« Normalement, les prédictions des experts s’avèrent justes. À quelques reprises dans les derniers 20 ans, il y a eu un écart, mais c’est rare », remarque le professeur d’économie à l’École de gestion de l’Université de Sherbrooke Jean-François Rouillard, qui avait souligné en entrevue avec La Tribune lundi que les experts estiment que le taux directeur se chiffrera à environ 3 % à la fin de l’année 2022.
« La Banque du Canada hausse plus tôt que prévu le taux directeur. C’est sa façon d’envoyer un signal fort qu’elle veut lutter contre l’inflation. La Banque ne veut pas que les attentes d’inflation soient trop désalignées de la cible de 2 %, car elle ne souhaite pas que tous les acteurs économiques s’appuient sur un taux d’inflation trop élevé pour fixer leur prix de vente et ainsi refiler la hausse estimée de leurs coûts », résume M. Rouillard.
Rappelons qu’il faut prévoir un certain temps - entre six et huit trimestres - pour que les interventions en matière de politique monétaire se répercutent sur l’économie et fassent sentir pleinement leur effet sur l’inflation.
« Les effets maximaux de la politique monétaire sur l’inflation sont atteints après 6 à 8 trimestres. Je crois cependant que l’année 2022 est assez exceptionnelle et que les délais de transmission devraient être plus courts. Les hausses sont tellement importantes et rapides en plus d’un environnement macroéconomique très volatile. Donc ma prédiction serait que les effets maximaux pourraient être atteints deux fois plus rapidement, soit dans 3 à 4 trimestres », explique le professeur d’économie de l’UdeS.
La hausse du taux directeur de 100 points de base est la plus importante depuis 1998, soit il y a 24 ans. Une autre hausse est à prévoir pour septembre 2022.
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