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Olivier Tremblay a occupé la présidence des Cantonniers durant 10 années. En lui succédant, Renaud Légaré était loin de se douter qu’il éclipserait le record de longévité de son prédécesseur.

«Cela n’a jamais été dans mes intentions d’occuper ce poste aussi longtemps. Je suis bien entouré et il faut croire que je me suis laissé prendre au jeu, par ma passion du sport et de cette équipe de hockey qui est la fierté de toute une ville. Les Cantonniers, c’est l’identité sportive de Magog et je crois sincèrement que les gens seraient tristes de voir l’équipe déménager ailleurs. La renommée de l’équipe dépasse les frontières du Québec et cela profite aussi à la municipalité. D’ailleurs, je crois que le conseil municipal en est très conscient et l’appui que nous recevons d’eux est assez extraordinaire. Nous avons aussi les partisans les plus fidèles de la ligue», prétend Renaud Légaré.

Sous son règne à la tête de l’équipe, les Cantonniers ont mérité à quelques reprises le titre d’organisation de l’année dans la Ligue M18 AAA du Québec. Sur le plan sportif proprement dit, les Cantonniers accumulent, depuis 2018, les succès comme aucune autre équipe M18 AAA au Québec et même au pays si on considère que les Cantonniers représentent la seule formation (sur quelques 150 équipes à travers le Canada) à avoir atteint la finale canadienne M18 AAA lors des trois dernières éditions de la Coupe Telus.

«Notre première conquête de la Coupe Jimmy-Ferrari, en 2018, représente un de mes plus beaux souvenirs. On ramenait ce gros trophée chez nous à Magog pour la première fois en 18 ans. J’en pleurais de joie», fait valoir Légaré.

«Le 40e anniversaire de l’équipe que nous avons souligné en 2019 demeure quant à moi l’élément marquant de l’histoire de l’organisation. J’avais eu cette idée folle de rassembler les anciens joueurs, dont tous les capitaines qui ont défilé à Magog. Michel Champigny avait géré ce dossier d’une main de maître», a-t-il ajouté.

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En prolongation

Comme tout match de hockey en prolongation qui est sur le point de connaître son dénouement, Renaud Légaré voit la fin de son association avec les Cantonniers poindre à l’horizon.

«Je suis en surtemps, précise-t-il. J’ai autant de plaisir qu’à mes débuts malgré la lourdeur de la tâche qui ne s’amenuise pas. Je ne suis pas éternel et à un moment donné ça prend du sang neuf. En toute humilité, j’ai peut-être placé la barre haute. J’aimerais bien passer le flambeau, mais ça ne se bouscule pas à la porte. J’ai peut-être froissé d’autres bénévoles au fil du temps. Il n’y a pas de demi-vérité avec moi, ce qui peut en déranger certains quand je suis trop direct. C’est aussi ça Renaud Légaré.»

De son propre aveu, le plus grand regret de Renaud Légaré est de ne pas avoir eu d’enfants. En contrepartie, on peut dire que ce sont les porte-couleurs des Cantonniers, encore des adolescents, qui en tirent profit.

«Je veux voir tous nos joueurs s’épanouir durant leur passage avec les Cantonniers. Beau temps mauvais temps, je me pointe le nez à l’aréna tous les jours pour voir les gars, les joueurs comme les entraîneurs. À 15, 16 et même 17 ans, ces jeunes ont des rêves. Je carbure à l’idée de leur faire vivre pleinement leur expérience dans le chandail des Cantonniers. Je ne veux surtout pas être un éteignoir pour eux. Je suis très proche des jeunes tellement qu’ils arrivent à oublier que je suis président de l’équipe. On me voit plus comme leur ami, leur confident même. C’est parfait comme ça en ce qui me concerne. Il y a aussi leurs parents qu’il faut rassurer. Pour la plupart d’entre eux, c’est la première fois qu’ils confient leur garçon à des étrangers, qu’il quitte le toit familial pour venir s’installer et jouer à Magog.»

Se décrivant lui-même comme une personne intense, ce que tous les gens de son entourage confirmeront, Renaud Légaré aime se reconnaître chez certains joueurs des Cantonniers.

«Le joueur qui travaille sans relâche dans la bonne humeur, qui est un bon coéquipier, moi ça vient me chercher. Ces joueurs qui refusent de baisser les bras ajoutent à mon plaisir comme amateur et président de l’équipe.»

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Pas de deuxième carrière

Renaud Légaré assure que lorsqu’il tirera sa révérence, il n’y aura pas d’autre plan pour lui dans le monde du hockey.

«J’ai donné beaucoup à cette équipe et, bien souvent, au détriment de ceux que j’aime. J’aurai du temps à reprendre avec eux. Avec les Cantonniers, j’ai fait pas mal le tour du jardin. Je suis allé jusqu’au bout du chemin. Comme la chanson qu’on a entendue aux funérailles de mon idole Guy Lafleur, I did it my way. Je demeurerai un partisan dans l’ombre et je ne jouerai pas à la belle-mère avec mon successeur. Je demeurerai disponible s’il a besoin d’un conseil, rien de plus.»

Le président des Cantonniers aime semer des graines de bonheur autour de lui.

«Mes deux modèles comme bénévole sont Yves Grandmaison et Ronald Maheu, tous deux de Magog. Ils ont fait ça toute leur vie répondre aux besoins des autres et répandre du bonheur. C’est bien modeste ce que j’accomplis à côté d’eux», mentionne-t-il.

Ce souci quotidien de rassembler, rire et faire plaisir aux autres, l’a amené à faire preuve d’une audace qui a confondu les sceptiques quand il a créé Les Grands feux magogois en 2019.

«À la base, c’était pour souligner mes 25 ans comme restaurateur à la tête du lac Memphrémagog. Je me suis associé à la firme sherbrookoise FAE Pyrotechnie d’Éric Fréchette. Ce fut un moment magique. J’en ai encore des échos aujourd’hui. La pandémie a forcé l’annulation des deux éditions suivantes, mais je peux vous garantir que le 29 juillet prochain, les Feux auront une ampleur jamais vue ici au lac. J’en tire déjà une grande satisfaction en sachant ce qu’on leur réserve. C’est ça ma paye : faire plaisir à travers mon engagement personnel.»

On veut savoir

Q: Quel genre de lecture préfères-tu?

R: Je ne lis pas, car je suis toujours en train de parler. Les deux ne vont pas de pair.

Q: Quel sport affectionnes-tu particulièrement?

R : Le golf. J’essaie de jouer entre 30 et 40 rondes par été. Je suis probablement le seul golfeur qui peut frapper la balle et parler en même temps.

Q: Adolescent, aurais-tu aimé porter l’uniforme des Cantonniers?

R : Et comment! Je côtoyais les premiers joueurs des Cantonniers en 1979 à l’école secondaire la Ruche. Je jouais au hockey comme eux, mais j’étais loin d’être de leur niveau. J’ai donc emprunté un autre chemin en passant de partisan numéro un à préposé à l’équipement et président.

Q: Qu’est-ce qui peut émouvoir un boute-en-train comme toi?

R : Les gens qui en arrachent dans la vie. J’ai déjà été responsable d’une levée de fonds pour une amie malade. J’étais fier de la réponse des gens et de tout l’amour que cette personne recevait par le fait même.

Q: Une routine dont tu ne te lasses jamais?

R : J’ai 56 ans et j’ai passé la moitié de ma vie comme propriétaire de La Cantine du Lac. Je m’y rends tôt chaque matin le sourire aux lèvres, car j’ai des clients en or qui embellissent ma vie au quotidien.

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