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Le Costa Rica a clairement été son coup de cœur : c’est d’ailleurs là-bas qu’il a séjourné le plus longtemps. On lui avait déconseillé de circuler à certains endroits comme le Honduras, qu’il a traversé en deux jours.
« Je n’avais pas le choix, c’est le seul passage. J’ai uniquement fait le sud parce que tout le monde me disait que c’était dangereux, mais au contraire, j’ai vraiment été surpris par l’accueil des gens, le sourire… »
« Au Guatemala, on m’a dit : fais attention, tu vas laisser tes jambes. C’est vrai, il y a des côtes », raconte-t-il en soulignant qu’il avait déjà visité ce pays avec ses élèves.
En entrevue, David Beauchesne ne tente pas d’embellir la réalité : le périple n’a pas toujours été facile.
« Je suis resté quand même fixe à un certain moment donné; je faisais du vélo pour m’entraîner. J’étais déprimé à cause des côtes », lance celui qui a saisi l’ampleur du défi au Costa Rica et qui n’en était pourtant pas à son premier voyage à vélo, qui lui sert aussi de moyen de transport au Québec.
Il raconte néanmoins s’être senti comme un débutant en croisant une femme qui pédalait de l’Alaska… à la Terre de Feu. « Quand je l’ai rencontrée, ça faisait juste 2000 km; elle avait fait 10 000 et elle gardait le sourire (…) C’était un périple de deux ans. »
Au Costa Rica, un tronçon de 37 km lui a pris environ quatre heures. « C’était avant la transformation de mon vélo [NDLR : auquel on a rajouté une composante de vélo de montagne]. Ça n’arrêtait pas de monter… C’est comme la côte King, tout le temps, ça n’arrête jamais. Tu n’as pas de répit, jamais. C’était dur. Le Costa Rica, wow, ça a commencé raide. »
Le voyageur était parti sans matériel de camping, chose qu’il n’a pas regrettée. Il a notamment dormi chez des résidents ou dans des hébergements qu’il a loués. Il juge s’en être bien sorti avec quatre crevaisons, un chiffre peu élevé dans les circonstances.
« Je ne conseille pas ce voyage-là à personne. Ce n’est pas ce que les gens s’imaginent. Je suis content de l’avoir fait », dit-il en citant la circulation parfois infernale sur ses trajets. Il s’attendait à beaucoup de dénivelés… il a été plus que servi. Il aura monté l’équivalent de près de 30 000 mètres. Le pire segment? Un dénivelé positif de 1688 mètres, cette fois au Panama.
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Enchaîner les kilomètres lui a aussi permis de constater le sort réservé à notre planète, comme ce tronçon d’environ 200 km jonchés de déchets en sol hondurien.
Malgré tout, malgré la chaleur accablante et la solitude, l’adepte de vélo au quotidien a tenu bon.
« Quand je dis quelque chose, je le fais… C’était important pour moi d’arriver jusqu’au bout, sinon ça aurait été un échec pour moi. Là, je suis content, je suis fier, je l’ai fait », glisse-t-il.
David Beauchesne sait d’ores et déjà qu’il retournera au Costa Rica. « Le Costa Rica, c’est pura vida. Tout le monde est joyeux… » décrit-il en parlant aussi de la beauté des lieux.
« Ce n’était pas juste un voyage de vélo. À San Isidro de El General, j’essayais d’imaginer ma vie, comment je pouvais vivre dans un pays de façon normale. Je suis resté un bon 20 jours… C’est une ville où il n’y a pas beaucoup de touristes. Quand il n’y a pas de touristes, je me sens bien. Il n’y a rien à voir, mais pour moi, le voyage, c’est ça : de voir l’authenticité […] Je vivais simplement. »
Au Nicaragua, où il dit avoir vécu une belle expérience, son passage a été remarqué par la télé nationale, où on a pu le voir s’exprimer aisément en espagnol.
« Le lendemain, les gens me reconnaissaient, me saluaient. J’étais comme une mini-vedette, on me demandait si c’est moi qui avais passé aux nouvelles. »
Petite parenthèse, ici : je pourrais continuer de noircir du papier (ou un écran!) encore longtemps pour relater cette aventure. J’économise mes mots, mais vous pouvez aussi jeter un œil aux photos qu’il a glanées un peu partout : https://rapido123.com/
Installé à l’extérieur pour l’entrevue, à deux pas du lac des Nations, le cycliste apprécie la fraîcheur de la saison et rappelle la chance que l’on a d’en avoir quatre. Ce n’est pas moi qui vais le contredire là-dessus.
Au-delà des souvenirs qui nous habitent, c’est aussi ce qu’il y a de merveilleux dans ces voyages : se rappeler à quel point on est bien à la maison.
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