La transaction est évaluée à 2,7 milliards $ US, une fois tous les calculs effectués. 

Mais dans tout ce tapage, il y a un aspect qui a été négligé : Résolu viendra avec une importante caisse de retraite. Un couteau à deux tranchants.  

Mario Lavallée, professeur de finance à l’École de gestion de l’Université de Sherbrooke, préfère regarder le couteau du côté du bon tranchant.  

« Résolu, c’est une vieille entreprise, formée à coups de fusions et d’acquisitions. Elle a donc eu un grand nombre d’employés au fil des ans. La caisse de retraite est donc énorme. Avec plusieurs actifs », m’explique-t-il. 

« Si elle est bien gérée, la caisse de retraite peut devenir très intéressante. J’imagine que les acquéreurs ont fait leur vérification diligente. Il y a un engagement à respecter envers les retraités et futurs retraités. Mais je crois que d’ici un an et demi environ, cette caisse de retraite pourra grandir. » 

Une petite recherche permet d’apprendre que Résolu a célébré son 200e anniversaire en mai 2020. La société deviendra une filiale du Groupe Domtar. 

La prof Lavallée est d’avis que des économies d’échelle sont à prévoir entre Résolu et Domtar. Aussi, on laissera tomber certaines productions moins payantes (comme le papier journal…) pour se concentrer sur les plus rentables, comme les papiers d’emballage. 

« Il y aura de la consolidation. Domtar deviendra encore plus un incontournable dans l’industrie des pâtes et papier », observe-t-il. 

L’acheteur propose de payer 20,50 $ US par action de Produits forestiers Résolu. Évidemment, l’action de Résolu est devenue méconnaissable. Le 6 juillet, le titre a pris 10 $ d’un coup, pour se maintenir depuis au-dessus de 25 $.  

Résolu en bref :

Production : pâte commerciale, papier tissu, produits du bois et des papiers; 

Des produits vendus dans plus de 60 pays;  

Des ventes de 3,7 milliards $ en 2021; 

40 installations et actifs de production d’électricité aux États-Unis et au Canada; 

Rémi G. Lalonde, président et chef de la direction; 

7000 employés. 

Le coup de chapeau : MTY en avait soupé de la pandémie!

Le Groupe d’alimentation MTY (TSX: MTY) a presque pu reprendre son rythme de croisière d’avant la pandémie. Le franchiseur et exploitant de restaurants a rapporté un chiffre d’affaires s’élevant à 1,054 milliard $ au deuxième trimestre de 2022, une hausse de 18 % par rapport à la même période de l’an dernier.  

Le groupe, qui compte plusieurs bannières connues, comme Thaï Express, Tutti Frutti et Mmmuffins,  a déclaré un dividende trimestriel de 0,21 $ par action, payable le 15 août prochain. 

Ce qu’on avait hâte de revoir des clients! 

À la fin du second trimestre de l’exercice en cours, la société montréalaise comptait 6660 établissements ouverts, dont 6571 restaurants étaient exploités par des franchisés. La pandémie avait forcé des fermetures par centaines.  

La direction de l’entreprise ne crie pas victoire pour autant.  

Les classiques pénuries de main-d'œuvre et les dérèglements de la chaîne d'approvisionnement se font toujours sentir à travers le réseau, a-t-on fait savoir. 

L’action a regagné de l’appétit, après avoir touché le fond de l’assiette à la mi-juin (45,84 $). Le titre oscille sous les 55 $.   

Le coup de gueule: Et les concurrents de Rogers? 

J’aurais pensé que les actions des concurrents québécois de Rogers Communications auraient profité d’avantage des déboires de l’entreprise télécommunication. Et bien pas tant que ça. 

Rogers est demeurée vague sur les raisons de la panne majeure qui a touché pourtant des millions de Canadiens qui se sont alors retrouvés sans service mobile ni internet. 

Malgré ce bris de service qui a fait tellement rager, on ne peut pas parler d’explosion pour les titres des BCE (Bell), Québecor et Cogéco.  

