Les professionnels de l’éducation votent en faveur d’une grève en Estrie

Les membres du Syndicat des professionnelles et professionnels de l’éducation de l’Estrie (SPPEE-CSQ) ont voté à 93% en faveur d’un mandat de grève.

Les membres du Syndicat des professionnelles et professionnels de l’éducation de l’Estrie (SPPEE-CSQ) ont voté à 93% en faveur d’un mandat de grève qui pourrait mener à une grève générale illimitée plus tard cette année.


Ils en ont assez, explique Martin Côté, président du SPPEE-CSQ.

« C’est un mandat de grève qui peut aller jusqu’à la grève illimitée. [Il] comprend des séquences de grève au préalable. Une séquence plus courte et une plus longue. [...] Il y a eu des débats dans la rencontre. Certains auraient voulu qu’on aille directement à la grève illimitée. Plusieurs déploraient qu’il y ait des séquences tellement que la grogne était là. »

« On ne sent pas vraiment l’intention du gouvernement de vouloir régler », ajoute-t-il.

Selon un sondage réalisé auprès des membres du SPPEE-CSQ, 82% d’entre eux estiment que les élèves n’ont pas accès aux services directs dont ils ont besoin.

Les psychologues, les psychoéducateurs, les orthophonistes, les conseillers d’orientation et les travailleurs sociaux œuvrant dans les écoles de la région font notamment partie de ce syndicat.

La majorité des professionnels croient qu’ils ne sont pas assez nombreux afin de répondre aux besoins des élèves, qu’ils ne peuvent pas faire suffisamment de prévention et qu’ils ne sont pas en mesure d’offrir un environnement matériel favorisant la réussite des élèves.

Priorisation des cas et surcharge de travail

En raison d’une surcharge de travail, les professionnels de l’éducation doivent prioriser les cas qu’ils traitent, explique M. Côté. « 61% des membres disent vivre une surcharge de travail. [...] Il y a trop de mandats à accomplir. Les cas sont plus complexes donc ça demande plus de temps. »

La prévention est donc impossible dans plusieurs milieux, mentionne M. Côté. « C’est impossible de donner tous les services à tous les élèves qui ont besoin. »

« Une intervention rapide et efficace fait toute la différence dans le parcours scolaire d’un élève. »

—  Martin Côté, président du SPPEE-CSQ

La mouvance au sein des professionnels est du jamais vu, selon M. Côté. « Plus de 39% des professionnels de l’Estrie regardent d’autres possibilités que de travailler dans leur centre de service scolaire ou commission scolaire. Personnellement, je n’ai jamais vu autant de mouvance de personnel dans les dernières années », mentionne-t-il.

De meilleures conditions salariales, une plus grande flexibilité de la tâche, une plus grande autonomie dans la gestion des dossiers et un horaire flexible font partie des demandes des professionnels de l’éducation.

« Le secteur privé offre justement des conditions de travail qui sont alléchantes pour répondre à leurs besoins. »

L’instauration d’un seuil minimal de services dans les écoles pourrait notamment faire partie des solutions, estiment Martin Côté et Jacques Landry, présent de la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec.

« Un seuil assure que tout le monde ait accès aux mêmes services », précise M. Côté.

Le SPPEE-CSQ représente 600 membres appartenant aux Centres de services scolaires des Sommets, de la Région-de-Sherbrooke et des Hauts-Cantons ainsi qu’à la Commission scolaire Eastern Township.

Le Syndicat du personnel professionnel de l’éducation pour les régions Richelieu et Yamaska (SPPERY-CSQ) vit également une situation similaire. « L’enquête effectuée au Richelieu et à Yamaska démontre en effet que près de 40 % des personnes qui ont répondu au sondage songent à quitter leur emploi pour une autre raison que la retraite, c’est énorme », affirme Marcelle Télémaque, présidente du SPPERY-CSQ.

Le SPPERY tiendra un vote de grève le 10 octobre.

« La pénurie frappe partout », mentionne Jacques Landry. Il ajoute que malgré plusieurs affichages, de nombreux postes restent vacants à travers la province.

Les membres du Syndicat de l’enseignement de l’Estrie tiendront un vote de grève le 4 octobre.