{"accessibility":"METERED","authors":[{"description":{},"email":"mbouchard@latribune.qc.ca","imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F5083667a-21ff-403a-83f7-cd6866c773ac.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","name":"Marie-Christine Bouchard","source":"Les Coops de l'information","twitter":"MarieChristine6"}],"channel":"Santé","chapters":[{"position":0,"text":"

Ces données inquiétantes proviennent de l’Association des radiologistes du Québec, mais aussi de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) et de la campagne Choisir avec soin, qui agit comme porte-parole national pour la réduction des examens et des traitements inutiles en santé.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"contents":[{"accessibility":"METERED","authors":[{"description":{},"email":"mbouchard@latribune.qc.ca","imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F5083667a-21ff-403a-83f7-cd6866c773ac.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","name":"Marie-Christine Bouchard","source":"Les Coops de l'information","twitter":"MarieChristine6"}],"channel":"Santé","chapters":[{"position":0,"text":{"fr":"

La radiologie est au cœur de l’hôpital, au centre de nombreux diagnostics des médecins de première ligne et des spécialistes. Le radiologiste interprète les résultats de plusieurs examens comme les radiographies, les imageries par résonances magnétiques (IRM), les échographies et les tomodensitométries, communément appelés scans ou TACO.

«Quand un patient est instable à l’urgence ou aux soins intensifs, il faut voir les médecins nous courir après pour comprendre comment nos interprétations sont essentielles», raconte un radiologiste qui travaille dans un hôpital universitaire.

«Souvent, c’est extrêmement difficile de leur répondre parce que je suis seul pour tout faire et que, évidemment, je ne peux pas étudier deux dossiers en même temps», poursuit le médecin spécialiste, qui souhaite conserver l’anonymat parce qu’il craint la réaction de ses collègues à ses dénonciations.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Le nombre de demandes en radiologie augmente de façon importante d’année en année parce que les scanners, les IRM et les radiographies font maintenant partie des portes d’entrée du système de santé."},"contentType":"image","credits":{"fr":"Archives La Tribune, Jessica Garneau"},"position":1,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F04750ee1-4c52-4688-b55f-4bafab8cbdd5.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":2,"text":{"fr":"

Les radiologistes qui quittent l’hôpital irritent plusieurs de leurs collègues qui tiennent bon au cœur de la tempête et qui voient dans le travail à distance une «façon beaucoup plus facile de faire beaucoup d’argent en évitant beaucoup de stress».

«Il y a des médecins qui gagnent deux ou trois fois mon salaire en travaillant à partir de chez eux, sans avoir à travailler avec les résidents, sans pagette qui sonne tout le temps et sans gardes de soir, de nuit et de fin de semaine. L’argent n’est pas le problème. J’en gagne en masse. C’est le principe», indique un autre radiologiste, comptant 25 ans d’expérience, qui a demandé à conserver l’anonymat.

La pile ne diminue jamais

Il est 22h quand le radiologiste répond par écrit aux Coops de l’information.

"},"type":"paragraph"},{"author":{"fr":"Un radiologiste d'un hôpital au Québec"},"position":3,"text":{"fr":"

Je travaille depuis 6h15 ce matin. J’arrête pour le moment parce que je ne vois plus clair. Juste dans ma cour, j’ai plus de 400 examens non lus.

"},"type":"quote"},{"position":4,"text":{"fr":"

La pile ne diminue jamais. Au contraire. Partout au Québec, les listes d’attente en radiologie sont longues et les nouvelles requêtes ne cessent d’arriver, de jour comme de nuit. Pour désembourber le système, on fait appel aux radiologistes de la banque de dépannage ou à ceux des cliniques.

Pour lire des scans ou des IRM, le médecin radiologiste a besoin de deux choses: un écran de qualité diagnostic ainsi que les privilèges d’exercer dans l’établissement de santé où l’examen a été pratiqué.

