Catherine Major, auteure-compositrice-interprète
«Se rappeler de tous les moments les plus beaux et les plus forts de notre vie, pouvoir presque encore les revivre en fermant les yeux. C’est aussi celle que nos parents nous ont transmise et celle qu’on transmet à nos enfants.»
› La femme qui fuit, d'Anaïs Barbeau Lavalette
Parce que c’est ma grande amie et que ce livre me ramène à cette adolescence que j’ai partagée avec elle.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/BOS56KAUIVDFDBAW4KUBH6XL4U.jpg)
Jean-François Létourneau, auteur et enseignant
«Une projection vers l’avenir. J’aime beaucoup la phrase du romancier Richard Powers : ‘‘La mémoire est la façon que la vie a trouvée pour s’adresser au futur.’’ La mémoire me permet de vivre au présent, en gardant un certain espoir à l’égard de l’avenir. Même si ce dernier nous apparaît bloqué et sombre, la mémoire me ramène aux mots de Leonard Cohen : Love is the only engine of survival.»
› À l’est d’Eden, de John Steinbeck
En terminant le roman, à 18-19 ans, j’ai décidé que ma vie allait tourner autour des livres. L’appel de l’enseignement et de l’écriture s’est cristallisé à ce moment précis, comme une épiphanie.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/75T64ICT6RDFTDB2WQAGV4SOPY.jpg)
Denise Desautels, poète et écrivaine
«Une inépuisable richesse, de l’extrême vivant sans lequel rien n’est possible – parfois lourde à porter, étouffante même, qui peut parfois montrer ses griffes, mais ce n’est pas sous cet angle que j’ai envie de la considérer aujourd’hui. Car comment être ici maintenant sans passé, sans image de ce passé multiple qui agite le présent et le dynamise? La mémoire, c’est cette ample et profonde matière intime et collective qui nous traverse, nous questionne, nous fait être qui nous sommes. Sans elle, quoi penser, imaginer, rêver, écrire? Et comment? Et avec quels mots? Et pourquoi? Et surtout, sans elle, quel sens arriver à donner au mot futur?»
› Ouvrez, de Nathalie Sarraute
Le torrent d’Anne Hébert est le premier à s’être déposé dans ma mémoire, mais celui qui insiste aujourd’hui et qui me permet de renouveler mon rapport à la langue, aux mots, c’est le dernier livre de Nathalie Sarraute, celui avec lequel elle a déjoué les gens de La Pléiade qui avaient intitulé, l’ouvrage publié en 1996, Œuvres complètes. Or, un an plus tard, alors âgée de 97 ans, elle fait paraître Ouvrez, véritable chef-d’œuvre d’invention et d’intelligence dans lequel, et c’est la première phrase du livre, «Des mots, des êtres vivants parfaitement autonomes, sont les protagonistes de chacun de ces drames.»
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/DOPV6SAUUVEVXD3JJA75NNONHM.jpg)
Dominique Fortier, romancière et traductrice
«Le mot mémoire vient de Mnémosyne, la déesse grecque mère des neuf muses, qui chacune veillait sur un art ou un domaine de connaissance : l’histoire, l’astronomie, la musique, la poésie… La mémoire est la mère de tout cela, c’est le réservoir où vivent les histoires et où l’on vient puiser pour leur donner une nouvelle vie.»
› Le journal d’Anne Frank
Je l’ai lu des dizaines de fois à l’adolescence avec l’impression d’entendre une voix à la fois proche et lointaine. Ce texte me fascinait pour plusieurs raisons : d’abord il avait été écrit par une jeune fille de mon âge, qui avait sur elle-même et sur le monde des réflexions extraordinairement justes; mais surtout, son journal lui avait survécu. Anne avait été transportée avec sa famille vers les camps, et seul le père était revenu vivant. Mais le journal l’attendait à son retour, intact. Ce livre était la preuve que la littérature était, d’une certaine façon, plus forte que la guerre, plus forte même que la mort.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/WYBGXUNTXJB5JDTBF6SWOEODFA.jpg)
Gérard Bouchard, historien, sociologue et écrivain
«La mémoire… elle relève d’un besoin intellectuel et psychologique qui se traduit de diverses façons :
• Il y a une fascination du passé, source de prestige (exemple : les nations européennes qui, en quête de prestige, se donnaient des origines très anciennes et très glorieuses – souvent jusqu’aux Romains, aux Grecs ou aux Perses). Plus généralement : la fascination de l’ancienneté (exemple : les empreintes de dinosaures qui viennent d’être découvertes en Espagne et qui ont fait le tour du monde).
• Le droit aussi est souvent fondé sur l’ancienneté : droit d’aînesse, chez les Autochtones, les droits territoriaux.
