« C’est un gain et ça facilite vraiment l’accès à cette méthode parce que, avant ça, l’avortement par médication était encadré de façon plus restrictive au Québec qu’ailleurs au pays », précise la sage-femme Mélina Castonguay, cofondatrice des Passeuses, organisme québécois qui offre de la formation d’accompagnement à l’avortement.
Pour prescrire le Mifegymiso, les médecins devaient auparavant suivre une formation. Les femmes qui désiraient obtenir le médicament devaient, elles, impérativement subir une échographie pelvienne. Et tout ça même si Santé Canada ne l’exigeait pas depuis 2019.
« Lever ces restrictions, ça signifie que le Collège reconnaît que l’avortement par médication est un soin de santé comme un autre, qui peut être dans le champ de pratique de tous les médecins. Ça fait en sorte que plus de praticiens pourront le prescrire », indique Mélina Castonguay.
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Le fait de ne plus avoir à pratiquer une échographie permet aussi d’offrir le soin par télémédecine, ce qui pourrait contribuer à réduire les délais pour son obtention et assurer un meilleur accès aux femmes des régions éloignées, notamment.
« Je rêve d’une clinique provinciale en avortement. Ce serait faisable, ce serait facile. Les femmes pourraient téléphoner et avoir accès à la médication en ligne. En 2020, en France, 72 % des femmes ont opté pour cette méthode d’interruption de grossesse. Ici, au Québec, entre 10 et 15 % des femmes choisissaient cette option, mais il y avait un manque d’information et des obstacles qui dorénavant, n’existeront plus », souligne Mme Castonguay.
Plus tôt en juillet, quelque 300 médecins avaient envoyé une lettre ouverte au Collège des médecins pour exiger que l’avortement par médicament soit plus accessible au Québec.