Cette annonce ne m’a aucunement surprise… Oui, il existe une division entre les conservateurs du Québec et ceux des autres provinces, mais au-delà de ça, cette décision était parfaitement en cohérence avec ce que je connais de cet homme, de sa vision politique et de son intégrité.
J’étais électrice dans cette circonscription la première fois qu’il a été élu et je me souviens avoir été découragée de me savoir maintenant représenté par un parti qui était aussi loin de mes convictions politique. Puis, j’ai vu aller M. Rayes sur le terrain pendant quatre ans et je me suis mise à apprécier l’homme et le politicien compétent qu’il était.
Quand j’ai eu la chance de le rencontrer et de collaborer avec lui dans le cadre de ma campagne électorale, j’ai commencé à me dire que Richmond était la seule circonscription au Québec où je voterais conservateur. Cet homme de cœur et de convictions qui avait adhéré à la vision économique conservatrice avait, selon moi, une vision sociale et environnementale progressiste qui pouvait me rejoindre à plusieurs niveaux. Mais par-dessus tout, sa manière de faire de la politique, de débattre avec ses adversaires et de défendre sa circonscription sont en tous points communs ce que j’admire le plus chez nos élus. Alain Rayes a toujours été, à mes yeux, à la hauteur de la fonction qu’il occupe et la difficile décision qu’il a dû prendre cette semaine en est encore une preuve tangible.
Malheureusement, sa formation politique, n’aura pas été à la hauteur de l’homme qui l’a représenté pendant sept ans. Alors qu’on dénonce l’intimidation et les menaces dans la présente campagne provinciale, le parti lui-même a décidé d’adopter des méthodes douteuses pour tenter de lui reprocher sa décision et «garder» la circonscription aux prochaines élections. Les maigres excuses qui ont suivies leur geste ne suffiront pas à apaiser les craintes que je porte de plus en plus concernant la dérape sociale et politique à laquelle on assiste actuellement.
Si on revient à la présente campagne électorale, cette course m’amène à me demander quel genre d’élus je veux pour me représenter au cours des quatre prochaines années?
Parce qu’au-delà du festival des pancartes et de la multiplication des promesses électorales (ben oui, j’aurai enfin un médecin de famille cette année), la campagne n’est-elle pas une occasion de se questionner sur ce qu’on désire vraiment?
À la lumière des rencontres que j’ai eu avec la plupart des candidats de la région, des plateformes que j’ai consultées, des chefs que j’ai écoutés et de la boussole qui m’a démontrée que je commence à être déboussolée politiquement, je me rends compte que ce que j’ai envie, c’est de faire confiance à des femmes et des hommes de cœur, qui se dévouent pour leurs électeurs, qui prennent le temps d’écouter les experts pour faire évoluer et défendre leur position.
J’ai envie que l’Assemblée nationale soit remplie de gens qui, malgré leurs visions parfois différentes, seront capables de débattre respectueusement et qui, seront en mesure de prendre des décisions courageuses pour bien administrer nos fonds publics.
Et vous savez quoi? On est choyés parce qu’il y a de ces gens dans toutes les circonscriptions de l’Estrie. Ils ne représentent pas tous le même parti politique, mais je suis confiante que si vous prenez la peine de les écouter, vous saurez trouver ceux qui pourront vous représenter le mieux.