Des centaines d’étudiants sans toit cet automne à l'UdeS

Les résidences de l’Université de Sherbrooke sont pleines à ras bord. Elles affichent déjà complet pour quelques sessions à venir, ce qui signifie que des centaines d’étudiants attendus cet automne n’ont toujours pas encore trouvé de chambre ou d’appartement.

Les résidences de l’Université de Sherbrooke sont pleines à ras bord. Elles affichent déjà complet pour quelques sessions à venir, ce qui signifie que des centaines d’étudiants attendus cet automne n’ont toujours pas encore trouvé de chambre ou d’appartement. L’institution lance un appel à sa communauté pour leur venir en aide.


La pénurie de logements abordables touche l’entièreté de la population et n’échappe pas aux étudiants qui arrivent à l’Université de Sherbrooke. «Nous faisons appel à notre communauté pour contribuer, sur une base volontaire, à trouver un lieu où nos étudiants pourraient habiter à compter de la fin août», peut-on lire dans une communication de l’Université. Les résidences, qui peuvent loger 700 étudiants, sont complètes pour le semestre d’automne depuis déjà un bon moment.

Le nombre d’étudiants touchés ne peut être précisé, puisque l’institution est en train de les sonder. La priorité d’action est concentrée sur le semestre à venir.

Il n’y a pas de solutions claires : «Ça dépasse tout le monde cette crise-là, malgré toute notre bonne volonté. Nous ne pouvons pas faire de miracles et inventer des loyers en trois semaines. Nous comptons sur l’entraide et la bonne volonté des gens», partage Marc-Antoine Bolduc, vice-président aux affaires externes de la Fédération étudiante de l’Université de Sherbrooke (FEUS).

Alors que, l’an passé, on commençait à parler d’une crise du logement, cette année, la problématique des résidences de l’Université est «excessive». Le processus de recherche de logements va «tellement vite, que quelqu’un qui ne s’est pas pris d’avance se retrouve mal pris. Les logements partent dans les 15 minutes qui suivent leur affichage. En plus, les propriétaires en profitent en demandant un prix abusif pour leurs logements», partage M. Bolduc selon son expérience personnelle.  

L'Université en mode solution

Pour le moment, l’institution regarde toutes les possibilités pour venir en aide aux «quelques centaines» d’étudiants qui ne sont pas logés pour septembre. L’Université paiera les frais demandés pour publier une annonce sur le site d’Uni-Logi afin d’inciter les propriétaires de chambres disponibles à les faire connaître. Uni-logi est un outil pour la recherche et l’affichage de logements proposé par la FEUS. De cette façon, «les personnes qui se cherchent un logement convergeront vers la même plateforme», mentionne Jocelyne Faucher, secrétaire générale et vice-rectrice à la vie étudiante. 

L’option d’aménagement possible dans des emplacements religieux est sur la table. Il y aurait des chambres à louer pour les étudiants dans certains de ces endroits. Par l’intermédiaire de l’université, les étudiants seront dirigés vers les communautés religieuses. «Il faut être créatif et sortir des sentiers battus pour offrir des solutions à nos étudiants», rajoute Mme Faucher.

«Aux dernières nouvelles, il y avait des pourparlers pour l’utilisation des espaces inutilisés de ces communautés. Étant donné que ce sont de grands espaces déjà divisés en chambres avec des salles de bain et des cuisines, ça peut rendre le tout fonctionnel pour des étudiants. C’est aussi desservi par le trajet d’autobus et ça peut dépanner pour des étudiants qui ont besoin d’un logement dans l’immédiat», précise le vice-président de la FEUS.

Pour les étudiants ne demeurant pas à Sherbrooke, cela pourrait causer des délais pour le début de leurs études universitaires. «Ce serait très dommage», mentionne Mme Faucher. 

La FEUS travaille en collaboration avec l’Université pour faire des moyens de pression auprès des instances gouvernementales pour que le problème se règle de manière définitive et que des solutions à moyen terme soient établies.

À la fin du printemps, une escouade étudiante a parcouru à vélo les différents quartiers de Sherbrooke pour repérer les chambres à louer et inviter les propriétaires à afficher leurs chambres disponibles sur Uni-logi. «Par cette action, nous avons repéré plus d’une cinquantaine d’endroits disponibles.»

Le personnel de l’institution d’éducation sherbrookoise a même été appelé à répondre à la demande sur une base volontaire pour de l’hébergement.

«Nous avons espoir de répondre à la demande», indique Mme Jocelyne Faucher.

La FEUS et le Regroupement étudiant de maîtrise, diplôme et doctorat de l’Université de Sherbrooke (REMDUS) travaillent en collaboration avec l’Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant (UTILE) et la Ville de Sherbrooke pour un premier projet de résidence qui ne verra pas le jour avant 2027-2028. «Un bâtiment de plusieurs dizaines d’unités ne se construit pas en quelques mois. Il faut planifier et trouver un terrain. La Ville nous appuie dans les démarches», mentionne M. Marc-Antoine Bolduc.