De nombreuses associations étudiantes, de même que des syndicats d’enseignants d’établissements scolaires ont pris part à cette mobilisation citoyenne qui fait suite au mouvement Fridays for future, lancé en 2018 par Greta Thunberg.
C’est le cas du Syndicat du personnel enseignant du Cégep de Sherbrooke (SPECS) et celui du Cégep Champlain de Lennoxville, qui ont obtenu des mandats de débrayage pour la journée. Pour le SPECS, il s’agit de la première fois de son histoire qu’il participe à une grève climatique.
«Le syndicat se sent très fier. On sait qu’il n’y a pas de travail ni de cours sur une planète morte. C’est important qu’on envoie un bon message à nos élus et aux candidats et candidates pour les prochaines élections pour s’assurer qu’ils entendent nos revendications», a expliqué le conseiller au sein du SPECS-CSN, Jean-Luc Filion.
«Il est temps de mettre les bouchées doubles afin d’atteindre des objectifs clairs notamment pour la réduction des gaz à effet de serre. Il y a encore beaucoup de travail à faire. On veut que les élus fassent leur devoir et qu’en 2030, le Québec soit complètement sevré des énergies fossiles», a-t-il ajouté.
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«Beaucoup de chemin à faire»
Chez les étudiants, une dizaine d’associations de l’Université de Sherbrooke a voté en faveur de la grève climatique, de même que l’Association étudiante du Cégep de Sherbrooke (AÉCS).
«C’est important de faire valoir le point de l’environnement. Il y a encore beaucoup de chemin à faire et le gouvernement se doit d’imposer plus de mesures pour l’environnement», a affirmé une première étudiante.
«L’urgence climatique est là et on doit arrêter de se voiler la face. Il est primordial de prendre des mesures pour contrer ça. On n’a plus le temps d’attendre», a mentionné un autre étudiant présent.
Au total, ce sont plus de 130 000 étudiants et 14 000 travailleurs qui ont pris part à cette marche à travers le Québec.
«Ça fait du bien de voir cette mobilisation. On voit que notre mouvement s’agrandit. Nous sommes tous concernés, mais pour nous les jeunes, c’est notre futur. On se doit de faire quelque chose et c’est primordial», a affirmé Gabrielle Izaguirré-Falardeau, responsable de la mobilisation à la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social de l’Université de Sherbrooke (CEVES).
Cette dernière affirme qu’il n’y a pas assez d’actions concrètes présentement sur la table de la part de certains partis.
«On souhaite des engagements de la part de nos dirigeants et des actions concrètes de leur part, pas seulement des paroles.»
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Mouvement de solidarité
Le rassemblement a débuté dès 13 h au parc Jacques-Cartier. À la suite des allocutions des différents leaders des associations présentes à l’évènement, les participants de tous les âges ont poursuivi leur chemin sur la rue King Ouest. La manifestation s’est terminée vers 14 h 45 non loin de l’hôtel de ville de Sherbrooke.
«Ce qu’on voit présentement, c’est énorme. Pour l’environnement, il y a un front uni entre le milieu syndical et le milieu communautaire, des étudiants et des enseignants, notamment. C’est quelque chose d’historique», a affirmé le coordonnateur de l’organisme Solidarité populaire Estrie (SPE), Pascal Florant.
Animés par des chants et des rythmes de tambours, les participants ont envoyé un message clair aux élus québécois afin de faire de l’environnement un enjeu prioritaire.
«La crise climatique et la crise sociale sont présentement les pires crises du 21e siècle. On ne fait plus confiance aux décideurs actuels pour mener à terme cette crise», a ajouté M. Florant.
Deux revendications claires sont d’ailleurs demandées par le Comité unitaire pour l’environnement de l’Estrie, soit de bannir les énergies fossiles d’ici 2030, autant en termes de production, de transformation, d’exportation que d’importation.
De plus, celui-ci souhaite que Québec taxe massivement la richesse de manière à réinvestir massivement dans les services publics et les programmes sociaux afin d’assurer des conditions de vie décentes pour toutes et tous.
De larges bannières ont d’ailleurs été installées au stationnement La Grenouillère au centre-ville de Sherbrooke afin de faire part des demandes des militants.
«On se doit de continuer de mettre de la pression chaque jour sur le gouvernement afin de le remettre à l’ordre et pour qu’il constate que l’urgence climatique est bien là. On va être dans la rue chaque mois, chaque année s’il le faut, et ce, jusqu’à ce qu’on puisse atteindre nos objectifs», a conclu Pascal Florant.
Plusieurs agents du Service de police de Sherbrooke étaient sur place afin d’assurer la sécurité.