L’action de BCE (TSX: BCE) s’est contentée d’un bon à 63,91 $ le 8 juillet en avant-midi, pour rebaisser pratiquement au même niveau qu’à l’ouverture des marchés (63,53 $). Le début de la présente semaine, malgré les menaces de recours collectif contre Rogers par exemple, n’a pas offert beaucoup plus d’effervescence.  

Les investisseurs ont peut-être vu un peu plus de potentiel de profiter de la crise avec Québecor. Son action (TSX: QBR.B) a réagi, passant de 27,82 $ à 28,55 $ les jours suivant.  L'action a augmenté de 2,7%. Le prix a baissé à 27 $ jeudi.

Le titre de Cogeco (TSX: CGO) a connu sensiblement la même réaction, avec une hausse de 2,8%. L’action de l’entreprise de Trois-Rivières a pris deux dollars (72,55 $) dans l’avant-midi du 8 juillet. La présente semaine a débuté plus calmement, mais l’accumulation de mauvaises nouvelles, comme l’ordre du CRTC à Rogers de fournir une explication détaillée sur sa panne, a eu un effet positif sur son titre, celui-ci revenant au-dessus des 70 $ mercredi. Jeudi, il a reculé encore une fois.

Évidemment, l’action de Rogers mange son pain noir depuis quelques jours. Mais encore là, pas autant qu’on pourrait le penser. Elle est allée se réfugier sous les 60 $, pour reprendre de la force au milieu de la semaine.  

L’analyste Tim Casey, de la BMO, a quand même placé sa cible à 72 $.  

La citation de la semaine :

Neil Rossy, président et chef de la direction de Dollarama (TSX : DOL)  

« Nous sommes parmi les premiers détaillants canadiens à intégrer des objectifs ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance) à notre convention de crédit. Il s'agit d'une autre étape importante de notre parcours ESG, alors que nous poursuivons notre stratégie de croissance et cherchons à créer une valeur durable pour nos parties prenantes. »

La p’tite vite!  Taiga sur l’eau maintenant 

Après les motoneiges, Taiga (TSX: TAIG) a pu commencer ses livraisons de motomarines électriques. La première vente revient au modèle Orca 2022, a fait savoir le fabricant de véhicules hors route électriques montréalais. Le groupe motopropulseur de la motomarine, tout d'abord installé sur ses motoneiges, a été adapté et perfectionné pour le petit véhicule nautique. Taiga se dit en mesure d'accélérer sa production. 

Le (s) chiffre (s) à retenir: des profits en hausse de 25%, des revenus, de 31%

On s’attendait à de bons chiffres, c’est même mieux qu’on pensait. Quincaillerie Richelieu (TSX : RCH) a livré les résultats de son deuxième trimestre clos le 31 mai. Les ventes se sont élevées à 487,9 M$, en hausse de 31,4 %, dont 16,1 % provenant de la croissance interne et 15,3 % des acquisitions par rapport, à la même période l’an dernier. Son résultat net attribuable aux actionnaires a augmenté de 25,5 % pour atteindre 47 millions $, soit 0,83 $ par action dilué, en hausse de 25,8 %. Les actionnaires ont aussi vu leur dividende annuel croître de 85% en 2022 lorsque celui-ci est passé de 28 cents à 52 cents par action. Qui dit mieux? 

À mettre à votre calendrier

Le CN (TSX : CNR et NYSE : CNI) divulguera ses résultats du deuxième trimestre le 26 juillet.  Les membres de la direction discuteront des perspectives du chemin de fer au cours d'une conférence téléphonique qui débutera à 16 h 30 (HE).  

À compter du 1er août et pendant les cinq prochaines années, des dividendes en espèces seront versés trimestriellement, si le conseil d'administration de Bombardier Inc. (TSX: BBD.B) (TSX: BBD.PR.B) (TSX:BBD.PR.D) en déclare, sur les actions privilégiées série 3.   

La divulgation des résultats financiers du second trimestre de 2022 de Boralex inc. (TSX : BLX ) aura lieu le 3 août à 11 h.  

*Attention

Il est important de noter que cette rubrique ne contient aucune recommandation d’achat ou de vente à l’égard des actions mentionnées. Nous vous incitons à consulter votre conseiller financier.

Des suggestions, commentaires, à cplante@latribune.qc.ca

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