Les patrouilleurs à vélo peuvent en parler longtemps. Sylvain Roy, coordonnateur de la brigade sherbrookoise, en a vu de toutes les sortes.
«On peut dire que l’engouement a pris de l’ampleur avant la pandémie. Je dirais que par la suite, l’achalandage a doublé sur les pistes cyclables de la région», estime-t-il.
«On ne remarque pas de baisse. On pouvait s’y attendre, mais non, ça augmente chaque année.»
La raison? L’assistance électrique des bécanes. M. Roy a pu le constater récemment, alors que des patrouilleurs ambassadeurs de la Véloroute des Grandes-Fourches participaient à une clinique de mécanique et de sécurité à vélo à la Mine Capelton, située sur l’axe de la Massawippi.
«Je dirais que 60 % des cyclistes que nous avons rencontrés roulaient avec des vélos à assistance électrique. Sans le moteur électrique, ces personnes ne seraient pas sur les pistes cyclables. Ça leur permet de prendre l’air et de faire de l’exercice.»
Évidemment, il y a un «mais», s’empresse de nuancer M. Roy.
«Ce sont souvent des gens qui n’ont pas fait de vélo depuis longtemps qui reviennent au vélo pour leur loisir. Nous remarquons qu’ils roulent souvent assez vite», lance-t-il.
«Je crois qu’il y a un manque de formation. Quand les gens achètent ce genre de vélo, ils devraient recevoir un petit cours de conduite et de règles de sécurité.»
Qui dit plus de cyclistes sur les sentiers récréatifs, dit plus d’incidents et d’événements fâcheux. On rencontre plus de bris mécaniques, fait remarquer Sylvain Roy.
«Plus de crevaisons et plus de chaînes cassées, par exemple», confirme-t-il.
«Et aussi plus d’accidents malheureusement. On remarque que des gens refusent de rouler à la file. Une dame de 34 ans a été blessée assez sérieusement. Elle roulait sur l’Axe de la Massawippi dans le secteur de Lennoxville. Le monsieur qui venait en sens inverse a refusé de se tasser derrière la personne avec qui il roulait. Il est resté au centre de la piste et a accroché la dame. Elle a été blessée et a dû être en convalescence pendant 12 semaines!»
Avec la haute saison des vacances, on remarque aussi plus de gens qui utilisent les pistes cyclables pour la première fois de l’année. Leur monture est mal ajustée à leur taille. Des selles trop hautes ou trop basses. Des guidons trop éloignés.
«Une selle, ça s’ajuste. Pas juste de haut en bas. On peut les avancer et les reculer, explique-t-il. On entend des gens se plaindre qu’ils ont mal aux poignets par exemple. C’est souvent parce que leur vélo n’est pas bien ajusté. D’autres vont nous dire qu’ils roulent avec le vélo de la famille… donc il n’est pas ajusté pour personne.»
«On voit aussi des gens utiliser des vélos dont les pneus sont éventés. C’est plus dangereux pour les crevaisons.»
Sylvain Roy remarque aussi que la diversité des véhicules électriques à une, deux, trois et quatre roues qui empruntent les pistes cyclables prend de l’ampleur. On doit aussi composer avec les marcheurs, car «tout le monde a le droit d’aller sur les pistes cyclables».
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Toutefois, les véhicules électriques mêmes équipés de pédales et dont la force est de 500 watts doivent circuler dans les rues, précise-t-il.
Sylvain Roy peut compter sur une équipe d’une cinquantaine de patrouilleurs ambassadeurs pour sillonner les pistes cyclables de la région. Le recrutement a été plus difficile durant les dernières années, notamment en raison de la pandémie.
On leur demande de rouler en paire, avec un autre membre de l’équipe ou avec un ami, fait-il remarquer.
Du 12 au 14 août, 25 de ces bénévoles se retrouveront à Gatineau dans le cadre du Rendez-vous des patrouilleurs à vélo du Québec.