Les robots entrent chez Cabico à Coaticook

En tout, les réalisations incluent une nouvelle usine de 50 000 pi2 de superficie, de nouveaux bureaux administratifs ainsi que l’optimisation de ses opérations.

La coaticookoise Cabico a dévoilé jeudi, devant près d’une centaine de personnes, les nouvelles installations de son usine ultramoderne sur la rue Akhurst. Au terme d’un projet majeur de près de 25 millions, l’entreprise reconnue pour ses armoires sur mesure haut de gamme, a automatisé plusieurs de ses processus de fabrication.


En tout, les réalisations incluent une nouvelle usine de 50 000 pi2 de superficie, de  nouveaux bureaux administratifs ainsi que l’optimisation de ses opérations.

Habituellement, l’automatisation est rentable et efficace sur des lignes de production qui fabriquent des pièces identiques en grand nombre, mais chez Cabico, des robots seront impliqués à presque toutes les étapes de la production, et ce même si les pièces sont créées sur mesure. 

« On ne fait pas un seul morceau identique à l’autre et on a choisi la technologie en conséquence, explique Alain Ouzilleau, président de Cabico. C’est une technologie qui s’adapte à qui on est et à la fabrication sur mesure. »

Avec ces investissements, Cabico devient un chef de file en Amérique du Nord. 

« C’est un terme très galvaudé, mais le vrai sur mesure où on peut dire oui à tout ce que le client demande, on est très peu à le faire, admet M. Ouzilleau. Et avec un chiffre d’affaires à plus de 100 millions, on est le plus grand au Canada. »

Objectif recrutement

Cette automatisation de l’usine ne veut toutefois pas dire que la pénurie de main-d’œuvre n’est plus qu’un souvenir, loin de là.

« Ce qui ralentit notre croissance, ce n’est pas la technologie, c’est le manque de personnel, avoue M. Ouzilleau. Je vous dirais que si demain matin on avait 100 employés de plus, on aurait du travail pour eux. »

Alain Ouzilleau, président de Cabico

Cabico emploie en ce moment 330 personnes à Coaticook et 300 dans son usine à St Catharines en Ontario. L’entreprise a notamment fait la manchette récemment après avoir acheté deux maisons pour loger ses employés en raison de la crise du logement qui sévit dans la région. Les efforts de recrutement à l’étranger se multiplient également.

« On a douze Sénégalais, dont quelques-uns qui sont déjà arrivés, explique M. Ouzilleau. On a 24 Philippins qui devraient arriver avant la fin novembre et nos gens de RH sont allés aux Philippines passer d’autres entrevues pour une cohorte de 70 employés supplémentaire. »

Les délais pour faire venir ces travailleurs étrangers sont toutefois beaucoup trop longs pour l’entrepreneur de Coaticook. M. Ouzilleau a d’ailleurs rencontré la députée fédérale Marie-Claude Bibeau à ce sujet.

« Les Sénégalais et les Philippins qui vont arriver bientôt, c’est un processus du début à la fin qui aura été de deux ans. C’est beaucoup trop long pour nos besoins. Et je ne suis pas le seul, je parle au nom de tous les manufacturiers du Québec. Nous avons besoin d’aide. »

Le vieillissement de la main-d’œuvre est aussi un enjeu pour l’entreprise de Coaticook.

« Dans les 3 à 5 prochaines années, on va avoir tout près de 30 % de nos employés qui prendront leur retraite. Il faut les remplacer tout de suite pour former nos gens parce que l’expérience, ça s’acquiert. »