La candidate
Je l’écris souvent : notre télé manque de comédies. On est très fort dans les tragédies, mais on a tant de difficulté à faire rire. Et Dieu sait qu’on en a besoin. La candidate arrive donc comme un vent de fraîcheur dans nos écrans. Comme moi, vous risquez de tomber amoureux de sa nouvelle héroïne, Alix Mongeau, jouée par Catherine Chabot. Technicienne en pose d’ongles à quelques jours de sa trentaine, elle est recrutée par le PPDQ comme « candidate poteau » dans une circonscription où elle est certaine de perdre. Vous me voyez venir : contre toute attente, elle sera élue. J’ai beaucoup ri en regardant les premiers épisodes. Isabelle Langlois a toujours une plume aussi intelligente et vive. Dans son premier rôle-titre à la télé, Catherine Chabot est tout simplement épatante.
La comédie est diffusée sur l’Extra d’Ici tou.tv. Ma chronique.
Après le déluge
Après le déluge fait mentir l’idée qu’il y ait trop peu d’acteurs québécois de diverses origines pour peupler nos séries; ceux et celles que vous découvrirez ont du talent à revendre. Ils sont tous et toutes convaincants. Maxime Salomon (Penande Estime) n’a rien d’une policière ordinaire. Elle se donne pour mission de réhabiliter des délinquants, voués autrement à retourner dans le crime ad nauseam. Propriétaire d’un centre d’entraînement, elle passe par les arts martiaux mixtes pour contrer la violence. Il faut pourtant une confiance inébranlable pour croire qu’elle peut y parvenir. Notamment avec Dylane (Blanche Masse), véritable bombe à retardement, qui se bat avec sa mère (Marilyse Bourke) à coups de poing au visage... Même dure et crue, Après le déluge est une œuvre sur la résilience et l’espoir.
La série est diffusée sur Noovo. Ma chronique.
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Aller simple : survivre
Aller simple ne devait durer qu’une seule saison. Mais la série a fracassé un record d’écoute pour Noovo. On réclamait donc une deuxième saison et les auteurs se sont creusé les méninges pour imaginer une toute nouvelle histoire. Dans Aller simple : Survivre, seuls quelques personnages de la première saison sont de retour, dont l’enquêteuse Juliette Michaud (Anick Lemay) et son conjoint Thomas (Jean-Nicolas Verreault). Ce dernier prend un plaisir malsain à épier les voisins d’en face, une bande de jeunes qui exploitent une fermette dans le but de s’autosuffire. Je ne vous surprendrai pas en vous révélant qu’il y aura des morts...
L’œuvre de six épisodes est diffusée à Noovo. Ma chronique.
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Sorcières
Nous sommes à Sainte-Piété, une municipalité des Cantons de l’Est. Tout commence avec la découverte d’un bébé nu au pied d’une chute. Aucun indice n’est laissé sur place, on n’a pour l’instant qu’un appel étrange au 911, sans pouvoir en identifier sa provenance. Après avoir vu les deux premiers épisodes, je risque de rester bien accroché à cette histoire de trois demi-sœurs qui ont grandi dans une commune ayant toute l’apparence d’une secte. J’ai déjà 1000 questions en tête.
La série de 26 épisodes est diffusée à TVA. Ma chronique.
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Une affaire criminelle
Ne cherchez pas de personnages de la première saison, il n’y en a pas; l’autrice Joanne Arseneau repart avec une toute nouvelle histoire, dans la même thématique. Le Bureau des enquêtes indépendantes se penche cette fois sur le cas de Laurence Malenfant (Alice Moreault), une policière qui a tué un témoin important dans la disparition de son père. La jeune femme dit avoir agi par légitime défense, ce que corrobore sa collègue Geneviève Lanctôt (Julie Le Breton), présente au moment du meurtre. On découvre assez rapidement qu’elles cachent bien des choses. Ce n’est pas le plus beau côté de la police qui nous est montré dans Une affaire criminelle. Mais croyez-moi, ça donne de maudites bonnes histoires.
Les huit épisodes d’une heure sont présentés sur Noovo et Crave. Ma chronique.
