De l’échantillonnage mené par le Bureau de l’environnement a permis de constater une présence importante de coliformes fécaux dans la rivière Saint-François du secteur de Brompton.
Les recherches, montre le rapport 2021 remis aux élus, ont permis de dénicher un réseau contaminé jusqu’à l’ESB.
L’édifice abrite l’école secondaire d’un côté et de l’autre, les frères du Sacré-Cœur. Le bâtiment rejette une partie de ses eaux sanitaires dans la rivière Saint-François.
«Une investigation plus poussée sur la totalité du bâtiment a démontré que c’est l’eau sanitaire de la section des frères qui contamine le réseau pluvial», indique-t-on.
La situation s’est produite à leur insu et la Ville a obtenu leur collaboration, mentionne Jean-Pierre Fortier, chef de division gestion des eaux et construction à la Ville de Sherbrooke, interrogé sur les données du rapport. L’école a également pris à sa charge les réparations d’un bris.
Une première phase de travaux était prévue ce printemps, et une deuxième phase doit avoir lieu cet automne.
Des observations problématiques ont aussi été faites dans le secteur de la Faculté des sciences de l’UdeS. L’UdeS a réagi sitôt le problème détecté, souligne M. Fortier.
L’institution précise qu’il s’agissait d’une source de rejets provenant d’un bris de conduites d’égouts sanitaires.
Les conduites pluviales et sanitaires sont en voie d’être remplacées dans le cadre d’un projet de réfection des infrastructures et des voies de circulation de ce secteur, précise l’institution.
Des recherches ont aussi permis de constater que des édifices à logement de l’arrondissement de Fleurimont étaient branchés directement dans des égouts pluviaux plutôt que les égouts sanitaires. Les rejets se dirigeaient directement dans le ruisseau Dorman.
Des raccordements illicites ont aussi été trouvés à proximité du ruisseau Perché en 2020 et 2021, dans le secteur de Rock Forest.
«Cela fait deux ans que l’on recevait des plaintes pour moussage», note M. Fortier, en soulignant que les travaux semblent maintenant avoir atténués la problématique.
Un problème majeur
En dépit de ces efforts, Jean-Pierre Fortier souligne la part importante de débordements des eaux usées dans cette lutte.
«Le problème principal, ce n’est pas tant les raccordements illicites que les fameuses surverses. On a encore beaucoup d’égouts combinés à la Ville de Sherbrooke. Pour rappel, la conduite d’égout combinée est la conduite qui reçoit les eaux de ruissellement (eau de pluie) et les eaux sanitaires des résidences. En période de pluie, ces conduites-là envoient forcément une partie vers nos cours d’eau par ce qu’on appelle les surverses. On ne peut pas envoyer toutes ces eaux-là à nos stations d’épuration. C’est la séparation de nos réseaux d’égouts combinés en réseau d’égouts sanitaires et pluviaux qui vraiment, un jour, nous permettra d’avoir des cours d’eau sains.»
«Bien que l’argent ne doit pas être un frein à l’environnement, on parle quand même d’environ 500 millions pour séparer les égouts combinés de la Ville de Sherbrooke. C’est quelque chose de très laborieux et de très coûteux. Ça se fait à coup de quelques millions par année, mais il y a loin de la coupe aux lèvres.» Le montant de 500 millions repose sur des données datant d’il y a quelques années.
En 2019, la Fondation Rivières estimait que 1142 déversements étaient survenus à Sherbrooke, un nombre probablement sous-estimé selon l’organisme. Québec s’avérait alors l’administration municipale comptant le plus grand nombre de déversements d’eaux usées en 2019, soit un peu plus de 3000.