{"accessibility":"METERED","authors":[{"coverUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F704cca07-166a-48ed-b9e8-6a5329026da2.png&width=1024&stripmeta=true","description":{},"email":"mbergeron@latribune.qc.ca","imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F974c7e9f-dd00-43f7-8005-5ecd141317f9.png&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","name":"Mickaël Bergeron","source":"La Tribune"}],"channel":"Mickaël Bergeron","chapters":[{"position":0,"text":"

Mardi matin, devant plus d’une trentaine d’écoles à Montréal, Québec, Lévis, Sherbrooke, Granby ou Gatineau, des parents ont manifesté afin d’améliorer la sécurité des piétons et des piétonnes autour des écoles.

Et là, s’il vous plaît, retenez vos phrases du type «dans mon temps, on marchait deux kilomètres pour aller à l’école pis personne mourait» et autres «les parents ont maintenant trop peur de toute».

Parce que le nombre de voitures en circulation a grimpé depuis ce bon vieux temps. Beaucoup. En 2015, il y avait 114% plus de voitures dans nos rues qu’en 1978.

On parle de voitures plus grosses et plus rapides qu’en 1978, aussi.

D’ailleurs, en 2015, c’était la première fois qu’on retrouvait un taux de décès chez les piétons inférieur à 50, comme en 1978.

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Derrière eux, des dizaines de parents interpellés brandissaient aussi leurs pancartes. Ces manifestations un peu partout dans la ville ont été organisées par des mamans et papas impliqués.

Près de l’école Saint-Malo, qui doit surveiller les voitures rapides sur la rue Marie-de-l’Incarnation dans Saint-Sauveur, le jeune Léonard racontait son effrayante mésaventure de l’an dernier. Une camarade s’était fait écraser le pied lorsqu’elle avait voulu traverser la rue. C’était bien son tour, elle avait attendu que le «petit bonhomme blanc» soit allumé, mais un conducteur pressé a tout de même tourné à droite.

«C’est une rue de ville qui ressemble à une autoroute», déplore sa maman, Geneviève Thibaudeau. La vitesse n’est pas réduite sur Marie-de-l’Incarnation, comme il s’agit d’une artère essentielle vers l’hôpital, du moins, c’est la raison qui est donnée aux parents de l’école Saint-Malo.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Une quarantaine de personnes se sont rassemblés devant l'école des Berges au centre-ville de Québec pour manifester pour une meilleure sécurité routière en zone scolaire."},"contentType":"image","credits":{"fr":"Le Soleil, Erick Labbé"},"position":1,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fd1e77126-742a-4d75-a625-42bfae9c9c9d.JPG&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":2,"text":{"fr":"

Le Parc industriel est tout près, plusieurs travailleurs «pressés» empruntent les rues près de l’école pour se rendre au boulot. Les brigadiers ne peuvent pas faire tout le travail, soufflent les manifestants rassemblés mardi matin.

Le grand-papa Michel était présent mardi, en ayant en tête ses cinq petits enfants qui fréquentent des écoles dans le quartier. L’an dernier, il a été renversé par une voiture sur la rue Verdun. Pourquoi? Une voiture n’avait pas fait son arrêt obligatoire.

«Depuis cet événement-là, j’observe beaucoup le comportement des automobilistes. Il y en a beaucoup trop qui ne font pas leur stop», se désole Michel.

Des radars photo

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Un policier avec un radar de vitesse durant la manifestation."},"contentType":"image","credits":{"fr":"Le Soleil, Erick Labbé"},"position":3,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F942e5911-0cf2-4b30-a4b8-f9944ceb6ce0.JPG&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":4,"text":{"fr":"

Les élus municipaux ont participé à la manifestation de l’école des Berges, sur la rue du Prince-Édouard, en plein cœur du centre-ville. Une quarantaine de personnes y étaient, mardi matin, y compris des patrouilleurs de la police de Québec.

D’ailleurs, deux conducteurs se sont fait pincer à dépasser la limite de 30 km/h pendant le passage du Soleil. La présence policière et les nombreuses pancartes n’ont pas su les ralentir.

«L’école des Berges est vraiment sous pression. Il y a des écoles qui sont moins mal prises. On sent qu’il y a un gros sentiment d’insécurité», laisse tomber Claude Villeneuve, chef de l’opposition.