Les radiologistes sont donc de plus en plus nombreux à succomber à l’appel du télétravail, qui les éloigne du rythme de travail accablant de l’hôpital.

D’autres médecins songent à quitter la profession. «Mais si je pars, qui va payer pour?», demande un radiologiste, avant de répondre à sa propre question. «Mes collègues. Et surtout, ce sont les patients qui vont écoper. Parce que si je pars, il n’y aura pas de recrutement, il n’y aura personne pour me remplacer. Donc les patients vont attendre encore plus.»

Selon le plan d’effectifs médicaux, le Québec compte 610 postes de radiologistes spécialisés en diagnostics. En date du 1er février, 38 d’entre eux ne sont pas comblés.

Peu importe la complexité

Les radiologistes sont payés à l’acte, peu importe la complexité des cas qu’ils interprètent. La lecture du scan d’un patient qui souffre d’un mal de dos bénin ou d’une pierre aux reins prend environ cinq minutes. Celui d’un patient gravement blessé ou souffrant d’un cancer métastatique: jusqu’à 45 minutes.

Dans les deux cas, la facture à la Régie de l’assurance-maladie du Québec (RAMQ) est exactement la même.

"},"type":"paragraph"},{"author":{"fr":"Un radiologiste comptant 25 ans d’expérience"},"position":5,"text":{"fr":"

Les médecins dans les hôpitaux se ramassent donc à faire tous les cas complexes, qui sont les plus urgents. Les radiologistes de salon vident la liste des cas les plus faciles. Pendant qu’ils sont capables d’en lire au moins cinq dans le confort de leur maison, moi j’en lis un seul sous pression.

"},"type":"quote"},{"position":6,"text":{"fr":"

Selon les données fournies par la RAMQ, les 693 radiologistes du Québec ont facturé 438 millions en 2021. Le salaire de plusieurs des «radiologistes de salon» approcherait le million de dollars par an. Mais pour des raisons de confidentialité, la RAMQ ne peut fournir de détails sur le lieu de travail des médecins.

Pour l’année financière 2021-2022, les services de radiologie ont coûté 133 millions au gouvernement du Québec, qui s’ajoutent aux 438 millions versés en honoraires aux médecins radiologistes.

"},"type":"paragraph"},{"html":{"fr":"

"},"position":7,"type":"html"},{"position":8,"text":{"fr":"

De plus en plus d’examens

La demande pour des examens radiologiques augmente chaque année. Les causes sont multiples. Il y a le vieillissement de la population, bien sûr, mais aussi l’évolution technologique et la formation des médecins qui les pousse à demander plus d’examens pour confirmer leurs diagnostics.

"},"type":"paragraph"},{"html":{"fr":"

"},"position":9,"type":"html"},{"position":10,"text":{"fr":"

«Les examens sont plus complexes à interpréter qu’avant. Les pathologies sont plus lourdes aussi», souligne la Dre Magalie Dubé, présidente de l’Association des radiologistes du Québec.

La médecin reconnaît que la pression est grande dans les hôpitaux. Quand l’achalandage aux urgences est élevé, donne-t-elle en exemple, une directive exige que l’interprétation d’un examen soit faite à l’intérieur d’une heure.

«C’est bien beau, c’est un bel objectif, on veut tous que ça roule bien aux urgences, mais quand il y a un seul radiologiste de garde, il ne peut pas tout faire en même temps», souligne la Dre Dubé, radiologiste depuis 25 ans.

Au tour des technologues

Tout aussi épuisés, les technologues en imagerie médicale quittent pour les cliniques au même rythme que les médecins afin d’y trouver de meilleures conditions de travail.