• Nos sociétés, planificatrices, assoiffées de prévisions, projetées vers l’avenir, restent hantées par le passé. Il n’y a pas de société sans mémoire.
Conclusion : le besoin de mémoire serait-il une disposition inscrite profondément dans l’imaginaire? On serait donc en présence d’un archétype, d’une inclination universelle, atemporelle?»
› Les Romanov, de l’historien Simon Sebag Montefiore
C’est un ouvrage récent, extraordinaire, qui retrace le règne de tous les tsars russes depuis le début du 17e siècle jusqu’au dernier en 1918. C’est un gros ouvrage fascinant qui permet de comprendre l’évolution ou les antécédents qui ont conduit à la Russie d’aujourd’hui, une Russie qui, étonnamment, reproduit les principaux traits des siècles précédents : dictature, brutalité, violence, mépris des droits, domination, quête d’expansion territoriale. L’auteur a eu accès à des sources qui lui ont permis de brosser une fresque fascinante où les dérèglements de toutes sortes sont le principal fil directeur. On sort de ce livre avec une grosse question : comment expliquer tout cela? Quelles sont les causes de cette continuité?
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/OLQHXZKCXZCK5BN7IXY5E7ZUS4.jpg)
Yanick Villedieu, journaliste, animateur et auteur
«La mémoire, c’est bien connu, est une faculté qui oublie. Et c’est tant mieux, elle se défait de l’inutile, du banal, de l’insignifiant. Au contraire, elle privilégie l’essentiel, le nouveau, l’important, qu’ils soient heureux ou malheureux. C’est aussi une faculté qui se modifie continuellement elle-même, qui évolue au fil du temps et qui se transforme, qui se réinvente et parfois même s’invente. C’est par elle qu’on a la conscience intime d’être soi, qu’on se situe dans le temps, qu’on est présent au monde. C’est certainement le bien qu’on redoute le plus de perdre un jour, par accident ou au soir de la vie.»
› Le Quatuor d’Alexandrie, de Lawrence Durrell
Je me souviens de ces quatre romans publiés de 1957 à 1960, près de 2000 pages dévorées d’un trait, comme une lecture éblouissante, lumineuse, «une aventure qui marque» écrit son préfacier, un certain Henry Miller. Dans les trois premiers romans, les mêmes événements, remémorés par trois protagonistes, apparaissent sous un jour entièrement différent. Cette magie d’écriture fait du Quatuor l’un des grands romans de la mémoire, cette faculté qui sélectionne et reconstruit sans cesse, chacun pour soi, chacun avec ce qu’il veut ou ce qu’il peut, chacun à son unique façon.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/SCR3JPTVQ5DZFNGOLKOAEU5GTQ.jpg)
Julie Dugal, romancière
«Le souvenir des forêts laurentiennes de mon enfance, l’odeur des conifères, la sensation de la gomme de sapin sur mes doigts et la liberté des grands espaces. C’est tout ce que mes parents m’ont transmis dans ce lieu où j’ai grandi, qui me revient d’un seul trait lorsque je vais en forêt aujourd’hui. Le parfum de la nature me rappelle qui je suis.»
› La guerre des fleurs, de Domingo Cisneros
Métis tepehuane mexicain, l’auteur a vécu à La Macaza, dans les Hautes-Laurentides, où il a formé toute une génération d’artistes autochtones au Collège Manitou. Ce livre publié en 2016 a d’abord piqué ma curiosité car je suis née tout près, à L’Ascension, et je connaissais très bien l’emplacement du collège, aujourd’hui occupé par le pénitencier de La Macaza. C’est le territoire de mon enfance, où se déroule l’action de Nos forêts intérieures, que j’étais alors en train de rédiger. D’entrée de jeu, la quatrième de couverture m’a séduite par l’extrait qui rejoignait l’essence de mon roman : «En entrant dans la forêt, fais-leur remarquer qu’ils sont en train de quitter le civilisé, qu’ils sont sur le point de pénétrer dans un autre monde, une autre réalité, tellement importante et sacrée que, sans elle, rien n’existerait.»
C’est un livre auquel je me réfère souvent, ne serait-ce que pour les perles qu’il contient. Il y a six ans, mon amoureux m’a initiée à la longue randonnée en autonomie en forêt. Certains passages évoquent si bien l’état d’esprit qui m’habite lors de mes séjours en nature : «Quand tu marches dans ses sentiers, ton odorat hume l’air, ton ouïe s’affine, tes yeux se réconfortent. Au plus profond de la forêt, tu seras davantage toi-même. Plus tu la connaîtras, plus forte sera ton œuvre. Continue. C’est ici qu’éclateront tes masques.»