«J’aimerais entendre le maire faire des mises à jour de la stratégie de sécurité routière et de son implantation. Comme conseiller, durant l’année scolaire, c’est le sujet dont on se fait le plus parlé, la sécurité autour des écoles. Les gens ont parfois le sentiment qu’on accorde trop d’importance à ne pas déranger les automobilistes», ajoute le conseiller.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Une quarantaine de personnes se sont rassemblés devant l'école des Berges au centre-ville de Québec pour manifester pour une meilleure sécurité routière en zone scolaire."},"contentType":"image","credits":{"fr":"Le Soleil, Erick Labbé"},"position":5,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F1cee67bb-2e2b-4ccf-b697-c299df0dc914.JPG&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":6,"text":{"fr":"

Pour l’administration municipale, une solution au problème serait d’installer des radars photo dans les zones scolaires, gérés par la Ville. Ces décisions relèvent toutefois du gouvernement provincial, à moins qu’il puisse déléguer ce dossier.

«Pour nous, c’est critique. On veut travailler de concert avec le gouvernement du Québec pour nous permettre d’installer les radars sur tout le territoire. C’est le genre d’investissement pas compliqué à faire, on ferait de la place pour ça. C’est sûr que ça fait ralentir, ça vient appuyer la pancarte. On ne peut pas déployer 900 policiers à longueur de journée juste pour les écoles», note Pier-Luc Lachance, élu du district Saint-Roch–Saint-Sauveur.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"«L’école des Berges est vraiment sous pression. Il y a des écoles qui sont moins mal prises. On sent qu’il y a un gros sentiment d’insécurité», laisse tomber Claude Villeneuve, chef de l’opposition. "},"contentType":"image","credits":{"fr":"Le Soleil, Erick Labbé"},"position":7,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fafc1be53-5cf4-44bc-a198-d941fe87a629.JPG&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":8,"text":{"fr":"

Si le problème en ville est la vitesse des voitures, ailleurs en périphérie, ce sera l’absence de trottoirs. Selon M. Lachance, toutes les écoles méritent d’être dorlotées pour une meilleure sécurité.

Le premier ministre et les différents élus de la CAQ dans la Capitale-Nationale n’ont pas répondu à l’invitation des parents, mardi matin.

«C’est tellement important. C’est dommage, ça fait longtemps qu’on demande des aménagements temporaires avec l’école des Berges, mais on n’a pas le temps d’attendre. Est-ce qu’il faut attendre qu’il soit trop tard pour agir?», lance l’instigatrice de la manifestation, Annie Mathieu.

La maman était satisfaite de la mobilisation des parents mardi matin. Elle espère que chaque école se servira des différents outils pour interpeller leurs élus et répéter les différentes inquiétudes.

Les élus des oppositions, tels que la libérale Virginie Dufour et le solidaire Étienne Grandmont étaient toutefois du groupe, mardi.

Il n'était pas présent à la manifestation malgré l'invitation des parents, mais le maire de Québec reconnaît qu'«il faut en faire davantage» pour la sécurité en zone scolaire. Il maintient toutefois sa déclaration controversée, voulants qu'«on ne reconstruit pas une ville en claquant des doigts».

«À Québec, l'an passé, on a eu un blessé léger en zone scolaire, aucun blessé grave et aucun accident mortel, fort heureusement. On pourrait se dire avec ça ''tout va bien\". Nous, ce n'est pas la façon qu'on a de travailler. Des parents ont un sentiment d'insécurité, on va travailler à aménager les rues», s'engage-t-il.

Même si les statistiques sont «favorables, Bruno Marchand promet de procéder aux aménagements nécessaires, tout en appelant à la «conscience collective» des automobilistes. Avec Émilie Pelletier et les informations de Thomas Laberge

À la recherche de brigadiers!

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"La pénurie de main-d’œuvre touche de nombreux domaines… et le métier de brigadier se veut moins attrayant en raison de son horaire coupé."},"contentType":"image","credits":{"fr":"Le Soleil, Erick Labbé"},"position":9,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F53c519ac-9f7c-4572-bc26-55868a1483f5.JPG&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":10,"text":{"fr":"

Marie-Josée Asselin, élue du district de Loretteville-Les Châtels, invite les retraités de Québec en recherche d’activités à penser de devenir brigadiers.

«Il y a des postes ouverts en permanence pour la brigade scolaire. Peu importe leurs disponibilités, on va les prendre», insiste M^me Asselin.

