C’est ce qu’a confirmé, par courriel, l’attachée de presse du ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, en avant-midi lundi. Notons que le site web du gouvernement du Québec, en date du 24 octobre, ne faisait pas mention de cette responsabilité sous le nom de celle qui a œuvré comme analyste politique à Radio-Canada durant plusieurs années.
Mona Greenbaum, directrice générale de la Coalition des familles LGBT, a été étonnée d’apprendre que la lutte contre l’homophobie et la transphobie n’était plus dans les mains du ministère de la Justice lorsque La Tribune l’a contactée pour obtenir sa réaction. «On n’a pas eu un mot [à dire]. [...] Ça démontre un manque de collaboration.»
Plusieurs enjeux des communautés LGBTQ+ sont liés au ministère de la Justice, selon Mona Greenbaum. «Beaucoup de questions concernent nos droits. C’était la place évidente [que nos questions] soient adressées au ministère de la Justice.»
«Beaucoup de personnes dans notre communauté ne sont pas des femmes», renchérit la directrice générale en évoquant les fonctions de Mme Biron en matière de Condition féminine.
Elle désire obtenir des explications du premier ministre François Legault. «Pourquoi une grande chose comme ça, qui faisait partie de la politique gouvernementale contre l’homophobie, a-t-elle été changée sans préavis?»
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La coprésidente du conseil d’administration du Conseil québécois LGBT, Florence Gallant-Chenel, appelle la ministre Biron à s’asseoir avec les différentes communautés alors que le Plan d’action gouvernemental de lutte contre l’homophobie et la transphobie 2017-2022 viendra à échéance le 31 mars 2023 après avoir été prolongé d’un an.
«On va espérer que la ministre prenne le temps de rencontrer les organismes clés, comme le Conseil québécois LGBT, pour avoir une belle relation de collaboration dans l’établissement de ce nouveau plan de lutte. [...] Je fais appel à la ministre, j’aimerais qu’on puisse partir sur de nouvelles bases et qu’on prenne le temps de voir où cette collaboration peut mener. L’adoption d’un plan de lutte ne peut pas se faire sans les communautés», commente celle qui est également coordonnatrice adjointe de l’organisme TransEstrie.
La députée de la circonscription des Chutes-de-la-Chaudière, située dans la région de Chaudière-Appalaches, en est à son premier mandat à l’Assemblée nationale.
La communauté LGBTQ+ a été confrontée à plusieurs enjeux dans les derniers mois comme l’adoption du projet de loi 2 dont la première mouture avait été considérée comme «transphobe».
Le Conseil québécois LGBT veut s’assurer que la lutte contre l’homophobie et la transphobie ne soit pas la grande oubliée parmi les responsabilités de la ministre Biron. «De l’avoir jumelé au portefeuille de Martine Biron, qui s’occupe aussi de la Condition féminine, ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose. N’oublions pas qu’au fédéral, les dossiers LGBT sont au sein du ministère qui s’appelle Femme et Égalité des genres Canada», note Florence Gallant-Chenel.
Depuis 2008, le ministre de la Justice était désigné par le gouvernement du Québec comme étant responsable de la lutte contre l’homophobie.
La Tribune n’a pas été en mesure de s’entretenir avec Martine Biron lundi.