Selon Cisneros, l’imagination est la force la plus puissante qui puisse exister. Je dis toujours que j’ai grandi dans une forêt qui a nourri mon imaginaire. L’imagination est le cœur de ma pratique artistique, mais c’est la grandeur de nos forêts qui déploie toute sa puissance.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/R2NHNRRTDBBOTPDTYKOY373YUY.jpg)
Étienne Beaulieu, écrivain, enseignant et directeur des Correspondances
«Une façon de créer de la profondeur dans l’espace, de donner un sens à notre présence sur Terre. »
› Les fous de Bassan, d’Anne Hébert
Je le relis constamment. Je ne me lasse pas de la puissance du paysage de ce petit village gaspésien imaginaire qu’elle décrit. J’adore sa vision de la communauté des morts et des vivants qui communiquent par la mémoire.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/Q7CMHHKT2RC23PAXKJWV25BTW4.jpg)
Maude Nepveu-Villeneuve, autrice, enseignante et éditrice
«Un récit de soi qu’on revisite sans cesse.»
› L’insoutenable légèreté de l’être, de Milan Kundera
C’est un livre dont des passages me reviennent souvent en mémoire, principalement celui où l’auteur compare les vies humaines à des partitions musicales que nous composons, à notre insu, selon les lois de la beauté. Cette image m’accompagne souvent dans mes réflexions et mes décisions.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/F6R34AKQXVHBNIGAGEIAOR67V4.jpg)
Nicholas Giguère, romancier et enseignant
«Un fabuleux outil de travail pour écrire. En effet, j’écris souvent à partir de souvenirs, de réminiscences, qui constituent la matière première de plusieurs de mes projets. Mais l’écriture, toujours, transfigure ces mêmes souvenirs et les amène à un autre niveau.»
› Madam’, de Xaviera Hollander
J’ai lu cette autobiographie alors que j’étais adolescent. Je me souviens particulièrement de la liberté de ton : l’autrice y parle crûment de sexualité, elle nomme les choses telles qu’elles sont, sans détour. C’est certainement le premier livre qui m’a ensuite donné envie de m’intéresser à la sexualité et d’écrire sur le sujet.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/PUBBOXIDEVAITGBKCWOVQJL4LE.jpg)
Elsa Pépin, auteure, éditrice et journaliste
«Un moteur de changement. C’est l’art de se mettre dans la bonne disposition d’écoute pour sentir ce qui a déjà été et peut revenir, les beaux comme les moins beaux moments. À l’écoute, on peut revisiter le passé, se l’approprier et changer ce qui agit en nous. La mémoire n’est pas juste une faculté intellectuelle, c’est une faculté intuitive, sensorielle et involontaire qui fait remonter à la surface le passé enfoui, permet de le remettre en récit, d’en faire une matière malléable, de le toucher et le remettre en vie plutôt que de se laisser bouffer par lui.»
› À la recherche du temps perdu, de Proust
Ce livre a agi sur moi comme un philtre magique. En le lisant vers l’âge de 20 ans, j’ai su que j’allais étudier la littérature et écrire, parce que soudain, je découvrais le pouvoir de la littérature : celui de réinventer et transformer l’expérience humaine en une expérience supérieure, de retenir le temps, de ramener les souvenirs et y tisser chaque fois une nouvelle toile. La Recherche m’a enseigné et m’enseigne encore comment mieux approcher ma propre vie, élargir ma conscience, le champ des idées et des sensations.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/C7W3MJB65BF63M4UWWEMNTH4VM.jpg)
Perrine Leblanc, écrivaine
«Une faculté bien mystérieuse, un moteur créatif, un garde-fou. L’exercice de la mémoire nous oblige à faire preuve d’humilité (d’autres avant nous ont lutté, souffert, aimé) et nous permet de dessiner des ponts entre les époques et les peuples.»
› L’homme qui rit, de Victor Hugo
Je l’ai lu pour la première fois dans un cours de littérature à l’université. Dans ce roman ample et poétique qui donne à la violence un visage impossible à oublier, tout est extraordinaire et d’une générosité littéraire saisissante : l’écriture, le récit et le propos, qui met en relation le pouvoir de la nature et celui de la transgression dans un monde dominé par les inégalités sociales. Sur une note plus personnelle, L’homme qui rit est une des œuvres littéraires qui m’ont donné envie d’écrire.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/RLGO4WKPQNFEZDSO6TFTICDCTY.jpg)
Mélanie Noël, journaliste, poète et parolière
«Quelque chose du passé qu’on décide de garder en nous. Pour le revivre. Pour éviter de le revivre. Pour le faire dévier. S’en révolter. Pour le détailler. Le comprendre. L’approfondir. Le réinventer. L’embellir. Se consoler. Pour construire à partir de. La mémoire est une mesure de notre longévité et de notre intérêt pour l’expérience passée. C’est une capacité qui peut être une solution. Ou une piste de.