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Haute démolition
L’adaptation du roman éponyme de Jean-Philippe Baril Guérard se déroule dans le petit monde des humoristes, où un jeune de la relève en panne d’inspiration (Étienne Galloy) s’amourache d’une scripteuse de l’ombre (Léane Labrèche-Dor) qui lui permettra de voir sa carrière décoller. Or, lorsque la rupture survient, le jeune comique tombera de haut et n’entendra plus à rire. Une incursion inédite dans les coulisses de l’humour où la consommation d’alcool et de poudre peut en amener certains à commettre des frasques qu’ils payeront cher. Comme quoi le milieu de l’humour n’est pas toujours drôle…
Une série de six épisodes d’une heure disponible sur Séries Plus. La critique de la série est ici.
Désobéir : le choix de Chantale Daigle
À l’été 1989, Chantale Daigle, une jeune femme sans histoire, est poussée malgré elle sous les projecteurs après avoir voulu mettre un terme à une grossesse non désirée, une décision que son ex-conjoint contestera jusqu’en Cour suprême. Le réalisateur Alexis Durand-Brault, sur un scénario d’Isabelle Pelletier et de Daniel Thibault (Ruptures), revient sur ce jalon important dans le combat des femmes pour le droit à l’avortement. Éléonore Loiselle, alter ego de Chantale Daigle, et Antoine Pilon, alias Jean-Guy Tremblay, son ex menteur et manipulateur, forment avec un naturel renversant ce couple passé à l’histoire.
Les six épisodes sont disponibles sur Crave. La critique de la série est ici.
Plan B
Après Louis Morissette, Sophie Lorain et Anne-Élisabeth Bossé, au tour de Pier-Luc Funk d’incarner un protagoniste qui fait appel à l’agence Plan B pour retourner dans le passé et échapper à son destin. Jessie Bonin, un jeune délinquant, fera de multiples allers-retours temporels afin de voir ses parents dysfonctionnels (Évelyne Rompré et Patrice Robitaille) revenir ensemble et reconquérir l’élue de son coeur. Le jeune Funk offre une performance magistrale. Physiquement, il se donne à plein. Il court souvent pour échapper à sa morne réalité, tombe, grimpe des clôtures, se fait taper dessus. Il sait aussi se montrer d’une grande vulnérabilité, ce qui ajoute au profil de son personnage en quête d’amour. Cette fantaisie dramatique est absolument palpitante.
Une série de six épisodes d’une heure disponible est diffusé à Radio-Canada. La critique de la série est ici.
Mégantic
Ce drame sur la tragédie ferroviaire survenue à Lac-Mégantic en juillet 2013 a fait très forte impression auprès du public et de la critique depuis son lancement. Le scénariste Sylvain Guy et le réalisation Alexis Durand-Brault montrent, au-delà du spectaculaire accident, comment la tragédie a changé à jamais la vie des habitants de la municipalité. Chacun des épisodes s’attarde à un personnage précis.
Une puissante série en huit épisodes disponible sur Club Illico.La critique de la série est ici.
Je voudrais qu’on m’efface (saison 2)
Méconnue du grand public, cette websérie dramatique, librement adapté du roman éponyme d’Anaïs Barbeau-Lavalette, ramène pour une deuxième saison une galerie de personnages attachants, confrontés à mille et une difficultés, dans le quartier pauvre et multi-ethnique Saint-Michel, à Montréal. Les trois familles évincées d’un immeuble à logements continuent à tirer le diable par la queue. Arrivés à la fin de leur secondaire, les trois adolescents au centre du récit ne l’ont pas facile. C’est avec beaucoup de tendresse que le récit met de l’avant le courage et la solidarité des personnages pour affronter les écueils. Avec Charlee-Ann Paul, Sarah-Maxime Racicot, Malik Gervais-Aubourg, Schelby Jean-Baptiste Julie Perreault et Jean-Nicolas Verreault.
Disponible en huit épisodes d’une vingtaine de minutes sur ICI Tou.tv.La critique de la série est ici.
À propos d’Antoine
S’inspirant de sa propre expérience comme belle-maman du fils polyhandicapé de son amoureux (Sylvain Parent-Bédard, président-fondateur de ComédiHa!), Cathleen Rouleau offre la bienveillance et l’amour comme antidotes à la morosité ambiante dans cette télésérie en dix épisodes.
L’humoriste et comédienne campe le rôle de Julie dont la vie prendra une tangente inattendue en intégrant la vie de son nouveau chum (Claude Legault), au sein d’une famille tissée serrée où la condition d’Antoine requiert des soins de tous les instants.
