Piste Sherbrooke-Coleraine: l’étude entre les mains du Ministère

On devrait connaître sous peu les conclusions d'une étude sur le potentiel commercial de l’ancienne voie ferrée entre Sherbrooke et Saint-Joseph-de-Coleraine, un tronçon convoité pour devenir une piste cyclable.

Les prochaines semaines seront déterminantes pour l’avenir de l’ancien tronçon ferroviaire entre Sherbrooke et Saint-Joseph-de-Coleraine que plusieurs aimeraient voir converti en piste cyclable.


Le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) a reçu en juillet dernier le Rapport final de l’étude menée par la firme CPCS Transcom sur la voie ayant servi anciennement au Chemin de fer Québec Central (CFQC), confirme à La Tribune Jeanne Séguin-Laflamme, conseillère en communication à la direction générale de l’Estrie.

« Les conclusions quant au potentiel stratégique et commercial sont présentement analysées par les différentes directions concernées du ministère, dans le but de développer un positionnement quant à l’avenir et aux perspectives à long terme du CFQC », annonce-t-elle.



Rappelons que l’étude avait débuté l’hiver dernier et les résultats étaient attendus dans les mois suivants.

En janvier 2021, on apprenait que le MTMD envisageait d’évaluer la possibilité d’implanter une voie ferrée sur le tronçon ciblé pour l’aménagement d’une piste cyclable de 94 kilomètres sur l’ancien tronçon de chemin de fer. Elle relierait le marché de la Gare de Sherbrooke et le sentier des trois-monts à Saint-Joseph-de-Coleraine, en passant par Ascot Corner, East Angus, Dudswell, Weedon et Disraeli.

Le dossier traine depuis quelques années, car en 2018 on apprenait que le ministère voulait évaluer toutes les possibilités de transport ferroviaire existantes à la grandeur du Québec pour développer le réseau existant en raison de problèmes liés à l’industrie du camionnage américain. Le projet Sherbrooke-Coleraine était alors mis sur la glace.

Une résolution

Joint à ce sujet, Rock Sadoine, directeur général de la municipalité paroisse de Disraeli, mentionne que le projet de conversion de l’ancienne voie ferrée en piste cyclable est toujours espéré dans ce secteur du Haut-Saint-François.



« Nous avons hâte que le projet aboutisse, lance-t-il. Cette piste cyclable serait une des plus belles au Québec, avec nos paysages et nos lacs. »

« Elle fait toujours partie de nos projets. »

La municipalité déposera une résolution prochainement afin d’obtenir les conclusions de la fameuse étude, ajoute M. Sadoine.

« Nous voulons pouvoir la lire nous-mêmes pour comparer l’interprétation que le ministère en fera et notre interprétation », résume-t-il.

« Des fois, c’est un peu différent selon les objectifs que chacun a… »

Levée de boucliers

À la lumière de l’épineux dossier de la construction de la voie de contournement à Lac-Mégantic, Rock Sadoine redoute une certaine levée de boucliers dans la région si on optait pour la reconversion du tronçon en voie ferrée.



« Il y aurait certainement de l’opposition. À certains endroits, il faudrait reconstruire complètement l’emprise », analyse-t-il.

« En plus, la marchandise qui y circulerait ne viendrait pas de notre région. Nous n’avons pas vraiment d’usine qui a besoin de transport ferroviaire. »

M. Sadoine ajoute que des efforts pour développer le transport routier dans le Haut-Saint-François ont été consentis et le seront.

En juillet, le ministère des Transports et de la Mobilité durable annonçait la réfection majeure de la route 112 entre Ascot Corner et le Canton de Westbury, fait-il remarquer à titre d’exemple. Ce chantier sur ce secteur problématique s’étirera sur environ quatre ans.

Le projet vise l’élargissement de la route 112 avec deux voies de circulation dans chaque direction, sur un tronçon de 6,3 kilomètres, entre la rue des Pins à Ascot Corner et le chemin de l’Aéroport dans le Canton de Westbury. On prévoit aussi l’intégration d’une séparation physique, et l’implantation de trois carrefours giratoires à deux voies, rappelons-le.