Une nouvelle configuration routière dérange les usagers de l’UdeS

L'accès à l'Université de Sherbrooke sera perturbée ce jeudi en raison de travaux sur le boulevard de l'Université en raison de travaux à l’intersection du chemin de Sainte-Catherine.

Les automobilistes doivent s’armer de patience le matin à l’entrée du campus principal de l’Université de Sherbrooke (UdeS). Depuis la rentrée, le retrait d’une voie d’accès engendre des bouchons de circulation aux heures de pointe sur le chemin Sainte-Catherine et le boulevard de l’Université.


L’équipe de La Tribune était présente sur le terrain en matinée cette semaine et a pu rapidement constater que les voitures se sont retrouvées pare-chocs à pare-chocs sur le chemin Sainte-Catherine. Le trafic s’est accumulé jusqu'au boulevard de l’Université, phénomène qui a perduré jusqu’à 8 h 45.

Initialement, ces travaux sur la voie 1 visaient à augmenter la sécurité des piétons et des automobilistes aux abords des traverses piétonnières.

«C’est épouvantable. Je dois partir plus tôt le matin pour mon cours en avant-midi et malgré ça, je suis quand même en retard en classe. C’est pour une question de sécurité, mais on en paie le prix et je n’ai jamais senti que c’était dangereux pour les piétons sur le campus», a affirmé une étudiante au volant de sa voiture immobilisée.

«Ça ne me dérange pas trop, mais je dois avouer que ce n’est pas plaisant d’attendre plus de 20 minutes chaque matin dans le trafic. C’est difficile aussi de se trouver un stationnement le matin. C’est fâchant», a avoué un autre étudiant.

En plus du chemin Sainte-Catherine, des bouchons de circulation étaient également visibles sur le boulevard de l’Université afin de rejoindre le campus principal, jeudi.

Un changement qui sème l'émoi 

Cette modification sème également la grogne chez certains membres du personnel de l’UdeS. Ceux-ci ont été avisés de la situation le 9 août dernier alors qu’un courriel leur a été transmis par leur employeur.

«Moi, j’arrive tôt, et malgré tout, le trafic s’intensifie rapidement et c’est pare-chocs à pare-chocs. Habituellement à cette heure-là, c’est vide. Si un matin je décide de rentrer plus tard, je sais que je vais attendre plusieurs dizaines de minutes», a affirmé une employée qui a souhaité préserver l’anonymat.

Cette dernière se questionne d’ailleurs sur la décision de l’institution. Selon elle, cette nouvelle configuration n’aide ni les employés de l’Université de Sherbrooke, ni les autres citoyens qui circulent dans le secteur.

«On enlève une voie et je ne sais pas ce que ça peut changer parce qu’il y a déjà trois traverses de piétons. Lorsqu’il y a beaucoup de véhicules, il y a toujours un agent qui est là pour arrêter les automobilistes pour permettre aux étudiants de passer.»

Pour elle, le retrait d’une voie ne règle en rien le problème de sécurité; il fait plutôt l’inverse en le déplaçant ailleurs.

«Les gens deviennent impatients, ils bloquent les intersections pour pouvoir passer ou coupent les autres. Les files d’attente dans tous les sens sont extrêmement longues. En enlevant une voie, ça risque aussi de créer des accidents.»

Reconnue comme une institution verte, l’Université de Sherbrooke encourage la mobilité durable en incitant la communauté universitaire à choisir des modes de transports actifs, tels que la marche, le vélo ou le transport en commun.

L’employée de l’établissement qualifie cette situation «d’ironique». Depuis, elle affirme avoir porté plainte contre la décision de l’établissement.

«Avec les voitures qui sont à l’arrêt, elles dégagent davantage de dioxyde de carbone. À la quantité de voitures qui attendent chaque matin, ça va vraiment à l’encontre de leurs valeurs. Selon moi, c’est pire», a-t-elle avoué.

Des agents de sécurité sont présents sur le campus de l’Université de Sherbrooke afin d’offrir un environnement sécuritaire aux piétons qui se promènent sur le campus.

L’envers de la médaille

La direction de l’Université de Sherbrooke «est bien consciente de la problématique vécue», qu’elle qualifie de «situation exceptionnelle».

«L’Université a évalué plusieurs options avant d’entreprendre ces travaux et a été accompagnée par des consultants en circulation […] on remarque un nombre plus élevé de véhicules que par les années passées, alors que des évaluations sont en cours», a mentionné par voie de courriel Denyse Rémillard, rectrice adjointe et vice-rectrice à l’administration et au développement durable.

À la lumière des constats des derniers jours, Mme Rémillard a confirmé que l’Université évalue actuellement l’enjeu afin d’apporter certaines modifications, si nécessaire.

Du côté de la Ville de Sherbrooke, le conseiller municipal du district de l’Université, Paul Gingues, explique que ces travaux effectués sur le terrain de l’institution «ne relèvent pas de la Ville de Sherbrooke, mais bien de l’Université».

Également contactés par La Tribune, les différents syndicats et associations de l’Université de Sherbrooke soutiennent n’avoir reçu aucun signalement à cet effet.

«Il n’y a pas eu plainte du côté des profs jusqu’à présent. C’est vrai que c’est un peu étrange tous ces changements sur le campus, mais c’est aussi la rentrée et c’est toujours un peu le chaos à la rentrée», a répondu par courriel le Syndicat des professeures et professeurs de l’Université de Sherbrooke.

Finalement, le vice-président aux affaires externes de la Fédération étudiante de l’Université de Sherbrooke, Marc-Antoine Bolduc, croit que ces travaux pourraient s’avérer bénéfiques pour l’avenir. Selon lui, la justification de cette reconfiguration est tout à fait légitime.

«On a constaté que le retrait de la voie avait des impacts réels. C’est dommage que ça crée des délais supplémentaires, mais en même temps, nous sommes dans une ère de changement vers d’autres moyens de transport et on doit peut-être changer nos habitudes quotidiennes», a-t-il souligné.