L’ex (Fanny Mallette), qui fait la garde partagée d’Antoine, n’est jamais loin. Il y a aussi la mère hyper active (Micheline Bernard), l’autre fils (Édouard B.-Larocque) et les deux frères de son amoureux (Marcel Sylvain et Hugues Frenette).
À travers le brouhaha de sa nouvelle vie, Julie cherche aussi à mettre sa carrière de comédienne sur les rails, ce qui n’est pas une sinécure.
Tourné entièrement à Québec et réalisé par Podz (19-2, Minuit le soir), À propos d’Antoine, avec son parfum d’humanisme, saura certainement séduire un public allergique aux oeuvres à la thématique sombre. En cela, la télésérie offre la bienveillance et l’amour comme antidotes à la morosité.
Disponible sur Club Illico. La critique de la série est ici.
La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé
La première télésérie de l’enfant prodige du cinéma québécois, Xavier Dolan (J’ai tué ma mère, Mommy) s’avère un véritable coup d’éclat et une réussite sur toute la ligne, à l’image de ce que son exigeant créateur a l’habitude d’offrir au public.
À mi-chemin du film noir et du suspense, la libre adaptation en cinq épisodes de la pièce éponyme de Michel Marc Bouchard est une plongée en apnée au cœur de la famille Larouche, un clan sans histoire devenu dysfonctionnel en raison de l’agression sexuelle subie à l’adolescence par sa seule fille.
Évanouie dans la nature depuis une vingtaine d’années et toujours hantée par ce traumatisme, Mireille Larouche (Julie Le Breton), une thanatologue accro aux aventures sadomasochistes d’un soir, reviendra dans son patelin pour embaumer le corps de sa mère (Anne Dorval), tel que stipulé par la défunte dans son testament.
Ce retour au bercail ravive de douloureux souvenirs pour les trois frères de la tribu, Julien (Patrick Hivon), mari infidèle de Chantal (Magalie Lépine-Blondeau) et détenteur d’un lourd secret qui l’a fait plonger autrefois dans l’alcool, Denis (Éric Bruneau), père divorcé complètement désorganisé qui habite un logement à la limite de l’insalubrité, et Elliot (Dolan), le fragile cadet qui vient d’obtenir son congé d’une clinique de désintoxication.
Cette œuvre foisonnante se déploie dans un climat anxiogène, magnifiée par la mise en scène de Dolan, la photographie admirable d’André Turpin, la fabuleuse direction artistique d’Élise De Blois et la musique inspirée des compositeurs américains Hans Zimmer (Le Roi lion) et Dave Fleming. Une réussite sur toute la ligne.
Disponible sur Club Illico. La critique de la série est ici.
Fragments
Serge Boucher, qui compte parmi nos auteurs de téléséries les plus talentueux (Aveux, Apparences, Fragile) est de retour avec Fragments, une œuvre chorale touchante et de belle facture sur les thèmes de l’amitié et de la famille.
Dans ce qu’il considère «peut-être» comme sa dernière série intimiste et personnelle, Boucher propose le récit du«quatuor de Victoriaville», surnom donné à un groupe d’amis qui se sont connus jadis et qui sont arrivés, 35 ans plus tard, à un moment charnière de leur existence.
Fragments, qui se décline en dix épisodes d’une heure, suit le parcours du chirurgien cardiaque François (James Hyndman) en deuil de sa femme (Dominique Leduc); de la prof de sciences politiques Marlène (Céline Bonnier) ainsi que de l’auteur télé Paul-André (René Richard Cyr), marié au restaurateur Renaud (Luc Guérin).
Le quatuor a vu mourir en cours de route l’un de ses membres, Jacynthe (Camille Felton). Entre passé et présent, le scénario permet d’en savoir plus long sur cette tragédie et des liens qui unissent les uns aux autres. Tous ces fragments éclatés se reconstruiront au fil du temps pour offrir un portrait qui permettra d’éclairer les secrets de chacun, après toutes ces années de silence.
Disponible sur ICI Tou.tv ExtraLa critique de la série est ici.
Les yeux fermés
Écrite par Anita Rowan et réalisée par Jeanne Leblanc, Les yeux fermés aborde le récit d’un deuil que n’a jamais réussi à surmonter une mère (Anie Pascale) et sa fille Élise (Magalie Lépine-Blondeau). Plus rien n’a été pareil après le suicide, il y a 30 ans, de Simon (Léokim Beaumier-Lépine), le fils de l’une et le frère de l’autre.