La pénurie de main-d’œuvre touche de nombreux domaines… et le métier de brigadier se veut moins attrayant en raison de son horaire coupé. M^me Asselin assure qu’on peut pourtant y trouver beaucoup de plaisir.

«Ce sont des emplois matin, midi et soir pour de courtes périodes. Il y a des emplois partout, mais c’est vraiment valorisant. Il y en a qui sont là depuis 39 ans sur le même coin de rue. Les gens ne savent pas qu’on en cherche, alors il faut passer le mot», ajoute-t-elle.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"La présence policière et les nombreuses pancartes n’ont pas su ralentir deux conducteurs."},"contentType":"image","credits":{"fr":"Le Soleil, Erick Labbé"},"position":11,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F3e3062e0-31a6-42c2-a9c1-ba77e80eed04.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":12,"text":{"fr":"

Lehouillier promet «d’agir rapidement»

Bien qu’aucune école lévisienne n’ait été le théâtre d’une mobilisation, mardi matin, le maire Gilles Lehouillier compte mettre les bouchées doubles pour rendre les environnements scolaires plus surs à Lévis.

Le maire affirme qu’un «grand chantier» sur la sécurité dans les rues est en préparation, et «qu’un volet complet sera dédié à l’actualisation des approches aux écoles».

Même si la Ville se félicite d’avoir déjà apporté certains changements, notamment en faisant du marquage et en abaissant certaines limites de vitesse, Gilles Lehouillier convient qu’il faudra aller plus loin pour apaiser les environnements scolaires. «Certainement qu’il faudra revoir les intersections et la façon dont les rues sont faites, assure l’homme fort de Lévis. Il faut aller plus loin, et on le fera.»

Et l’administration lévisienne est bien déterminée à passer de la parole aux actes, si on se fie aux propos du maire. Gilles Lehouillier s’engage à intégrer au plan d’action en sécurité à venir une obligation annuelle d’investissements au plan quinquennal d’immobilisation. En d’autres mots, les élus lévisiens s'engageraient à réaménager quelques intersections jugées dangereuses chaque année.

Lévis promet qu’elle débutera des consultations auprès des écoles, du personnel et des parents dans les prochains mois. Avec Simon Carmichael

"},"type":"paragraph"},{"position":13,"text":{"fr":"

Accès transports viables

Organisme militant pour la défense des usagers en transport actif et collectif, Accès transports viables pointe justement du doigt les installations routières autour des écoles Des Berges et Saint-Malo parmi les plus problématiques.

Comme plusieurs, la directrice générale Marie-Soleil Gagné espère que la Ville de Québec n'attend pas les nouveaux aménagements du tramway pour revoir la configuration de certaines zones scolaires. Surtout pour ces écoles situées dans des «secteurs accidentogènes».

«On comprend que l'administration municipale en a pas mal sur sa table de travail, mais la sécurité humaine, c'est la chose la plus importante à mon sens», pointe Mme Gagné, qui note une «volonté» de la Ville de se mettre en action.

«Pour nous, il y a urgence, presse-t-elle. Il faut arrêter d'agir en réaction, mais plutôt en prévention».

Accès transports viables réclame une stratégie gouvernementale globale en matière de sécurité routière, pour répondre aux enjeux municipaux du financement, entre autres. Émilie Pelletier

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Une manifestation nationale s’est déroulée devant plusieurs écoles au Québec mardi, une initiative de comités de parents et de plusieurs groupes militants pour réclamer des actions concrètes des autorités. L’élément déclencheur : le décès de Mariia Legenkivska, 7 ans, happée par un automobiliste sur son chemin vers l’école à Montréal.

«Ce n’est pas un problème isolé, lance Christine Labrie, députée de Sherbrooke. Ce n’est pas normal qu’on ne se sente pas en sécurité comme parent de laisser notre enfant marcher pour aller à l’école.»

Le matin frisquet n’a pas empêché les parents de l’école Sainte-Anne de se mobiliser dès 7h30 pour la Journée internationale de l’éducation. Ils étaient plusieurs sur la rue de l’Ontario à hocher leur clochette et brandir leur slogan. «On veut se promener en sécurité en trottinette, en bicyclette. Laissez-nous marcher», chantaient-ils.

Certains parents sont même arrivés à vélo avec leurs tout-petits, la rue étant barrée par le Service de Police de Sherbrooke (SPS) pour l’évènement.

