Plus jeunes, les deux Tchèques unissaient aussi leurs forces à l’occasion pour représenter leur pays, allant jusqu’à se mesurer au Canada en grande finale du Championnat du monde junior 2023 tout récemment.
Évoluant à Charlottetown pour les Islanders, Brabenec savait très bien ce qui l’attendait à la fin du tournoi : il se préparait à rejoindre son grand ami à Sherbrooke afin de participer à la grande aventure du Phœnix. Mais il aurait préféré le faire avec une couleur différente au cou.
Présent lors du dévoilement de la murale réalisée en l’honneur des médaillés de la dernière année chez le Phœnix, Jakub Brabenec n’a qu’un seul souvenir en tête lorsqu’il regarde la nouvelle œuvre sur le mur du Palais des sports.
«Cette murale me rappelle seulement que l’on a perdu contre le Canada! D’ailleurs, Joshua Roy semble également vouloir me le rappeler souvent lui aussi!»
«C’était tellement douloureux sur le moment, souligne de son côté David Spacek. Mais aujourd’hui, on est fiers d’avoir offert cette prestation et de ramener une médaille pour notre pays et le programme national. Mais je n’oublierai jamais cette défaite de 3 à 2 en prolongation contre le Canada. On est contents de voir le drapeau de la Tchéquie sur le mur du Palais, mais il est juste à côté de celui du Canada et de sa médaille d’or...»
Les deux coéquipiers jouent le jeu évidemment devant les médias. En réalité, le Phœnix aurait simplement pu honorer les joueurs canadiens pour les médailles d’or. Mais l’ajout des Tchèques se voulait naturel pour l’organisation.
Pour les Tchèques, il y aura toujours ce petit pincement au cœur malgré tout et aujourd’hui, vaut mieux en rire. Après tout, Spacek et Brabenec en sont sortis grandis à travers cette expérience mémorable, de leur propre aveu.
«C’était drôle d’affronter Joshua. On a eu quelques batailles pour la rondelle ensemble. Par contre, je n’ai pas vu beaucoup Tyson parce qu’il était à l’opposé de la patinoire», affirme Spacek.
«Ça apaise le mal du pays»
Comme baume sur cette blessure, le défenseur du Phœnix peut se réjouir en se disant qu’il poursuivra son séjour dans la LHJMQ en compagnie de son bon ami.
«Je peux maintenant parler tchèque dans le vestiaire, enfin, clame David Spacek en riant. Ça fait spécial d’avoir Jakub avec moi sérieusement. Ça apaise le mal du pays. Sinon, je ne parlais jamais tchèque. Seulement au téléphone.»
David Spacek s’est fait de très bons amis chez le Phœnix en devenant un coéquipier apprécié. Mais rien ne bat la présence d’un compatriote. Jakub Brabenec peut en témoigner :
«J’avais la chance d’avoir un coéquipier tchèque à Charlottetown l’an dernier avec moi, Oliver Satny, et aussi un Slovaque, Peter Repcik. C’est toujours agréable de pouvoir échanger avec quelqu’un de notre pays. J’ai été bien accueilli par tout le monde également. Quand je suis arrivé au Palais des sports, je me suis tout de suite rappelé l’ambiance en séries l’an dernier. C’était très bruyant ici!»
«J’ai été fébrile durant toute la semaine à l’idée de jouer mon premier match dans l’uniforme du Phœnix à Sherbrooke, a poursuivi Jakub Brabenec vendredi, avant le premier duel face aux Tigres de Victoriaville. Tous les gars semblaient aussi avoir hâte à ce soir. Il ne reste qu’à gagner nos deux parties du week-end contre les Tigres maintenant.»
Alors que les Islanders de Charlottetown se trouvent en pleine reconstruction, Brabenec admet que l’idée d’évoluer pour un club aspirant le motive au plus haut point.
«Je me sens comme l’an dernier en arrivant à Charlottetown, alors que l’équipe visait aussi les grands honneurs. Je me sens déjà bien avec l’équipe et j’ai l’impression que notre club est prêt pour ce qui s’en vient dans les prochains mois. Il reste à le prouver. Que l’on possède une équipe gagnante ou non, je donne toujours tout et je fais du mieux que je peux. Je me concentre surtout sur mon jeu pour aider l’équipe à gagner des matchs et c’est ce que je ferai avec le Phœnix en espérant aller jusqu’au bout», termine celui qui possède déjà à son compteur 25 points en 28 matchs cette saison.
Et ne soyez surtout pas surpris si sa production explose, lui qui saura certainement faire lever les foules à quelques reprises au Palais des sports d’ici cet été, comme il a fait lever les spectateurs tchèques lors des deux derniers Mondiaux, avec une récolte totale de 12 points.