Le but de celle-ci est clair : poursuivre les pressions sur Québec afin de dénoncer le sous-financement. C’est pour cette raison que deux autobus bondés de personnes ont quitté vers la métropole afin d’aller prêter main-forte aux centaines de représentants du milieu communautaire qui proviennent de partout au Québec.
Dans la province, 4000 organismes œuvrent dans différents secteurs de l’action communautaire autonome (ACA).
« On a toujours un manque à gagner provincial de 460 millions $ en financement pour l’ensemble des organismes du Québec. Lors du dernier budget, on a obtenu seulement 10 % de ce dont on avait besoin. Ce n’est pas assez et ce n’est pas avec ça que la situation va s’améliorer. On est à un point critique puisque cette problématique ne date pas d’hier », a affirmé la directrice du Regroupement des organismes communautaires de l’Estrie (ROC), Dominique Vigneux-Parent.
Les équipes sont « brûlées », a-t-elle ajouté. « En période électorale, c’est le meilleur moment pour se faire entendre et c’est pour ça qu’on en profite. On vit présentement avec beaucoup de difficultés », a mentionné la directrice du ROC qui regroupe 225 organismes communautaires en Estrie.
La coordonnatrice à la Table ronde des OVEP de l’Estrie sonne également l’alarme. Marilou Lépine-Gougeon affirme que les deux dernières années ont été difficiles en raison de la pandémie.
« Le communautaire est présent partout dans notre société. Les inégalités grandissement et les gens ont de la difficulté à joindre les deux bouts. Auparavant, le milieu communautaire arrivait péniblement à les soutenir et là on n’en peut plus. Quand on a un filet social fragile, qu’il arrive une crise et que les gens tombent […] on voit qu’il y a un véritable problème », a-t-elle avoué.
Le sous-financement n’aide en rien la situation, selon elle, puisque ces organismes doivent composer avec la pénurie de main-d’œuvre.
« Avec un sous-financement, ils ne peuvent pas engager, donc c’est un cercle vicieux. On se doit d’avoir des subventions plus importantes afin de tenter de régler ce problème de pénurie de main-d’œuvre auquel on fait face. Les besoins sont très grands. »
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Manque de reconnaissance
En plus d’un manque criant au niveau du financement, ces organismes décrient une autre situation : celle de la reconnaissance octroyée à l’autonomie de ces organismes.
« Nous sommes des organismes autonomes et de plus en plus on doit répondre aux demandes de l’État en ce qui a trait au filet social. On se doit d’être encore plus présent pour la population et c’est nous qui écopons », a expliqué Mme Vigneux-Parent.
Outre un meilleur financement et de meilleures conditions pour le milieu communautaire, ces organismes demandent une « transformation globale de la société », et ce, avec du réinvestissement massif dans les services publics et les programmes sociaux.
« En pleine campagne électorale, on sait que les candidats et candidates sont tout d’un coup plus à l’écoute. On espère que le message sera entendu et que ça ne sera pas que de belles paroles, mais plutôt des actions concrètes », a conclu Mme Lépine-Gougeon.