Lors de cet événement prévu le samedi 20 août de 13 h à 16 h, l’archéologue pour le Grand conseil de la nation Waban-Aki (GCNWA) Geneviève Treyvaud donnera une conférence portant sur l’occupation du territoire.
« Je vais inévitablement parler de l’occupation du territoire ancestral, des échanges qui y ont été faits et la façon dont s’est construite la période coloniale. Beaucoup de gens de la nation ont participé aux coupes forestières, à la construction des voies de chemin de fer. Ce sera une belle occasion pour recréer des liens entre la nation et la communauté de Stanstead-Est. »
Elle sera, pour l’occasion, accompagnée d’Isaak Lachapelle-Gill, aide-gardien du Ndakina (le territoire occupé anciennement par les Abénakis).
« Presque toutes les nations ont un gardien, explique Geneviève Treyvaud. Ces personnes assurent un rôle de relais entre les nations et les employés du gouvernement. Ils s’occupent de l’information à transmettre quant à la protection des habitats et des sources de nourriture. Ils travaillent donc beaucoup avec les agents de la faune et les associations de chasseurs. Ils s’occupent aussi des frigidaires communautaires en plus d’organiser des activités de sensibilisation. »
Les chutes Burroughs font d’ailleurs partie des zones à haut potentiel archéologique situées dans la MRC de Coaticook. « C’est un endroit où les W8banakiak (Abénakis) venaient pêcher la truite et d’autres poissons, il y a de cela jusqu’à 7000 ans. Il y avait assurément beaucoup de chevreuils et de plantes aquatiques puisque c’est un terrain très plat, une prairie humide. C’était un endroit de passage pour se rendre sur la rivière Connecticut, jusqu’au New Hampshire », raconte celle qui sera très active dans le secteur au cours des deux prochaines.
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Potentiel archéologique
En 2021, la MRC de Coaticook a en effet demandé au GCNWA de faire une étude de potentiel archéologique qui s’est d’abord traduit par l’analyse de cartes et des ressources que l’on pouvait retrouver sur le territoire. « Cette année, on part sur le terrain pour visiter les zones identifiées, soit la rivière Coaticook, la rivière Tomifobia, la rivière au Saumon et la rivière Hall. On fait des inventaires à l’aide d’inspections visuelles ou avec une pelle, par sondage. »
Lors de sa conférence samedi prochain, Geneviève Treyvaud aura en sa possession quelques artéfacts. Un atelier de taille de pierre sera également offert en plus de quelques jeux de connaissance, notamment entourant la langue abénakise, et de la visite des lieux.
En ce mois de l’Archéologie, le GCNWA se trouve également à Lennoxville près du Collège, du côté est de la rivière Saint-François, dans le cadre d’un projet en collaboration avec l’archéologue sherbrookois Éric Graillon et le Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke (MNS2).
D’autres activités archéologiques se déroulent également du côté de Bécancour et de Trois-Rivières où des ateliers de poterie pour les enfants et les adultes ont récemment été donnés.
« C’est quelque chose que l’on fait souvent, mentionne Geneviève Treyvaud. On se promène aussi dans les écoles. Nous avons la mission de protéger le patrimoine archéologique et culturel. Et nous devons le faire ensemble. La reconnaissance envers les premières nations, du territoire, de l’histoire, ça s’intègre de plus en plus dans les projets de développements et d’infrastructures », se réjouit-elle.