Des comités pour lutter positivement contre le racisme dans les écoles

Stevens Dorcelus est entouré d’élèves impliqués au sein des comités interculturels scolaires du Salésien et du Mont Notre-Dame.

L’organisme Actions interculturelles mobilisera des élèves de onze écoles estriennes dans le cadre du projet Comités interculturels scolaires. Celui-ci a pour objectif d’encourager l’ouverture à la diversité et l’inclusion chez les jeunes en faisant de certains d’entre eux des «acteurs de changements».


Les élèves des Comités interculturels scolaires auront pour défi d’organiser plusieurs types d’activités tout au long de l’année visant à lutter positivement contre le racisme et la discrimination dans les écoles. Pour les aider, Actions interculturelles offrira des formations, dont l’une sur les micro-agressions, et les accompagnera dans l’organisation d’activités de sensibilisation. 

Défilés de mode unissant plusieurs cultures, expositions photos, création de podcasts, conférence avec des personnes issues de la diversité : «les possibilités sont infinies», indique Ketsia Mbewa, chargée de projet chez Actions interculturelles, qui assurera le rôle de mentore auprès des jeunes.

Ketsia Mbewa, chargée de projet pour l’organisme Actions interculturelles.

«La plus-value de notre présence est d’assurer une certaine structure au sein de ces comités, dit-elle. Certaines écoles sont assez avancées, mais d’autres en sont encore à la phase de départ. Je ferai le pont entre les écoles et les aiderai dans leur démarche. Un budget sera aussi alloué aux comités. Mais on ne veut pas que ça devienne une charge pour eux, précise-t-elle. C’est si beau de voir les jeunes se mobiliser et être motivés à l’idée de créer un monde meilleur. Tout ça sera fait dans le plaisir.»

En 2022-2023, six écoles participeront au projet financé par le Programme d’appui aux collectivités (PAC) du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI), soit le Collège François-Delaplace, le Collège Mont Notre-Dame, l’école internationale du Phare, la polyvalente Montignac, le Salésien ainsi que l’école secondaire La Frontalière. Cinq écoles supplémentaires s’ajouteront l’année suivante.

Les élèves du Mont Notre-Dame Aya Ouyed, Gabrielle Fortier et Aryel Gobeil ont longuement été applaudies pour leur contribution au sein du comité Diversité +.

Comités essentiels

Au Salésien, un plan d’action est déjà en place. Le comité d’une vingtaine de personnes s’est notamment lancé dans l’organisation d’un événement gastronomique à venir. «On veut mettre de l’avant des mets typiques des différentes cultures que l’on retrouve dans notre école», raconte Ana-Sophia Villamizar, originaire de la Colombie. 

«La présence d’un tel comité est essentielle, poursuit-elle. On a fait un sondage à l’interne et tous les élèves du comité qui ont des racines d’un autre pays ont subi du racisme à un moment ou un autre de sa vie. On souhaite que ça ne se produise plus.»

Au Mont Notre-Dame, plus d’une trentaine d’élèves forment le comité «Diversité +». «Il y a un engouement, observe Aryel Gobeil, élève de l’école. Le fait de pouvoir partager nos idées entre établissements scolaires, ça va nous motiver et nous permettre d’aller plus loin dans nos initiatives.»

Ines Lalouad et Stevens Dorcelus, gagnants d’Occupantion double dans l’Ouest, étaient présents lors du lancement officiel des Comités interculturels scolaires jeudi matin au Mont Notre-Dame.

Ambassadeur  

Stevens Dorcelus, gagnant d’Occupation double dans l’Ouest, était par ailleurs au Collège Mont Notre-Dame jeudi matin à titre d’ambassadeur du projet. Accompagné de sa conjointe Ines Lalouad, l’ancien athlète de niveau national est allé à la rencontre des jeunes impliqués dans les différents comités dans le cadre d’une première activité de réseautage.

Ce dernier confie avoir accepté le rôle d’ambassadeur «avec grand plaisir» étant concerné par l’enjeu du racisme et de la discrimination. «Je vais être là pour leur donner des conseils. Je serai disponible pour les encourager, les motiver», mentionne celui qui s’implique également auprès des jeunes avec le mouvement Jump like me qu’il a créé afin de promouvoir les bienfaits d’un mode actif auprès des jeunes.

«J’étais loin de me douter qu’Occupation double me rendrait ici. Même une carrière olympique ne m’aurait probablement pas donné autant de visibilité, dit-il en riant. C’est ironique, mais je m’assure de bien m’en servir pour bonifier l’impact que je peux avoir auprès des jeunes.»