Le Fonds des générations vole la vedette au débat sur la fiscalité

Le Fonds des générations est consacré au remboursement de la dette du Québec pour réduire le fardeau des générations futures.

Les différentes approches des formations politiques concernant le Fonds des générations ont alimenté les discussions mardi lors du débat électoral sur les enjeux de finances publiques et de fiscalité organisé par la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l’École de gestion de l’Université de Sherbrooke.


Le Fonds des générations est consacré au remboursement de la dette du Québec pour réduire le fardeau des générations futures. Sa valeur comptable s’établira à 19,1 milliards de dollars au 31 mars 2023 alors que les investissements prévus dans les prochaines années sont de 3,4 milliards (2022/2023), 4 milliards (2023/2024), 4,5 milliards (2024/2025), 4,8 milliards (2025/2026) et et 5,2 milliards (2026/2027). Or, seuls le Parti conservateur du Québec (PCQ) et le Parti libéral du Québec (PLQ) prévoient conserver ces paiements.

« On se trouve à maintenir notre crédibilité internationale, lance Fred Beauchemin, candidat libéral dans Marguerite-Bourgeoys. C’est avantageux parce qu’on a beaucoup d’argent à aller emprunter surtout avec le programme québécois d’infrastructure qui parle de 155 milliards. C’est énorme. »

« C’est une hypocrisie d’offrir des baisses d’impôts ou des chèques aux Québécois en amputant le Fonds des générations, dénonce pour sa part Jacinthe-Ève Arel, candidate dans Portneuf pour le PCQ. On n’a pas à transférer le fardeau aux générations futures. C’est une gestion électoraliste d’aller piger dedans quand on sait qu’on fait face à un vieillissement de la population. »

Québec solidaire propose pour sa part de suspendre tous les versements au Fonds des générations. Ce serait donc 22 milliards $ qui seraient ainsi récupérés d’ici 2026-2027.

« Il a déjà joué le rôle pour lequel il a été mis en place, c’est-à-dire de ramener le ratio dette/PIB en deçà de 45 %, explique Mathieu Perron-Dufour, candidat solidaire dans Hull. On ne touche pas au Fonds, mais en ce moment ce que les générations futures ont besoin, c’est d’un investissement sérieux pour s’attaquer à la crise climatique. »

La Coalition avenir Québec, pour financer des baisses d’impôt, et le Parti Québécois proposent finalement une diminution des versements. Le PQ cotisera 11,6 milliards $ s’il est porté au pouvoir au lieu des 22 milliards $ prévus alors que ce serait 13,9 milliards $ pour la CAQ.

« On prend à peu près la moitié des versements pour financer la transition écologique, mentionne Alexis Gagné-Lebrun, candidat dans Saint-Hyacinthe pour le PQ. On pense que la transition est pour les générations à venir. »

« Nous utilisons la diminution des versements pour financer la baisse d’impôt parce que nous voulons nous assurer qu’elle n’a aucun impact sur les services », résume le candidat de la CAQ dans Groulx, Eric Girard.

Chèque aux Québécois

En début de campagne, François Legault a promis un nouveau chèque de 600 $ pour les contribuables qui gagnent moins de 50 000 $ par année et 400 $ pour les Québécois dont le salaire se situe entre 50 000 $ et 100 000 $. Il s’agit d’une des mesures du « bouclier anti-inflation » de la Coalition avenir Québec. 

Du côté du PQ, la formation politique s’est engagée à verser une seule fois, avant le 31 décembre 2022, 1200 $ pour les personnes ayant un revenu inférieur à 50 000 $ et 750 $ pour celles ayant un revenu entre 50 000 $ et 80 000 $.

« Les personnes qui gagnent plus que 80 000 $ subissent l’inflation, mais on pense qu’ils ont la marge de manœuvre pour pouvoir s’arranger », explique M. Gagné-Lebrun.

Ces mesures ont été qualifiées de farfelues par Jacinthe-Ève Arel. 

« De donner un chèque aux Québécois qui sont les plus taxés en Amérique du Nord, pour nous c’est une mesure farfelue et qui se moque des Québécois. »