«Toutes les demandes convergent vers nous», explique Marie-Ève Breton, technologue en imagerie médicale à l’Hôpital Pierre-Legardeur de Terrebonne.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Marie-Ève Breton, technologue en imagerie médicale à l’Hôpital Pierre-Legardeur de Terrebonne, explique à quel point la pression est grande dans les services de radiologie."},"contentType":"image","credits":{"fr":"La Presse, Hugo-Sébastien Aubert"},"position":11,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F9a97ff80-583f-4765-a896-0772a0511a02.JPG&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":12,"text":{"fr":"\n

«On se fait appeler pour nous demander de passer tel patient avant un autre patient. On sent que c’est urgent, il y a des vies à sauver. En ce moment dans notre hôpital, on arrive à peu près juste à traiter les cas de priorité 1 et 2, donc les cas les plus urgents. Les patients qui sont priorité 3 ou 4 peuvent attendre plus d’un an pour un scan», ajoute Mme Breton, qui est membre de l’exécutif de l’Alliance du personnel professionnel et technique (APTS) au CISSS de Lanaudière.

Un sondage mené par ce syndicat révèle que 75% des technologues ont songé à quitter le réseau public durant la dernière année, déplore-t-elle.

L’Association des radiologistes ne possède pas de telles données, mais la situation inquiète tout de même.

«Oui, on assiste à de plus en plus de réorientations de carrière. Quand ils sont à bout, quand ils se sentent proches du burn out, certains radiologistes décident de partir dans les cliniques ou de seulement faire du dépannage», ajoute la Dre Dubé.

«C’est bien, on a besoin de dépannage et de médecins dans les cliniques. Leur travail est utile et apprécié. Mais il ne faut pas non plus affaiblir les hôpitaux. La tendance nous inquiète à l’association», dit-elle.

"},"type":"paragraph"}],"creationDate":"2023-03-01T17:16:41.787Z","externalIds":{"arc":"CCOJ7INJKNBTVGHZ4NIU4RUOKI"},"firstPublicationDate":"2023-03-06T08:00:00.000Z","free":false,"id":"046a52978e8d7500e46d2cd04d2025d3","lead":"Sur le terrain, on les appelle «les radiologistes de salon». Pour l’Association des radiologistes du Québec, ils font plutôt partie de l’équipe de «dépannage» ou de ces médecins «qui réorientent leur carrière pour passer de l’hôpital aux cliniques». Peu importe comment on les appelle: ils sont trop nombreux à avoir déserté les hôpitaux, ce qui inquiète le milieu médical.","locales":["fr"],"metadata":{},"modificationDate":"2023-03-06T09:00:15.883Z","publications":[{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"latribune","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"organizationKey":"lavoixdelest","sectionKey":"ma-region"},{"canonical":false,"organizationKey":"lenouvelliste","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"organizationKey":"ledroit","sectionKey":"ma-region"},{"canonical":false,"organizationKey":"latribune","sectionKey":"ma-region"},{"canonical":false,"organizationKey":"lequotidien","sectionKey":"ma-region"},{"canonical":false,"organizationKey":"lesoleil","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lenouvelliste","sectionKey":"actualites/sante"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lenouvelliste","sectionKey":"actualites/lequipe-dimpact"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lavoixdelest","sectionKey":"actualites/lequipe-dimpact"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lequotidien","sectionKey":"actualites/lequipe-dimpact"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"ledroit","sectionKey":"actualites/sante"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"ledroit","sectionKey":"actualites/lequipe-dimpact"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lesoleil","sectionKey":"actualite/sante"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lesoleil","sectionKey":"actualite/lequipe-dimpact"},{"canonical":true,"editionKey":"site","organizationKey":"latribune","sectionKey":"actualites/lequipe-dimpact"}],"slug":"2023/03/06/les-radiologistes-epuises-desertent-les-hopitaux-046a52978e8d7500e46d2cd04d2025d3","tags":[],"templateName":"article1","title":"Les radiologistes épuisés désertent les hôpitaux","type":"article","url":"global/contents/046a52978e8d7500e46d2cd04d2025d3.json","visual":{"caption":{"fr":"«Les médecins dans les hôpitaux se ramassent à faire tous les cas complexes, qui sont les plus urgents», explique un radiologiste avec 25 années d’expérience."},"contentType":"image","credits":{"fr":"Archives La Tribune, Jessica Garneau"},"position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F3667274f-6058-47d8-af4a-785ab8d9c777.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},"color":null,"mainVisual":{"caption":"«Les médecins dans les hôpitaux se ramassent à faire tous les cas complexes, qui sont les plus urgents», explique un radiologiste avec 25 années d’expérience.","contentType":"image","credits":"Archives La Tribune, Jessica Garneau","position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F3667274f-6058-47d8-af4a-785ab8d9c777.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},"thumbnailVisual":{"url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F3667274f-6058-47d8-af4a-785ab8d9c777.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"}}],"position":1,"type":"content_block","photos":[]},{"position":2,"text":"

