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La mairesse Évelyne Beaudin, qui avait déjà réagi en mettant en doute la pertinence de cette idée, est allée encore plus loin en jugeant sévèrement la démarche du conseiller. «Je pense que le débat aurait pu être intéressant. La manière dont il a été amené, d’être dans le spectacle, le scandale, le déchirage de chemises, la demande d’un moratoire… ce n’était pas la bonne méthode», a-t-elle laissé tomber.

Quelques minutes plus tôt, le principal intéressé déplorait pourtant «la réaction et le ton relativement agressif de certaines personnes» à la suite de sa sortie. Il ne cherchait qu’à «s’interroger sur nos façons de faire» et a appelé ses collègues à revenir à l’enjeu de fond : tenter de limiter les dépassements de coûts. «Il me semble que le sujet mérite une attention très particulière. […] Qu’est-ce qu’il y a de mal à vouloir faire mieux?» a-t-il interrogé.

M. Gingues a aussi voulu préciser que la période qu’il proposait pour revoir les processus de la Ville pouvait très bien s’étaler sur «quelques semaines». Il a également nié avoir voulu s’attaquer aux gestionnaires ou aux fonctionnaires municipaux. «Je n’ai accusé personne, je n’ai blâmé personne», a-t-il rappelé.

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Sa collègue Annie Godbout a livré une vive défense en faveur de M. Gingues. «J’ai été renversée ce matin de constater une fois de plus le manque d’ouverture, l’arrogance et l’intransigeance de la mairesse», a-t-elle exprimé, qualifiant la réponse de Mme Beaudin «d’attaque frontale» envers le conseiller du district de l’Université.

Elle a ensuite cité des déclarations passées de la mairesse où elle plaidait pour la nécessité des élus de pouvoir s’exprimer et s’inscrire en opposition. Interpellée par La Tribune sur sa propre posture durant le dernier mandat, Mme Beaudin a rejeté toute forme de contradiction. «Je ne trouve pas que la démonstration [de Mme Godbout] a été faite. Je pense quand même avoir réussi à être cohérente depuis le début de mon implication en politique, jusqu’à aujourd’hui, et j’espère mourir et être encore aussi cohérente», a-t-elle déclaré.

Pas de terrain d’entente

À la toute fin de son intervention, Paul Gingues a suggéré être «tout à fait disposé à laisser tomber [s]a demande de moratoire» si Mme Beaudin s’engageait «à ce que ce type de dépassement de coûts ne se reproduise plus», citant une déclaration médiatique de cette dernière.

La proposition n’a toutefois pas trouvé preneur. «Je pense que M. Gingues a fait une demande qu’il savait inatteignable. Je suis mairesse, je ne suis pas magicienne», a ironisé Mme Beaudin.

Elle a aussi invité le conseiller à utiliser les «instances officielles» pour faire valoir ses points de vue. «Apportez-la ici [votre proposition], apportez-la en commission, prenez la parole en étude budgétaire», lui a-t-elle lancé, rappelant qu’il siège notamment à la commission des finances.

Pour expliquer les dépassements constatés, plusieurs facteurs ont été identifiés par les élus, comme la pandémie ou l’inflation, mais aussi la règle du plus bas soumissionnaire, évoquée par la conseillère Geneviève La Roche, qui citait l’argumentaire récent de notre chroniqueur Mickaël Bergeron.

Tous les commentaires effectués sur ce sujet ont été formulés lors du tour de table des élus ou après la séance puisque aucune proposition formelle de moratoire n’était à l’ordre du jour.

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