Les relations entre les deux femmes n’est pas au beau fixe. À l’incapacité de la mère d’oublier le drame s’ajoute une foule de reproches adressés à sa fille. La jeune enseignante traîne elle-même une lourde culpabilité, non seulement en lien avec le drame, mais avec le divorce de ses parents.
Un concours de circonstances poussera Élise à se faire détective afin de faire la lumière sur cette tragédie familiale. Une enquête citoyenne qui se transformera pour elle en quête personnelle.
L’intrigue distille avec habileté les indices à petites doses, alors que le personnage d’Élise en arrive à se demander si certaines personnes auraient délibérément fermé les yeux, à l’époque, sur les circonstances entourant le suicide de Simon. D’où la signification du titre.
Disponible sur ICI Tou.tv ExtraLa critique de la série est ici.
Les bombes
Cette «dramédie» écrite par Kim Lévesque-Lizotte (Avant le crash) et réalisée par Pascal L’Heureux aborde le parcours à obstacles de quatre femmes débarquées dans un centre de thérapie nouveau genre afin de guérir leurs dépendances.
Emma (Julie de Lafrenière) est accro aux réseaux sociaux. Juliette (Olivia Palacci) souffre d’une dépendance au gambling. Vicky (Sarah Desjeunes Rico) est une procureure de la Couronne qui se donne corps et âme à son travail. Si elle réussit à se rendre au bout de ses semaines de 70 heures, c’est grâce aux tonnes de médicaments qu’elle ingurgite. Claudine (Debbie Lynch-White) pense au cul jour et nuit. Tout est prétexte pour elle à s’envoyer en l’air.
Ces quatre femmes sont justement arrivées à un stade de leur vie où ça passe ou ça casse. Ce sont des bombes à retardement, d’où le titre de cette série qui, sans rien révolutionner dans le genre, permet de mieux faire comprendre la mécanique des dépendances et la façon de les surmonter.
Détail non négligeable dans l’histoire, les quatre comédiennes sont des femmes rondes. D’en voir une, cantonnée comme c’est la coutume dans le rôle de la meilleure amie ou de la comique de service, c’est un lieu commun au petit écran, mais d’en voir quatre partager les premiers rôles d’une télésérie, voilà une chose plutôt inédite à la télé québécoise.
Disponible sur Séries+La critique de la série est ici.
Drôle
La plus récente offrande de l’auteure de la succulente télésérie française Appelez-mon agent, Fanny Herrero, rempile pour une autre histoire qui se déroule cette fois dans le petit monde des humoristes parisiens. Un divertissement sympathique et sans prétention, tout ce qu’il y a de plus «frenchy», qui se décline en dix épisodes.
Même si elle n’est pas aussi désopilante qu’on s’attendait, Drôle n’en dégage pas moins un charme certain dans sa façon de brosser le tableau de quatre jeunes de tous horizons (Marianna Gueye, Younès Boucif, Jean Siuen et Else Guedj) dont les ambitions n’ont d’égales que les obstacles à surmonter pour devenir les prochains Dany Boon ou Anne Roumanoff.
Disponible sur NetflixLa critique de la série est ici.
Avant le crash
La télésérie de dix épisodes, écrite par Éric Bruneau et Kim Lévesque-Lizotte, a constitué l’une des belles surprises de la saison automnale d’ICI Télé. Les hauts et les bas professionnels et sentimentaux d’un groupe de jeunes professionnels de la haute finance a littéralement captivé l’auditoire.
À des degrés divers, les ambitieux personnages interprétés par Éric Bruneau, Karine Vanasse, Émile Proux-Cloutier et Mani Soleymanlou ont fini par perdre leur âme à trop chercher la fortune et la reconnaissance. Impeccable à tous les niveaux, que ce soit dans sa distribution, ses dialogues et sa réalisation soignée (fruit du travail de Stéphane Lapointe), Avant le crash a judicieusement su respirer l’air du temps et surfer sur des thèmes d’actualité, comme le harcèlement sexuel, le mouvement #MoiAussi, la cupidité comme moteur de vie et l’appât du gain facile.
À voir sur Tou.tv