«Nos médecins ont beaucoup de mal à vivre avec l’incertitude. Et les patients aussi», constate la Dre Guylène Thériault, coresponsable des soins primaires chez Choisir avec soin et elle-même médecin de famille à Gatineau.

«C’est un enjeu sociétal, poursuit-elle. On surutilise nos tests et nos traitements, ce qui fait qu’on les sous-utilise pour les gens qui en ont vraiment besoin.»

Cela contribue à faire gonfler les listes d’attente. Et la facture. Les services de radiologie et de laboratoires (analyses de sang, d’urine et de tests de la COVID-19, entre autres) représentent à eux seuls près de 4% du budget annuel de 47 milliards alloué à la santé et aux services sociaux au Québec.

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Sans compter que les patients ne subissent pas toujours leurs examens dans un ordre cohérent avec l’urgence de leur situation.

«Ma patiente qui a un cancer et qui a besoin de passer un examen très rapidement doit lutter sur la liste d’attente avec des patients qui ont mal au dos, dont les requêtes ne sont pas urgentes ou qui sont tout simplement inutiles», illustre la Dre Guylène Thériault.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"caption":"La Dre Guylène Thériault estime que les médecins surutilisent les tests et les traitements.","contentType":"image","credits":"Le Droit, Etienne Ranger","position":5,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F24e3135d-0fd9-4459-afc5-f15e1f43b031.JPG&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"position":6,"text":"\n

Selon l’Association des radiologistes du Québec, 25% des examens réalisés en imagerie médicale sont inutiles. Ces constats correspondent d’assez près à celles de l’ICIS et du mouvement Choisir avec soin, pour qui jusqu’à 30% des examens au Canada étaient inutiles en 2017. «C’est énorme!» estime la porte-parole.

La situation s’est améliorée depuis 5 ans. Le taux de surutilisation de huit des 12 examens et traitements «à faible valeur» ciblés par Choisir avec soin et l’ICIS a diminué d’au moins 10 %. Au pays, cela représente 115 000 radiographies, tomodensitométries (scans) et imageries par résonance magnétique (IRM) en moins.

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Il y a encore place à l’amélioration.

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La présidente de l’Association des médecins radiologistes, la Dre Magalie Dubé, croit aussi qu’on effectue trop d’examens. Mais elle nuance: l’équilibre entre ce qui est «utile et inutile» demeure fragile.

«Je sais que les médecins de famille ont de la pression aussi, dit-elle. On le voit par exemple avec les échographies de surface. Le patient se palpe, trouve une bosse sur sa main. Il va voir son médecin de famille, qui le rassure parce qu’il ne voit rien d’inquiétant. Mais le patient n’est toujours pas rassuré. Le médecin sait que s’il en reste là, son patient va rester inquiet. Alors le médecin l’envoie passer une échographie qui est tout à fait normale.»

