.
«C’est quelque chose qu’on ne s’attendait pas, malgré l’initiative du maire, et je ne le cacherai pas, c’est l’expérience d’une vie!» lance M. Ayachi.
«En plus pour une cause qu’on défend et à laquelle on croit. C’est vraiment formidable d’aller là-bas.»
La grand-mère de M. Ayachi est ukrainienne et ils ont encore de la famille là-bas, entre autres dans la région de Louhansk, occupée par les Russes, et de la capitale, Kiev.
«Le conflit a un impact indirect pour moi puisque je vis au Canada, mais quand ma mère parle avec la famille, ça la touche beaucoup, ça pleure à la maison.»
— Ali Mohammed Ayachi, directeur général de la Municipalité de Nantes
«En Ukraine, il n’y a plus rien qui fonctionne, ajoute-t-il. Ils ne peuvent pas aller nulle part, il y a des problèmes d’électricité, d’argent…»
«Quand on regarde ce conflit, on se dit que c’est tout de même malheureux que des pays qui étaient frères il n’y a pas si longtemps s’entretuent aujourd’hui, continue M. Ayachi. De chaque côté, on connaît quelqu’un qui a de la famille de l’autre côté.»
Ali Mohammed Ayachi suit l’évolution du conflit avec un grand intérêt depuis un an et demi et tend à penser que les efforts du président Zelensky sont bénéfiques pour la population là-bas.
Tout en saluant l’appui apporté par le Canada jusqu’ici, il espère aussi que dans son discours de vendredi, le président Zelensky saura revendiquer une aide encore plus concrète.
«C’est ce que j’attends du discours de vendredi, qu’il essaie de faire valoir une coopération un peu plus poussée entre les deux pays, entre autres dans son aspect économique et sa défense. Et j’espère qu’il va y avoir une réponse du gouvernement [canadien] pour que ça se concrétise.»
À l’instar de plusieurs municipalités et MRC du Québec, rappelons-le, le conseil municipal de Nantes avait adopté dès mars 2022 une résolution pour exprimer sa solidarité avec le peuple ukrainien et réclamer que le Canada prenne toutes les mesures nécessaires pour amener la Russie à abandonner son attitude belliqueuse dans ce conflit.
Pablo Rodriguez et Jean-Yves Duclos
Par ailleurs, alors que le dossier de la voie de contournement ferroviaire occupe passablement les relations entre la Municipalité de Nantes et le gouvernement fédéral depuis les dernières années, le maire Gendron entend évidemment profiter de son passage à Ottawa vendredi pour tenter de parler au nouveau ministre des Transports et au nouveau ministre des Services publics et de l’Approvisionnement (SPAC), les Québécois Pablo Rodriguez et Jean-Yves Duclos, qui ont été nommés à ces fonctions le 26 juillet dernier et qu’il n’a pas pu rencontrer encore depuis ce temps.
«La journée où M. Rodriguez a été nommé aux Transports et M. Duclos à SPAC, ils ont reçu un courriel officiel de la Municipalité de Nantes, via le maire, leur demandant de les rencontrer soit à leur bureau de comté, à la Municipalité ou à Ottawa», rappelle M. Gendron.
«C’est resté lettre morte», déplore-t-il.
«[Vendredi] je vais être à Ottawa et je vais faire mon possible pour les rencontrer. Je ne sais pas si je vais pouvoir leur serrer la main ou leur envoyer la main de l’autre côté de la Chambre, mais ils vont me voir. Ils vont savoir que je suis là.»