Le budget alloue 813,6 millions de dollars pour augmenter les Bourses d’études canadiennes de 40 % de manière à fournir jusqu’à 4 200 $ aux étudiants à temps plein en plus de rehausser le plafond des prêts d’études canadiens sans intérêt de 210 $ à 300 $ par semaine d’études. Ces mesures ne s’appliquent toutefois pas au Québec.
« Normalement, Québec va contacter Ottawa pour avoir sa part et il va y avoir un calcul, explique Luc Godbout. Québec pourrait décider, par exemple avec des représentants étudiants, de la façon dont on dépense cet argent. On n’est pas obligé de l’utiliser de la même façon qu’Ottawa. »
Les associations étudiantes sont d’ailleurs déjà à pied d’œuvre pour que ces sommes ne leur glissent pas entre les doigts.
« Le gouvernement peut décider de ne pas le mettre dans l’aide financière aux études, souligne Alexandre Guimond, directeur général du Regroupement étudiant de maîtrise, diplôme et doctorat de l’Université de Sherbrooke. On trouve cela injuste et incohérent. On fait de la pression pour que l’argent s’injecte dans l’aide financière et qu’elle ne serve pas à autre chose. »
M. Guimond souligne également être très déçu que le gouvernement n’augmente pas les bourses données par les organismes subventionnaires fédéraux tels que les Instituts de recherche en santé du Canada, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada ou le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.
« Ça fait presque 20 ans que les montants sont gelés et qu’ils sont sous le seuil de la pauvreté, déplore-t-il. On parle d’environ 17 500 $ par année pour une maîtrise et environ 21 000 $ pour un doctorat. Il y a beaucoup d’institutions en enseignement supérieur qui se fient à ces montants pour leurs bourses internes. Si Ottawa augmente les montants, il y a beaucoup d’institutions qui vont suivre. »
REEE bonifié
Pour l’instant, la seule mesure concrète pour un étudiant québécois est le rehaussement du plafond applicable aux retraits dans les régimes enregistrés d’épargne-études qui passe de 5000 $ à 8000 $ par session.
« Le retrait était limité à 5000 $ sans égard aux besoins, résume M. Godbout. Ça fait 25 ans que c’est 5000 $, on s’est dit qu’il serait peut-être temps de l’ajuster. Mais il n’y a pas plus d’argent dans le régime par contre. »
Au cours d’une année normale, près de 500 000 étudiants au Canada retirent des fonds d’un REEE pour financer leurs études.