
75e ans du jour J: un peu de Sherbrooke en Normandie
M. Chapdelaine aura également une pensée très spéciale pour le capitaine Walter Brown, un aumônier qui avait fait ses études à l’Université Bishop’s avant de partir pour la guerre et de se faire assassiner par des SS.

« C’est une histoire qui me touche très particulièrement. J’ai perdu trois aumôniers durant la bataille de Normandie. Deux le jour du débarquement et un autre au mois de juillet. Ces trois aumôniers, pour une petite organisation comme la mienne, ça vient me toucher personnellement », avoue-t-il.
« L’aumônier Brown est originaire de Winnipeg, raconte M. Chapdelaine. Pendant la Deuxième Guerre, il était aumônier pour les Sherbrooke Fusiliers. Ça rassemblait les Fusiliers et les Hussars. Il y a des photos du padre Brown, alors que c’est le seul dans la péniche qui ne porte pas de casque. Il a tout simplement son béret et il est au milieu de ces hommes qui attendent l’ouverture des portes. Il a survécu au débarquement. Il avait seulement avec lui une petite valise pour célébrer la messe. »

M. Brown a survécu au débarquement, mais est décédé vers la fin de la journée. « Il a été trouvé le 7 juin dans un fossé avec sa petite valise. Il était avec un petit groupe et se rendait à l’hôpital pour visiter les malades. Il a été embusqué par la Jeunesse hitlérienne et a été tué à coup de baïonnette », explique M. Chapdelaine.
M. Brown est inspirant pour Guy Chapdelaine. « Le rôle des aumôniers, c’est d’être présents dans les moments les plus difficiles et c’est ce que les militaires apprécient. On est avec eux dans les beaux moments et dans les plus difficiles. Ils nous partagent leur peur de la mort.

« Quand je suis allé en Afghanistan en 2006, la première chose que j’ai vue quand j’ai quitté l’aéroport, c’est qu’ils ont sorti deux cercueils de l’avion. Cet été-là, on avait perdu 40 militaires dans une bataille. Je peux imaginer le Padre Brown sur la plage, qui a été présent aux mourants et aux malades. C’est peut-être le dernier qui a tenu la main à des soldats lorsqu’ils sont morts. Il incarne ce dévouement des aumôniers de tous les conflits », décrit celui qui a été ordonné prêtre à Sherbrooke il y a un peu plus de 20 ans.
Actuellement, 250 aumôniers travaillent à temps plein et 110 à temps partiel pour les Forces armées canadiennes.