Les stationnements illégaux, la circulation de voitures et le manque de traverses piétonnes, «ça crée toutes sortes de situations» devant l’école Sainte-Anne, fréquentée par plus de 200 élèves, explique la mère de famille Julie Martin. Le SPS a d’ailleurs confirmé à La Tribune que plus de 500 contraventions ont été remises dans les dernières années pour des stationnements interdits dans la zone scolaire.

D’autres parents sur place dénoncent la mauvaise signalisation et la forte densité de voitures qui passent dans ce secteur. «C’est comme une roue qui tourne, note Myriam Langlois, parent et organisatrice de l’évènement. On ne se sent pas en sécurité d’y aller à pied, donc on y va en voiture. Mais plus il y a de voitures, moins on est en sécurité. Il faut briser le cycle.»

On revendique notamment à la Ville de procéder rapidement au déneigement de la rue et d’installer une traverse piétonne entre l’école primaire et le CPE Chez les amis, droit devant. Le comité de parents demande également une étude en urbanisme pour revoir l’aménagement de l’espace qui suscite un danger pour la circulation des enfants.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Benoît Champoux, parent de l’école Sainte-Anne, lors de la manifestation mardi matin. "},"contentType":"image","credits":{"fr":"La Tribune, Delphine Belzile"},"position":1,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fea1653a3-bba7-4cdc-9220-4d7f90eb2ec5.JPG&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":2,"text":{"fr":"

Tous les matins, «il y a des automobilistes qui sont pressés et qui ne font pas leur arrêt. Il faut être prudent et avoir les yeux tout le tour de la tête», remarque Monique Boudreault, brigadière scolaire à l’angle des rues Elgin et de l’Ontario. La seule traverse piétonne, surveillée par Mme Boudreault, n’est pas utilisée adéquatement, juge-t-elle. Certains élèves, particulièrement ceux qui arrivent de l’autre côté par la rue Prospect, évitent de faire le grand détour et traversent directement devant l’école, remarque la dame.

«Le gros problème, c’est l’étroitesse des lieux», explique Julie Martin, en distribuant aux manifestants un manifeste contre l’insécurité routière en zone scolaire.

Au-delà du pouvoir des Villes

Raïs Kibonge, conseiller municipal dans Lac-des-Nations, entend les requêtes des parents, mais juge la situation plutôt «complexe». Des demandes lui avaient été soumises l’an dernier, confirme-t-il. Une prochaine rencontre avec la direction de l’école Sainte-Anne, le Service des infrastructures urbaines et les élus devrait avoir lieu dans les prochains jours, ajoute-t-il.

Catherine Boileau, présidente de la Commission de la sécurité publique de Sherbrooke, souligne que les normes routières, dictées par le ministère des Transports, sont plutôt «strictes».

«C’est certainement un enjeu provincial, fait savoir Christine Labrie. Il y a effectivement beaucoup de limites à la capacité des Villes pour régler ces problèmes-là.»

Par exemple, selon les normes du MTQ, il est interdit d’aménager une traverse piétonne là où il n’y a aucun panneau «arrêt», explique la députée solidaire. «Les changements qu’on doit faire, c’est de s’assurer de prioriser la sécurité des piétons et non la fluidité du trafic. On doit protéger l’usager de la route le plus vulnérable.»

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Bien que l’enjeu relève notamment du municipal et du provincial, la députée fédérale, Élisabeth Brière, a également entendu les demandes des parents devant l’école Sainte-Anne. Il y a 20 ans, quand ses enfants fréquentaient l’école de quartier, la sécurité routière, «particulièrement l’hiver», posait déjà un problème, souligne-t-elle.

Les parents de l’école primaire Montessori à Magog ont également pris part au mouvement national mardi matin. On demande notamment au gouvernement et à la Ville l’amélioration de la sécurité à l’intersection des rues Roy et de la 112, ainsi qu’une révision de la vitesse maximale qui s’élève toujours à 50 kilomètres à l’heure, même en zone scolaire.

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Faut pas se réjouir trop vite, 2022 s’est terminé avec un nombre de piétons décédés largement au-dessus de la moyenne des cinq dernières années, avec 36.

Je cite l’organisatrice de la manifestation sherbrookoise, Myriam Langlois: «C’est comme une roue qui tourne. On ne se sent pas en sécurité [d’aller à l’école] à pied, donc on y va en voiture. Mais plus il y a de voitures, moins on est en sécurité. Il faut briser ce cycle.»

