Chronique|

Les défis de la députée de Sherbrooke

Christine Labrie a été réélue dans la circonscription de Sherbrooke. 

CHRONIQUE / Après l’euphorie de la soirée électorale et les célébrations de la victoire pour la députée de Sherbrooke Christine Labrie, arrive le réveil du lendemain avec plus de défis que jamais.


Les Sherbrookois ont clairement choisi le développement économique comme principal cheval de bataille durant toute la campagne et ils ont envoyé un message clair demandant que plusieurs dossiers qui traînent depuis trop longtemps se règlent maintenant.

Les demandes pour un transport collectif plus efficace doivent absolument obtenir une écoute à Québec. Comme Québec solidaire n’a pas pris le pouvoir, on peut donc enterrer cette idée folle d’un tramway à 4 milliards. L’idée de développer un meilleur réseau d’autobus à plus haute fréquence, plus raisonnable et reprise par plusieurs intervenants pendant la campagne, doit aboutir pendant le mandat de la députée. S’il est électrique, ce sera tant mieux. Mais la priorité, c’est la fréquence, la fluidité et la rapidité.

Notre députée doit aussi réussir à négocier un compromis raisonnable dans le dossier de la nouvelle école Mitchell-Montcalm. Elle doit s’assurer que la Ville de Sherbrooke fournisse un terrain pour la nouvelle école, tout en obtenant une contribution de Québec pour compenser la Ville qui se plaint de ne plus avoir de terrains disponibles ni d’argent pour en acheter.  Ce n’est pas à nous, citoyens, de payer pour un terrain si le conseil municipal n’a jamais pensé prévoir protéger des terrains pour d’éventuelles écoles. Ce n’est surtout pas notre problème si la Ville doit aujourd’hui négocier avec des promoteurs parce qu’elle n’a peut-être pas su bien planifier ses projets futurs. Et cela date de bien avant l'élection de l'actuelle mairie en 2021. 

D’autre part, la députée devra aussi s’assurer que les canaux de communication avec le gouvernement soient efficaces et que le crêpage de chignons cesse entre Sherbrooke et Québec.  Si la mairie n’a pas autant d’atomes crochus avec le parti au pouvoir à Québec, il va falloir que la députée compense et trouve le moyen de passer les messages et monter les dossiers directement à Québec. 

La députée n’aura pas le choix cette fois-ci d’appuyer le dossier des vols commerciaux à l’aéroport. La campagne électorale nous a démontré que la communauté des affaires en a marre de passer en deuxième. Elle n’a pas apprécié être ignorée pendant quatre ans sans même que des rencontres soient réalisées avec sa chambre de commerce. On parle de plus de 1 600 membres ici, pas 16 !  De plus, la députée doit réaffirmer haut et fort que les fonds amassés par les sept MRC pour le développement des vols commerciaux à l’aéroport sont là pour ça et qu’il n’y aura pas d’autres utilisations possibles. Cela devrait donc régler le dossier des vols commerciaux une fois pour toute et permettre au transporteur Pascan d’aller de l’avant avec une proposition concrète. 

Quant à Sherbrooke Innopole, elle est d’abord et avant tout un centre local de développement (CLD) et le bras économique de la ville de Sherbrooke. La nouvelle députée doit s’opposer à toute fusion de l’organisme avec d’autres instances sherbrookoises afin de lui conserver son indépendance et sa capacité à faire du développement économique comme il se doit. 

Depuis l’élection municipale de novembre 2021, la Ville de Sherbrooke s’est graduellement refermée sur elle-même et a choisi de mettre de côté son leadership régional. Il faudra que les trois députés dont la circonscription englobe une partie de Sherbrooke prennent le bâton de pèlerin et deviennent des catalyseurs des forces vives qui soutiendront l’expansion et la visibilité de Sherbrooke sur le plan régional. Il y a six autres MRC qui ont aussi besoin de Sherbrooke pour rayonner. Rassembler devra donc devenir une seconde nature pour la députée de Sherbrooke et pour ses deux collègues. 

Enfin, des états généraux – sous une forme ou une autre s’apparentant à un sommet sur le développement économique – doivent rapidement être lancés par la députée. Un tel sommet doit réunir tous les acteurs du développement économique, les entreprises et les institutions de la région.

Finalement, force est d’admettre que ce ne sont pas les défis qui manqueront à Sherbrooke au cours des quatre prochaines années.    

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