Elle nous échappe. Nous habite. Nous hante. Nous revient en coup de masse. Ou en bouillon de réconfort.
La mémoire est ce qui nous précède. Ce qui nous lie à nos contemporains. Ce qui nous survivra. Et unira ceux qui nous suivront. On l’espère.»
› Fragments d’ouvrages
Plutôt qu’un ouvrage en particulier, j’ai plusieurs fragments d’ouvrages qui s’inscrivent en moi au fil de mes lectures. Je tente de choisir et mémoriser une phrase par livre pour m’aider à vivre ou à comprendre la vie. « Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est leur bêtise, pas leur différence», Anna Gavalda. «Plus que des maisons de pierre et de bois, nous habitons d’abord des cabanes de mots, tremblantes et pleines de jours», Dominique Fortier. «Parce que les vivants, ce sont ceux qui luttent», Victor Hugo. «Le poète m’aide à faire le lien entre cette douleur qui me déchire et le subtil sourire de mon père», Dany Laferrière.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/6CWF5BQ4ERAADF2O3N76N3SBNA.jpg)
Jean-Philippe Pleau, animateur et réalisateur
«Ma matière première. À la radio, je travaille beaucoup avec les archives. Je trouve que ça donne une perspective socio-historique essentielle. On peut connaître les faits, mais lorsqu’on les entend incarnés par la voix d’individus, il y a une plus-value de sens (au sens de sensuel) qui permet de mieux comprendre les événements.
Aussi, je suis très intéressé par les récits de transfuges de classe. Plusieurs d’entre eux représentent des entreprises d’archéologie personnelle des auteurs pour expliquer leur histoire, et souvent aussi, la grande Histoire. Ces récits reposent sur des photos, des enregistrements et la mémoire des lieux qui sont de puissants évocateurs des sens et des souvenirs.»
› Le moineau domestique, de Serge Bouchard
J’ai longtemps travaillé avec Serge et cela m’a toujours fasciné; tout de l’esprit du mammouth laineux est contenu dans ce grand livre, publié en 1991, plus savant que ceux qu’il a écrits ensuite au cours de sa carrière. C’est un peu comme s’il avait eu peur d’écrire qu’un seul livre, alors il a mis l’essentiel dans celui-ci histoire que cela soit sauvé de l’oubli si jamais il mourait jeune.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/7B6ZKNQY4VCMZHYM6TWP2DP35A.jpg)
Jean-François Rivest, chef d’orchestre
«C’est ce qui nous permet de nous bâtir. Ce qui transforme notre vécu, ou ce qui le crée, et ce qui finit par nous définir. Sans la mémoire, la vie serait un enfer. J’ai en tête un événement qui m’a beaucoup appris sur le sujet : mon beau-père était atteint d’Alzheimer et un jour où ma blonde lui rendait visite, il a parcouru le journal et est tombé sur l’annonce nécrologique publiée pour le décès de son frère. En réalisant la mort de celui-ci, il s’est mis à pleurer, pendant longtemps, parce qu’il était dévasté par la nouvelle. Une heure plus tard, il a repris le journal, est retombé sur l’annonce, et c’était comme s’il apprenait à nouveau le départ de son frère pour la première fois : la même grande tristesse l’a envahi. Sans la mémoire, on ne pourrait pas capitaliser sur ce qu’on a appris, vécu, ressenti, ingéré, digéré. C’est un prisme où différentes expériences se rencontrent et forment une espèce de tapisserie où se superpose notre vécu, avec tout ce que ça veut dire d’expériences et de sensations de tous registres.»
› Citadelle, d’Antoine de Saint-Exupéry
C’est comme un Petit Prince pour adultes, en 650 pages de chapitres qui ne sont pas linéaires et qui parlent de la condition humaine. Je l’ai lu pour la première fois à 17 ans et j’ai replongé dedans à l’âge de 25 ans, pendant une expédition éprouvante, mais magnifique, sur la terre de Baffin. J’étais en peine d’amour, je partais tout un mois dans des conditions extrêmes et j’avais oublié de m’apporter un livre. Mon frère a ramassé Citadelle à la librairie de l’aéroport. Je lisais tous les matins, c’est un ouvrage qui m’a accompagné et aidé dans cette traversée à la fois physique et personnelle au cœur d’un décor majestueux, mais pétri de nombreux dangers. C’était une expérience en nature à la fois forte et puissante, faite de poésie et de dépassement de soi.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/QKTRYEM3FRHRHPH4YQ2K2VD5YM.jpg)
* Pour parcourir la programmation de l’événement qui se déroule du 7 au 9 septembre : lescorrespondances.ca