Lorsqu’il regarde derrière son épaule, Nicolas Legault prend la mesure du titanesque défi relevé pour boucler le projet de vélodrome, un investissement de 22 millions$.

«Dans ma vie, j’avais construit un cabanon, a lancé en riant le directeur général du Centre national de cyclisme de Bromont (CNCB). Alors, un vélodrome, ça a été tout un apprentissage. Être un gestionnaire, avec de gros budgets à gérer, c’est le plus gros défi, mais c’est également le plus beau. (...) On y a cru et on l’a fait. Vraiment, on a accompli un projet hallucinant.»

Les matériaux nobles prennent une place prépondérante dans la structure du centre multisports. Le défi logistique du revêtement de l’ovale de 250 mètres, rapatrié des Jeux olympiques d’Atlanta, a par ailleurs donné quelques sueurs froides à Nicolas Legault et son équipe.

«On a commandé le bois en décembre 2021. Et il est arrivé il y a quatre semaines. C’est 9400 planches et 400 000 vis. (...) Construire une piste en si peu de temps, c’est du jamais-vu.»

Le maire de Bromont, Louis Villeneuve, qualifie de «grandiose» cette infrastructure phare pour la municipalité, qui y a injecté deux millions $, ainsi que pour la région.

«C’est un grand jour pour Bromont. Je me rappelle les balbutiements. On a commencé avec un rêve, un projet de deux millions$. Et aujourd’hui, on a une infrastructure qui vaut plus de 10 fois ce montant», a-t-il dit, soulignant à grands traits le leadership du DG du CNCB.

Le directeur de la Caisse Desjardins de Granby-Haute-Yamaska, Jacques Laurin, également vice-président de la campagne de financement du vélodrome, a pour sa part souligné la «confiance inébranlable, l’engagement passionné et l’esprit d’entraide» de toutes les personnes et organisations qui ont permis la réalisation de ce «projet hors du commun.» Rappelons que Desjardins a injecté un million $, notamment par le biais du Fonds du grand Mouvement.

Tremplin

Avec le nouveau vélodrome, tous les ingrédients sont réunis pour démocratiser les sports cyclistes sur piste.

«Le vélodrome [accueille] les sports les plus spectaculaires que je connaisse. Aux Olympiques, quand les gens voient ça, tout le monde capote. Et ici, on aura plusieurs événements, a dit Nicolas Legault. Ça va permettre de découvrir les sports de piste. Pour les triathloniens, c’est un secret gardé de s’entraîner sans penser aux autos, aux feux rouges, aux arrêts.»

Repousser ses limites sur une telle piste inclinée procure une sensation unique, ajoute-t-il. «Tout le monde qui roule dans un vélodrome ressort avec le sourire. Ça donne un feeling de vitesse et de lien avec la piste.»

L’entraîneur-chef de l’équipe nationale de paracyclisme canadienne, Sébastien Travers, voit également le vélodrome comme un véritable tremplin pour le sport.

«C’est phénoménal de voir la progression du CNCB au cours des 18 dernières années. D’un point de vue du rayonnement régional et provincial, c’est énorme. Ça va réunir la communauté cycliste. Et pour l’équipe nationale, ça vient ouvrir des portes immenses pour les athlètes d’avoir plusieurs sites d’entraînement au Canada»

«On est chanceux d’avoir des personnes tenaces dans le sport en ce moment, a fait valoir Nicolas Legault. On doit avoir des gens de plus en plus professionnels et on arrive à un niveau très intéressant au Québec pour compétitionner avec les autres nations.»

«Un véritable aimant»

Selon Sébastien Travers, tout est maintenant bien en place pour attirer des athlètes de partout au pays et même au-delà des frontières. «On a un vélodrome efficace dans un environnement hyper stimulant, avec une vibe communautaire incroyable. Ce sera un véritable aimant», a-t-il imagé.

«Je suis convaincu que nous verrons le développement de plusieurs futurs champions dans ce splendide complexe», a pour sa part indiqué l’homme d’affaires et passionné de vélo, Sylvan Adams, qui a contribué au projet à la hauteur de deux millions $ et dont le vélodrome porte par ailleurs son nom.

Un avis que partage le directeur général de la Fédération québécoise des sports cyclistes, Louis Barbeau. Boucler ce projet est «la réalisation d’un rêve pour un grand nombre de cyclistes québécois».

«Avec un vélodrome qui peut être utilisé 365 jours par année, il ne fait aucun doute que plusieurs jeunes talents pourront ainsi se développer et aspirer à atteindre les plus hauts niveaux.»