À ce chapitre, l’Ordre a relevé à l’échelle du Québec un accroissement de 19% des effectifs infirmiers dans le réseau privé par rapport à l’an passé. Ces quelque 2400 infirmières sont embauchées majoritairement par des agences de placement. Cette statistique n’est toutefois pas disponible par région. «Les gens vont vers les agences. Ils veulent une emprise sur leur vie personnelle, avec la conciliation travail-famille. Ils ne veulent pas être à la merci des établissements de santé qui les obligent à faire du TSO [heures supplémentaires obligatoires]. (...) Mais, ce n’est pas une grande hémorragie», a imagé Luc Mathieu.
Un sérieux coup de barre est néanmoins incontournable pour éviter que l’exode de personnel du réseau public vers le privé s’accentue. «Une tendance est en train de s’installer. Il ne faut pas laisser aller les choses. On doit agir sur les conditions de travail et d’exercice, a dit le président de l’Ordre. On est en faveur d’avoir une loi pour des ratios [infirmiers/patients] sécuritaires dans les établissements de santé. (...) Sinon, on pourrait se ramasser avec une situation pire dans quelques années», a dit M. Mathieu, soulignant que le soutien clinique et l’encadrement en milieu de travail doivent impérativement être améliorés.
Relève à temps partiel
En date du 31 mars dernier, on dénombrait près de 4500 infirmières et infirmiers dans le réseau de santé estrien, en hausse de 1,7% en 2021-2022 comparativement à l’année précédente. La croissance est par ailleurs au rendez-vous depuis cinq ans.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/DUTUU5RR3VBUVCC7VVDUVSSNDA.jpg)
Notons que la région, qui compte une population d’un demi-million d’habitants, s’étend sur plus de plus 13 000 km2. Elle va jusqu’à la frontière avec les États-Unis, de Lac-Mégantic à Ange-Gardien. On y retrouve un centre hospitalier universitaire (CIUSSS de l’Estrie – CHUS).
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/KNZZXPQFOVFCFIHQKFIQKGE4CY.jpg)
Côté statistiques, parmi les faits saillants, «51,0 % de l’effectif est titulaire d’un baccalauréat en sciences infirmières», soit un peu moins que la moyenne provinciale. Par ailleurs, «l’Estrie enregistre l’une des plus importantes augmentations de ce taux par rapport à 2020-2021» , soit 2,7 points de pourcentage. Une soixantaine d’infirmières praticiennes spécialisées (IPS) pratiquent dans la région. De plus, «666 infirmières et infirmiers ont le droit de prescrire, soit 14,9 % de l’effectif de la région».
La relève infirmière est là où le bât blesse. «La région a accueilli 196 infirmières et infirmiers de la relève, soit 6,2 % de la relève infirmière de 2021-2022», a relevé l’Ordre. Or, seulement 42,3 % de ceux-ci travaillent à temps complet. «Ça relève peut-être de décisions de gestion, a fait valoir le président de l’Ordre. C’est le deuxième taux le plus faible au Québec. Il y a quelque chose à regarder au niveau du CIUSSS de l’Estrie-CHUS.»
Bond en Montérégie
Lors du plus récent dénombrement, 8 845 infirmières et infirmiers exerçaient en Montérégie, ce qui représente 11,7 % des effectifs du Québec. Le nombre d’infirmières s’est donc accru de 3,3 % par rapport à 2021. «C’est plus du double de la croissance provinciale et le taux le plus élevé des cinq dernières années», a spécifié le président de l’Ordre.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/MF7KQSIIAVCY5ICYOJSU3XMWWU.jpg)
Toutefois, «la région conserve un nombre d’infirmières et infirmiers en soins directs pour 1 000 habitants parmi les plus bas du Québec, soit 5,32 contre 7,70 dans l’ensemble de la province», a mentionné l’OIIQ.
En terme d’ordre de grandeur,«la Montérégie s’étend sur la couronne sud de Montréal. Les services de santé et services sociaux sont répartis dans trois CISSS, soit Montérégie-Est, Montérégie-Ouest et Montérégie-Centre, qui desservent près d’un million et demi d’habitants. Les trois CISSS comptent au total quelque 300 installations, dont huit hôpitaux.»
Près de 65% des effectifs infirmiers y travaillent à temps complet. Cette statistique est de 48,5% en ce qui concerne les nouvelles infirmières, qui ont été environ 400 à amorcer leur pratique au cours de 2021-2022.
La région compte 143 IPS et 1 362 infirmières et infirmiers ont le droit de prescrire.