
13 mois de détention pour l’ex-enseignante Andréanne Robert
En sanglots, la femme de 46 ans a dit au juge Conrad Chapdelaine qu’elle reconnaissait avoir mal agi et qu’elle voulait maintenant passer à une autre étape de sa vie.
« Je suis désolée d’avoir trahi la confiance de mes élèves, des parents et de mes amis, a-t-elle dit péniblement. Je comprends les répercussions que mon comportement a pu avoir. Maintenant, je veux que tout ça finisse. Je veux tourner la page et finir mes études. Cela fait trois ans que je n’ai plus de vie », a-t-elle déclaré lorsque le juge lui a demandé si elle avait quelque chose à dire avant le prononcé de sa sentence.
En la condamnant à 13 mois de détention, le juge Chapdelaine s’est ainsi rendu à la suggestion des deux avocates dans cette affaire, Me Marie-Line Ducharme en poursuite, et Me Caroline Monette, en défense.
Andréanne Robert avait plaidé coupable en janvier dernier à six accusations d’exploitation sexuelle, de communication indécente et d’avoir transmis du matériel sexuellement explicite à une personne mineure en vue de faciliter une infraction à caractère sexuel.
Les évènements sont survenus entre mai et décembre 2017 envers cinq adolescents, âgés de 15 à 17 ans.
Le juge a expliqué à Andréanne Robert que la sentence de 13 mois qui lui est imposée tient compte à la fois des éléments aggravants et atténuants survenus depuis le début de cette affaire.
Parmi les éléments aggravants, il a rappelé les gestes à caractère sexuel posés envers les adolescents alors qu’elle était en position d’autorité.
« Même si ces gestes n’ont pas eu de conséquences graves sur les victimes, a dit le juge, vous êtes consciente qu’il existe une relation de confiance entre une enseignante et ses élèves. »
D’autant plus, a-t-il ajouté, que « vous étiez une enseignante aimée, respectée et appréciée, non seulement de vos élèves, mais aussi de vos pairs. »
Le fait qu’Andréanne Robert a plaidé coupable - évitant ainsi à ses anciens élèves de venir témoigner -, le fait que ses gestes n’ont pas eu de conséquences graves sur les victimes et, finalement, le fait que les risques de récidive sont minimes font partie des éléments atténuants dont la Cour a tenu compte dans le prononcé de la sentence, a souligné le juge.
Lors de son arrestation, l’affaire avait fait l’objet d’une couverture médiatique d’un bout à l’autre du pays.
Les deux procureures ont aussi fait ressortir que depuis son arrestation, Andréanne Robert a non seulement perdu son emploi, mais aussi son brevet d’enseignante. Elle n’a pas été en mesure de se trouver un emploi stable depuis ce temps.
« Chaque fois qu’elle a pu se trouver un emploi, toute la couverture médiatique qui a entouré cette affaire faisait en sorte qu’elle perdait son emploi aussitôt que son employeur apprenait qui elle était», a expliqué Me Monette.
Elle a rappelé que sa cliente avait quitté Sherbrooke pour s’établir dans la région de Québec où elle poursuit des études en vue d’obtenir un bac en environnement.
À la demande de Me Monette, le juge Chapdelaine a émis une recommandation visant à permettre à Andréanne Robert de poursuivre ses études pendant sa détention.