Qu’est-ce que ça dit sur nous, comme société, que des parents un peu partout au Québec ressentent un besoin de rappeler l’importance de créer des zones sécuritaires autour des écoles? De rappeler que la voiture y prend peut-être un peu trop de place?

Pourquoi ce concept n’est-il pas déjà là? Ça devrait être dans la base d’une telle zone, intégré dès le début, comme le réseau d’aqueduc ou l’électricité.

La culture du char

Je pense aux publicités automobiles. Quand est-ce qu’une de ces publicités montre une voiture dans le trafic? Quand voit-on une voiture rouler tranquillement dans un quartier résidentiel dans une de ces publicités? Quand voit-on une automobiliste céder le passage à un piéton? Jamais, sauf dans les campagnes de la SAAQ.

Non, les voitures roulent presque toujours sur de grandes routes vides. Des ponts vides. Des rues de centre-ville vides. Des chemins de bois vides. «La route vous appartient», dit-on, implicitement.

Sauf que non, la route n’appartient pas aux voitures. Pas plus qu’elle n’appartient qu’aux cyclistes ou qu’aux piétons. La rue est à tout le monde!

Mais tout le système routier est réfléchi en fonction de la voiture. Et quand une mairie ou un gouvernement essaie de rappeler que la route doit être partagée, une partie de la population les accuse de faire la guerre à l’automobile.

Il m’est arrivé deux fois qu’une voiture essaie de me doubler pendant que je laissais passer un piéton sur une traverse piétonne. Les deux fois, c’était sur des campus – une fois à l’Université de Sherbrooke, l’autre fois à l’Université Laval.

Ce n’était pas sur des boulevards achalandés, mais sur des petites rues au milieu d’une université, où il y a toujours beaucoup de piétons.

J’essaie encore de comprendre ce qui peut pousser un automobiliste à vouloir doubler devant une traverse piétonne. Est-ce que leur «urgence» valait vraiment la peine de passer à deux doigts de frapper un piéton?

Parlant de traverses piétonnes. Pourquoi les normes permettent-elles de mettre un passage piéton entre le stationnement Well Sud et la microbrasserie Siboire mais pas devant l’école Sainte-Anne? Pour y marcher régulièrement, je peux assurer que la circulation est plutôt tranquille entre le stationnement et la microbrasserie. La traverse piétonne n’y sert pas à grand-chose. Elle serait vraiment plus utile devant l’école.

Je ne comprends pas non plus pourquoi la fluidité des voitures a encore priorité sur la sécurité des piétons.

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Qu’est-ce qu’il faudra bien faire pour changer cette mentalité, cette culture?

","type":"quote","contents":[],"photos":[]},{"position":4,"text":"

Je ne compte plus le nombre de fois où, comme piéton, j’ai perdu 10 des 20 secondes du temps réservé aux piétons parce qu’une voiture a tourné sur un feu rouge.

Je ne compte plus le nombre de fois où une voiture empiète sur les zones de circulation normalement prévues pour les piétons et piétonnes.

Je ne compte plus le nombre de fois où aucune voiture ne me cède le passage alors que j’attends devant une traverse piétonne.

Je ne compte plus toutes ces fois où les rues sont plus rapidement et mieux déneigées que les trottoirs.

Bien oui, je sais, #PasTousLesAutomobilistes, mais la majorité ne porte pas une grande considération aux autres usagers de la route.

Évidemment, il existe aussi des piétons téméraires ou qui ne font pas attention. Petit secret: des fois c’est un acte de résistance face au fait d’être toujours le moyen de transport le moins considéré dans l’espace urbain.

Il ne faut toutefois pas oublier: un piéton qui ne fait pas attention met en général sa propre vie en danger. Un automobiliste qui ne fait pas attention met en général la vie des autres en danger.

Peut-être que trop d’automobilistes oublient c’est quoi la réalité piétonne. Plusieurs ne sont jamais redevenus piétons depuis l’achat de leur première voiture.

J’ai passé la moitié de ma vie adulte sans voiture. C’est peut-être pour ça que même lorsque je suis automobiliste, je continue à considérer que les piétons et les piétonnes devraient avoir la priorité sur les voitures.

La sécurité des plus vulnérables devrait être la priorité. Ce sur quoi on bâtit le reste. Et quand on parle de mobilité, les plus vulnérables, ce sont les piétons et les piétonnes.

Particulièrement les enfants qui se rendent à l’école.

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