La famille s’est rendue mercredi matin au bureau de l’Agence des services frontaliers du Canada, avec leur avocat, et le mandat d’arrestation qui pesait contre eux a finalement été levé.
« Ils sont libres ! Avec un cautionnement de 5000 $ et des conditions assez strictes, mais ils sont libres », lance leur avocat Stewart Istvanffy en entrevue avec La Tribune.
Certaines de ces conditions ont été précisées aux médias lors d’un point de presse auquel participaient les membres de la famille, Me Istvanffy et des amis des Rodriguez-Flores mercredi après-midi.
« Ils doivent être toujours en contact avec les Services frontaliers. [...] Ils doivent se présenter toutes les semaines », explique l’avocat, notant que la levée du mandat d’arrestation ne signifie toutefois pas la fin des procédures pour la famille, qui reste en attente d’un permis de travail et d’un permis de séjour temporaire ou d’une résidence permanente pour des motifs humanitaires.
Autrement dit, la famille court toujours un risque d’extradition si elle n’obtient aucun de ces documents. Elle devrait faire entendre leur cause en janvier aux Services frontaliers.
![« Ils doivent être toujours en contact avec les Services frontaliers. [...] Ils doivent se présenter toutes les semaines », explique Me Stewart Istvanffy.](https://lescoopsdelinformation-latribune-prod.web.arc-cdn.net/resizer/ArX5B1IztqZqS51bvFlfc7JWHcY=/1440x0/filters:format(jpg):quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/UWEVTMY34BCINDL6MLCFCPAF7Y.jpg)
Espoir
Mais les esprits étaient bien loin de se laisser atterrer par ces conditions mercredi après-midi, alors que les Rodriguez-Flores s’adressaient à la presse pour la première fois en tant que personnes libres.
« Je me sens très, très heureux. Je ne sais pas comment le dire. C’est la première fois que je sors dehors. Je voudrais simplement dire merci beaucoup à tous les gens qui nous appuient et la lutte continue », lâche Manuel Rodriguez, visiblement très émotif.
« Je me sens très content, car maintenant je peux voir mes amis, enchaîne Manolo. Il n’y a pas de mots pour exprimer ça. Je ne sais même pas ce que j’ai envie de faire en premier... »
De son côté, Me Istvanffy confie avoir espoir que l’appui dont bénéficie la famille de la part de la députation fédérale et provinciale et de la mairie de Sherbrooke, ainsi que celui offert par la communauté depuis le début de l’affaire convaincront le ministère de l’Immigration du Canada de ne pas extrader la famille.
« C’est sûr que ça m’inquiète un peu, mais on a beaucoup d’espoir », résume Manolo.
Entre-temps, les Rodriguez-Flores passeront quelque temps chez leur fille et se mettront à la recherche d’un appartement par la suite. « Je suis contente de pouvoir passer Noël avec ma famille », indique Georgina.
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Résilience
Plusieurs amis de la famille et militants de première heure étaient présents lors du point de presse tenu à l’église Plymouth-Trinity. Beaucoup d’entre eux ont souhaité reconnaître la résilience des Rodriguez-Flores dans les 13 derniers mois.
« Ç’a été une course à obstacles chaque jour dans la dernière année... Je ne sais pas comment ils font », souligne, en essuyant quelques larmes, Sylvie Huard, qui a donné des cours de français à la famille.
« Il y a des matins où tu te lèves et c’est une journée ordinaire et en trois minutes ça devient une journée extraordinaire », dit pour sa part Guy Ouellet, co-porte-parole du groupe de soutien à la famille Rodriguez-Flores. Il est par ailleurs heureux de voir l’impact qu’a eu la mobilisation pour les Rodriguez-Flores lors des 13 derniers mois.
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Amie de la famille, Adriana Herrera Duarte confirme avoir « pleuré de joie » elle aussi mercredi lors de l’annonce de la nouvelle. « Je ne sais pas quoi dire... Je suis tellement surprise, tellement heureuse et je crois aux valeurs de la société. Je crois que la famille restera ici », lance-t-elle.
« On a la joie, continue Mme Herrera Duarte. On veut avoir un bon Noël, pas comme avant. Avant, c’était très triste et maintenant c’est le contraire, c’est la joie et la liberté. Même s’il y a certaines conditions et qu’on est quand même dans les démarches, la famille est libre. »
Rappelons que la famille Rodriguez-Flores s’est installée à Sherbrooke il y a environ quatre ans pour fuir les cartels de son Mexique natal.