C’est ce qu’un haut gradé de la Société de protection des forêts contre le feu du Québec, la SOPFEU, a confirmé à François Legault, mercredi matin.
Avec déjà 460 000 hectares brûlés, on a confirmé qu’il s’agit déjà de la pire année pour les incendies de forêt au Québec en 50 ans d’existence de la SOPFEU.
« Et 460 000 hectares, c’est juste ce qu’on connaît », a précisé le directeur général de la SOPFEU, Éric Rousseau.
Cela représente près de 10 fois la superficie de la ville de Québec.
Repos obligatoire
Pour la deuxième fois en trois jours, le premier ministre s’est rendu au quartier général de la Sécurité civile et de la SOPFEU, à Québec.
« Il y a un manque de pilotes et un manque de techniciens. [...] Pour l’instant, le service aérien gouvernemental, ça va bien. Parce qu’ils utilisent leurs chefs-pilotes pour faire le travail des pilotes », a expliqué le directeur du Centre de lutte provincial de la SOPFEU, Luc Dugas, à M. Legault.
« À court terme, ça va bien. Mais à long terme, ça va être problématique, parce qu’ils vont atteindre leur temps maximum en devoir. Et le service aérien gouvernemental n’a pas réussi à recruter l’ensemble des pilotes requis », a fait valoir M. Dugas.
Actuellement, 17 avions-citernes sont en fonction, tandis que deux autres sont à l’arrêt pour cause de vérification mécanique. Six du lot proviennent de l’extérieur du Québec : deux de Yellowknife et quatre des États-Unis, grâce à un prêt de la Nouvelle-Écosse.
Plus le temps passe, plus il faudra à la fois reposer les appareils, vérifiés de façon systématique après 50 heures de vol. Mais surtout les pilotes, qui doivent aussi observer une période de repos obligatoire après un certain nombre d’heures de travail.
« Pour l’instant, on utilise vraiment tous les appareils qu’on peut avoir », a déclaré le premier ministre Legault.
« Au bout d’une semaine, il va y avoir des enjeux. Chaque jour qui va venir, les pilotes et mécaniciens seront un petit peu moins disponibles » à cause des heures de repos obligatoires.
— le premier ministre François Legault, sur le manque prochain de pilotes
« Mais ça, on ne peut pas rien faire contre ça », a constaté M. Legault.
Bientôt du renfort au sol
La SOPFEU compte en ce moment 520 employés sur le terrain. En plus des pilotes, des mécaniciens et des responsables de la logistique. L’armée canadienne a 150 soldats en action.
Avec l’arrivée dans les prochains jours de pompiers du Nouveau-Brunswick et de la France, les effectifs devraient grimper à 1200 personnes sur le terrain.
C’est du boulevard Laurier, à Sainte-Foy, qu’on dirige les opérations de lutte aux quelque 160 incendies de forêt qui ravage le nord du Québec présentement.
Cette visite de M. Legault survient quelques heures après l’évacuation de Chibougamau et d’Oujé-Bougoumou. Ce qui donne en ce moment 11 400 personnes évacuées de leur domicile. La population de Chibougamau à elle seule atteint 7500 personnes.
Les évacués ont été accueillis à différents endroits, dont au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Devraient s’ajouter mercredi les 4000 citoyens de la communauté autochtone de Mistissini, pour atteindre 15 400 évacués.
La municipalité de Lebel-sur-Quévillon serait maintenant menacée. Ses 2500 habitants ont déjà été évacués. La municipalité de Chapais pourrait aussi être évacuée pour une deuxième fois.
M. Legault faisait le point sur les incendies de forêt en compagnie de ses ministres de la Sécurité publique, François Bonnardel, et des Ressources naturelles et des forêts, Maïté Blanchette Vézina.