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Ils étaient 17 membres de sa famille réunis en début janvier à Mazatlan, une ville balnéaire située sur la côte ouest du Mexique. Maxine Hill y était avec ses sept enfants, son frère, sa soeur, ses parents, ses beaux-parents. La famille a l’habitude de se rassembler dans le Sud dans le temps des Fêtes. «Comme ça, personne n’a à recevoir et personne n’a à faire la cuisine», dit Maxine Hill. C’était la première fois que tout ce beau monde se revoyait depuis le début de la pandémie. Et ce voyage s’annonçait fort amusant.

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Sauf que…

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Le jeudi 5 janvier, les forces de sécurité mexicaine ont capturé Ovidio Guzman, un des fils du célèbre baron de la drogue emprisonné aux États-Unis, Joaquin «El Chapo» Guzman. Cette opération menée dans le nord-ouest du pays a déclenché des épisodes de violence, des échanges de tirs et des incendies de véhicules dans plusieurs villes du Mexique, notamment à Mazatlan, là où la famille de Maxine Hill séjournait.

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«Prenez refuge si possible», a conseillé le gouvernement Trudeau aux Canadiens qui se trouvaient dans les régions touchées par la flambée de violence en lien avec l’arrestation du fils d’El Chapo.

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«Ce jeudi-là, raconte Maxine Hill, nous sommes partis le matin toute la famille pour un tour de catamaran. Nous nous sommes arrêtés sur une île située en face du centre-ville de Mazatlan. Pendant que nous étions sur cette île, on a aperçu un nuage noir et de la fumée au centre-ville. On entendait les sirènes. On ne savait pas à ce moment-là que c’était un camion qui avait été incendié pour bloquer la route principale. Alors nous, un peu naïfs, on a poursuivi le party sur l’île», lance-t-elle en riant.

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«Nous sommes revenus à la marina vers 15 h où les deux chauffeurs des camionnettes qui nous avaient emmenés nous attendaient. Ils avaient l’air super nerveux, mais nous ne savions pas pourquoi. Puis ils nous ont raconté en gros ce qui venait de se produire.»

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La famille s’est immédiatement réfugiée dans leur maison de location située à l’extérieur du centre-ville de Mazatlan, donc un peu à l’écart de l’action. «Ce soir-là, pour se changer les idées, on a tous regardé ensemble le Canada remporter la médaille d’or (au Championnat de hockey junior)», se souvient Maxine Hill.

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Le lendemain matin, ils apprenaient que l’aéroport de Mazatlan avait été fermé, eux qui devaient quitter le lendemain, samedi. Au même moment, le gouvernement canadien émettait un avis aux touristes de «prendre refuge».

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«Je me suis dit qu’il était temps de partir d’ici, lance Maxine Hill. Je me disais: «est-ce qu’on va nous arrêter et passer aux nouvelles comme 17 touristes canadiens pris en otage»? Plein de choses pouvaient arriver. Il était temps de fuir. J’étais en mode adrénaline, en mode solution. J’étais la seule du groupe qui parle l’espagnol et ma famille comptait sur moi. Je ne voulais pas que quelque chose arrive aux gens que j’aime.»

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Maxine Hill a loué une voiture pour quatre personnes et a demandé au chauffeur de la camionnette qui devait conduire les 13 autres membres de sa famille à l’aéroport de les conduire plutôt à Puerto Vallarta, à plus de sept heures de route de Mazatlan, très loin de la violence et en sécurité. Elle allait les suivre en voiture. «Ce chauffeur n’avait jamais conduit jusqu’à Puerto Vallarta de sa vie, dit-elle. Mais il a accepté pour la somme de 1000$. Oui, mille dollars. C’est énorme. Mais quand tu veux partir à tout prix, tu ne négocies pas trop fort.»

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La famille Hill s’est rendue à Puerto Vallarta saine et sauve. Ils ont pu quitter le Mexique le lendemain. Maxine Hill est restée avec sa fille une semaine de plus et elles rentrent au Canada samedi.

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La route de l'enfer

Maxine Hill est bien connue au sein de la communauté franco-ontarienne et celle du monde des affaires de la région de la capitale. Elle a été présidente et directrice générale de l’ACFO d’Ottawa. Elle a oeuvré pendant 25 ans dans le monde de l’éducation franco-ontarien, dont 15 années comme directrice d’école. Elle est propriétaire de la boutique «Le Canada dans un panier», un commerce qui fête cette année ses 23 ans dans le marché By d’Ottawa. Et il y a deux ans, elle a fondé Promoveo, une entreprise de coaching d’affaire et de consultation.

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«J’ai hâte de retrouver ma routine et j’ai beaucoup de boulot qui m’attend, dit-elle au bout du fil, de son hôtel à Puerto Vallarta. Et ce sera probablement mon dernier voyage à Mazatlan pour plusieurs, plusieurs années», laisse-t-elle tomber.

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«Ce que je n’oublierai jamais de ce voyage, ajoute-t-elle, c’est la route entre Mazatlan et Puerto Vallarta. C’était surréel. Il y avait des carcasses de véhicules à perte de vue. Des camions immenses et des voitures de toutes sortes calcinés. Y avait-il des cadavres dans ces véhicules brulés? Je ne le sais pas, je n’ai pas regardé, je ne voulais pas voir. Puis on a croisé au moins 10 convois d’une dizaine de chars, chacun armé jusqu’aux dents. Ils se dirigeaient vers Mazatlan.»

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«En prenant la route ce matin-là, j’avais le cœur qui pompait, j’ai pleuré un peu. J’avais peur. J’avais peur de voir ce que j’allais voir. Mais c’était bien réel. Les carcasses de camion et de voitures, les gens armés, le danger omniprésent, tout ça était bien réel. Et étrangement, c’était surréel.»

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