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Lors de l’annonce, le premier ministre a ajouté une précision importante : s’il est élu le 3 octobre. On est donc d’accord que l’école est dans la poche, car il sera élu. Et admettons que le ciel lui tombait sur la tête et qu’il terminait minoritaire, on imagine bien que Québec solidaire, disons dans l’opposition officielle, ne s’opposerait pas à cette nouvelle école. Surtout après tous les efforts déployés par la députée sortante dans Sherbrooke, Christine Labrie, que l’on doit saluer, tout comme Geneviève Hébert du comté voisin de Saint-François qui a aussi maintenu la pression sur le gouvernement du Québec, notamment après le troisième refus du mois de juin 2022. Et afin d’éviter que des candidats accusent le premier ministre de faire une annonce électoraliste, ce dernier n’a pas dit « si Caroline Saint-Hilaire est élue ». Il a seulement dit « si je suis élu ». Nuance majeure ici.

Quand je dis si tout va bien, c’est en fonction que Sherbrooke accepte des compromis en ce qui a trait au site de la nouvelle école. Car avec la nouvelle Commission de l’aménagement du territoire, présidée par la conseillère du district Ascot, Geneviève La Roche, nous ne sommes pas à l’abri de délais qui pourraient devenir franchement déraisonnables.

Si on se fie à la sortie de la présidente de la commission cette semaine à propos d’une réflexion très probable à venir sur la proximité des écoles avec les restaurants dits de malbouffe, on peut craindre effectivement des difficultés à trouver un site pour la nouvelle école. Elle semble souhaiter que cela se rende jusqu’au conseil municipal pour discussion. Ainsi, la distance entre la nouvelle école et les restaurants dits de malbouffe pourrait poser problème. 1000 mètres, 3000 mètres, allez savoir.

La réalité de Sherbrooke est que des restaurants il y en a partout dans notre ville. C’est même dans notre ADN, d’avoir des restaurants presque à chaque coin de rue. Des dépanneurs aussi qui vendent des kit-kat, des chips, du Red Bull. Il faudra donc trouver le juste milieu et accepter très probablement qu’ici à Sherbrooke, ce ne sera pas vraiment possible de trouver un site assez grand pour une nouvelle école secondaire dans les arrondissements de Jacques-Cartier ou du Carrefour, surtout un site où il n’y aurait pas de restaurants de malbouffe à proximité.

Je parie même que les élus n’arriveront pas vraiment à définir ce qui constitue de la malbouffe ou surtout définir précisément si un restaurant minute entre dans la catégorie malbouffe. Et si on veut être cynique un peu, on conviendra que Burger King offre des salades en plus des traditionnels hamburgers à la viande et même des versions végétariennes.

Il m’apparaît clair que ce n’est ni à la ville ni au gouvernement provincial ou fédéral d’intervenir dans des dossiers qui concernent essentiellement les parents et leurs enfants. L’école peut et doit participer à l’effort d’informer et de sensibiliser à une saine alimentation, mais les concepts d’interdire, de limiter et de restreindre sont à proscrire. D’ailleurs, cette façon de réagir produira presque toujours l’effet contraire. C’est-à-dire que les adolescents vont avoir encore plus d’imagination pour aller chercher ce type de nourriture.

En fait, c’est un peu comme la cigarette. Sensibiliser aux pires conséquences, informer les jeunes des risques est, et a toujours été, une meilleure solution que la répression. On voit d’ailleurs aujourd’hui qu’il y a beaucoup moins de jeunes fumeurs qu’il y a 20 ou 30 ans. En 2022, seulement 4 % des jeunes fument la cigarette contre près de 29 % en l’an 2000. Vous allez me dire que la vente est interdite au moins de 18 ans, vrai. Ils vapotent aussi, oui c’est vrai. Mais ce n’est parce que c’est interdit que les taux baissent. C’était aussi interdit en l’an 2000. C’est la sensibilisation qui a fait toute la différence, pas la répression ni les règlements de zonage.

D’ailleurs, mettre en place des zones d’interdictions de malbouffe près des écoles n’est pas dans le mandat des élus d’une ville.

Et si les élus veulent contrôler le zonage autour d’une école, ils devront composer avec des jeunes allumés qui risquent bien de contourner l’interdit.

Il faudra par exemple décourager l’ado à la fibre entrepreneuriale de créer sa propre entreprise qui va commander des repas sur Skip ou Uber pour 100 de ses copains tout se gardant une cote au passage ou alors tenter de le déjouer s’il ajoute à son scooter une boîte isolée pour faire le transport des précieuses cargaisons.

Une suggestion toute simple pour éviter le débat et qui ne coûtera rien : l’école demande un billet aux parents pour permettre à l’ado de sortir du campus le midi. Ça existe déjà dans plusieurs écoles et c’est tout simple à mettre en place. Je ne suis pas plus d’accord, mais ça existe déjà à Sherbrooke.

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