Cet examen était-il utile? D’un point de vue du diagnostic, la plupart des médecins diront que non. Mais du point de vue du patient, l’examen a fort probablement été utile, souligne aussi le Dr Sylvain Dion, vice-président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) et médecin de famille au groupe de médecine familiale (GMF) de Lac-Etchemin.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"caption":"Les échographies de surface seraient souvent utilisées pour rassurer les patients, notamment dans le cas de lésions de la peau.","contentType":"image","credits":"Le Droit, Simon Séguin-Bertrand","position":9,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F35c95090-021b-4667-8c7d-6fac53db36e9.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"position":10,"text":"

«La bosse est sans doute un lipome, c’est bénin. Mais si on a un patient anxieux ou si le patient connait quelqu’un qui a déjà eu une bosse qui était cancéreuse, c’est souvent impossible que j’arrive à le rassurer complètement, même si je prends le temps de le faire – et les médecins de famille doivent prendre le temps nécessaire. Alors l’échographie va rassurer mon patient, et ça, c’est utile», précise-t-il.

«Je suis quand même un peu heurté quand j’entends que les médecins envoient des requêtes inutiles, parce qu’on a nos limites dans nos connaissances et aussi des limites pour rassurer nos patients», ajoute-t-il.

Des avancées, pour le meilleur et pour le pire

Dans le milieu médical, la réflexion sur les examens inutiles est amorcée. «Les connaissances ont avancé et nos pratiques se sont améliorées», constate le Dr Sylvain Dion.

«Il y a 20 ans, les patients venaient souvent me voir pour un check-up, dit-il. Ils sortaient avec une feuille d’analyses sanguines avec plein de petites cases cochées. On allait à la pêche aux résultats anormaux, alors que le patient allait bien. Aujourd’hui, si je vois un patient en bonne santé de 60 ans, il sortira avec trois prescriptions seulement: des analyses pour le diabète et le cholestérol et un dépistage du cancer colorectal.»

Dans d’autres domaines, la progression de la science a plutôt provoqué une augmentation notable du nombre d’examens pratiqués, notamment en prévention. Les nombreux suivis et examens durant la grossesse en sont un exemple.

Plusieurs solutions sont en chantier. D’abord, médecins et patients doivent prendre conscience qu’ils consomment trop de tests.

La littérature scientifique montre que les examens radiologiques sont inutiles en l’absence de certains signes alarmants déjà déterminés.

«Et vous savez quoi? Les patients sont réceptifs à ça. En 26 ans, jamais je n’ai été mal reçue quand j’ai parlé des effets secondaires, des risques et des bénéfices des examens et des traitements», assure la Dre Guylène Thériault.

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","position":11,"type":"html","contents":[],"photos":[]},{"position":12,"text":"

Les médecins aussi doivent réfléchir avant de sortir leur feuille de prescription. «En médecine, on a rarement le réflexe de se dire: comment je peux faire moins? Le hic, c’est que ces questions-là ne s’enseignent pas dans les programmes universitaires. Il faut que ça change», souligne la Dre Guylène Thériault.

Des solutions

L’Institut de la pertinence des actes médicaux (IPAM) est un organisme indépendant créé en 2020 à la suite des négociations entre Québec et la Fédération des médecins spécialistes (FMSQ). En trois ans, il a déjà réussi à amener plusieurs changements. D’autres seront annoncés bientôt.

Un exemple? En avril 2021, les codes de facturation des pédiatres pour les «examens généraux» ont été abolis. Non, ce n’est pas qu’un code: c’est un changement de pratique majeur pour les pédiatres qui avaient une clientèle d’enfants à charge, à la façon des médecins de famille.

«Les pédiatres doivent maintenant se consacrer à évaluer les enfants qui ont des problèmes de santé chroniques, particuliers ou complexes, et les enfants en bonne santé doivent être suivis par des médecins de famille», explique le directeur général de l’IPAM, Jean-François Foisy.

Il compare son organisme à «une sorte de terrain neutre» pour discuter. «Et comme notre équipe est très expérimentée et connait bien le réseau de la santé, ça nous permet d’avoir des conversations très out of the box et de trouver des idées nouvelles.»

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