CAQ : L’équilibre visé en 2027-2028
Le cadre financier de la CAQ propose des déficits tout au long du mandat. Ces derniers iront toutefois en diminuant allant de 7,7 G$ en 2022-2023 pour être réduits à 2,1 G$ lors de la dernière année. L’objectif avoué de la formation politique est d’atteindre l’équilibre budgétaire lors de l’exercice financier de 2027-2028.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/Z7QLUADYFNE75L2Z2SOZ3R4NXI.jpg)
La plus grosse dépense projetée est de loin le montant de soutien aux aînés qui allégera la bourse commune des Québécois de 7,5 G$. De leur côté, les baisses d’impôt promises couperont les revenus d’un peu plus de 7 G$. M. St-Maurice émet d’ailleurs un petit bémol dans la colonne des revenus alors que la CAQ prévoit une croissance économique supérieure d’un demi-point aux prévisions à partir de 2024-2025. Cette prévision fait gonfler les revenus d’un peu plus de 3 G$.
«Ils le présentent plus comme un objectif et on ne sait pas s’ils vont l’atteindre, souligne-t-il. C’est un peu présomptueux de dire que leurs politiques économiques feront en sorte que la croissance sera plus forte, surtout qu’on dit que l’essentiel de cette croissance viendra de l’augmentation de la productivité sur laquelle ils n’ont pas vraiment de contrôle. Ça demeure un facteur incertain.»
QS : Rapide retour à l’équilibre
Québec solidaire présente un cadre financier assez unique où on propose une bonne augmentation des dépenses tout en revenant très rapidement à l’équilibre budgétaire. Pour ce faire, la formation solidaire projette une nette hausse des revenus avec plusieurs mesures comme un impôt sur les grandes fortunes et les successions (9,9 G$), une réforme de la fiscalité des particuliers pour réduire les inégalités (5,2 G$), l’inclusion totale des gains en capital pour les grandes entreprises (3,8 G$) et l’augmentation de l’impôt sur le profit des grandes sociétés (3,2 G$).
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/TCEOLT7UUZBJZIGRS5KQ462FSE.jpg)
Mme St-Cerny met toutefois en garde les électeurs qu’on ne peut pas regarder uniquement le solde budgétaire pour voir les effets globaux du cadre financier de QS, car il nécessite une réforme importante de la fiscalité du Québec.
«Si on se fie seulement aux engagements nets (36 G$ de plus de dépense, mais aussi 25 G$ de plus de revenu) de 11 G$, on se dit que ce n’est pas si pire par rapport aux autres partis, indique-t-elle. Mais ce sont de gros changements. Si on additionne l’ensemble des promesses, c’est 61 G$ de changements.»
PQ : L’équilibre dès l’an 2
Le Parti québécois prévoit le cadre financier qui revient le plus rapidement à l’équilibre avec un solde positif dès la deuxième année d’un possible mandat. Il entend récupérer beaucoup d’argent dans le domaine de la santé avec une gestion plus efficiente des RH (TSO et horaire) (3,6 G$), une révision de la rémunération des médecins (2,8 G$) et l’abolition du recours aux agences privées de placement (3 G$).
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/JLIT5I2W5REEBA74KTSMYNVUOY.jpg)
L’inclusion d’effets indirects dans le cadre financier rend toutefois l’exercice beaucoup plus difficile à évaluer. Ces effets compte pour plus de 10 G$ dans le cadre financier du PQ.
«Ils supposent que les travailleurs expérimentés vont aider les entreprises qui se cherchent de la main-d’œuvre, que ça va leur permettre d’augmenter leur production et d’ainsi avoir des profits supplémentaires pour finalement payer plus d’impôt, explique Yves St-Maurice. On comprend que tout ça, c’est très difficile à calculer et à évaluer. Ça devient difficile de savoir si c’est vraiment le bon montant.»
À noter que le Parti québécois, tout comme les libéraux, élimine la provision pour risques économiques, qui est fixée à 2 G$.
«On sait qu’on est dans un moment d’incertitude assez grand avec la guerre en Ukraine, l’inflation et les taux d’intérêt qui augmentent, poursuit-il. Ils ne disent pas ce qui arrivera si une récession survient. Est-ce que c’est le déficit qui va augmenter ou est-ce qu’on va couper dans les dépenses? Normalement, on n’aurait pas dû trop toucher à ça.»
PLQ : Une augmentation des déficits
Le cadre financier du PLQ détonne alors qu’il est le seul à prévoir une augmentation des déficits durant un éventuel mandat. Le coût de l’allocation aux aînés promise par le parti se chiffre à 10 G$, mais c’est au niveau de l’addition de nouveaux revenus que c’est plus mince alors que les principales mesures, la lutte au travail au noir et la lutte aux paradis fiscaux, ne regarniront les coffres que de 2 G$ chacune.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/BS25VO262BEADDCQP6QYQ6PN44.jpg)
La baisse d’impôt de la classe moyenne coûtera 12 G$, selon les prévisions du parti. Ce montant n’est toutefois pas indexé. Les experts estiment donc que le montant réel de cette mesure pourrait être plus élevé.
«Ils disent que ça va coûter 2,4 G$ chaque année, mais normalement, chaque année, les gens s’enrichissent et les tables d’impôt sont indexées, explique Mme St-Cerny. Ça devrait être 2,4 G$ en valeur indexé chaque année, elle devrait donc augmenter. Selon le cadre, c’est comme si la baisse d’impôt perd de l’importance, mais dans la vraie vie, ce n’est pas le cas.»
Contrairement au PLQ, le PCQ et la CAQ ont également promis des baisses d’impôts, mais le montant que cette mesure enlève dans les coffres du gouvernement augmente chaque année.
Avec une tendance vers une augmentation des déficits, les experts se demandent aussi ce qu’il adviendra de la Loi sur l’équilibre budgétaire. (voir encadré)
«Est-ce qu’ils vont l’éliminer? se demande M. St-Maurice. Est-ce qu’on va revenir à l’équilibre budgétaire dans un horizon de sept à huit ans? On ne le sait pas. Il y a un grand flou.»
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/LFKUL4DLTBC7HFLBYRHWEHF5XU.jpg)
PCQ : Beaucoup de surplus
Le cadre financier du Parti conservateur du Québec est le seul à prévoir des surplus importants durant les quatre prochaines années. S’il est élu, le PCQ prévoit afficher des bénéfices de 6,1 G$ lors de la dernière année de son mandat. Si la hausse du montant personnel de base et la réduction d’impôt sur le revenu des particuliers coûtent près de 30 G$, c’est dans la réduction des dépenses que le parti se distingue. La jeune formation politique prévoit notamment sauver plus de 13 G$ de dollars avec la diminution de l’aide aux entreprises.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/A3TTXFFH2BEZZHEXIXV6Y6P5U4.jpg)
Le cadre financier comprend toutefois une révision de certaines données du rapport préélectoral approuvé par la vérificatrice générale, ce qui fait soulever les sourcils des professionnels de la Chaire.
«C’est un peu difficile à comprendre», admet Suzie St-Cerny.
«La vérificatrice peut critiquer certains éléments, mais elle indique que c’est un cadre budgétaire plausible, précise Yves St-Maurice. Et on dit que tout le monde devrait partir de cette base pour établir leur cadre financier.»
Et tout comme la CAQ, le PCQ prévoit une croissance économique supérieure aux prévisions. Les conservateurs vont toutefois encore plus loin encore avec une augmentation d’un demi-point à partir de 2023-2024 pour aller jusqu’à une hausse d’un point complet lors des deux dernières années du mandat.