Sorbière: un nouveau breuvage glacé 100% sherbrookois

Le Sorbière

Sorbet ou bière? Plus besoin de choisir : les deux entreprises sherbrookoises Savo et Boquébière ont uni leurs forces pour lancer un produit mélangeant le dessert glacé et le breuvage houblonné.


La «Sorbière» a été goûtée par le premier ministre François Legault lors de son dernier passage à Sherbrooke. Celui-ci a semblé l’apprécier, la qualifiant même de «terrible».

«C’est une bonne tape dans le dos, confirme le copropriétaire du Savo, Jordan Trifiro-Rodrigue. C’est une idée qui part des airs et qui se ramasse à avoir cette visibilité.»

Actuellement, trois saveurs sont disponibles. Une bière sûre à la mûre, une New England IPA tropicale et une Milkshake IPA au Pina Colada sont en production.

«Il n’en reste à aucun client! On a une production de 30 000 canettes qui s’en vient pour juillet et le trois quarts est déjà réservé», se réjouit-il, ajoutant que des microbrasseries sont entrées en contact avec lui pour effectuer un tel produit avec d’autres bières.

«Moi, je n’y crois pas encore, ajoute le copropriétaire du Boquébière Charles Gagné. On pensait produire pour l’été au complet et on a tout vendu en moins d’une semaine.»

L’invention comme telle ne pourrait pas être brevetée, analyse le copropriétaire du Savo. «Aussitôt que tu gèles de l’alcool, elle a tendance à se séparer du mélange total. On a réussi à trouver un stabilisant végétal qui réussit à garder tout ensemble tout en étant congelé. Est-ce que cette recette peut être brevetée? On peut essayer, mais ça peut se reproduire», dit-il, voulant essayer de développer des recettes le plus rapidement possible pour «toujours être un pas en avant».

Ironiquement, le copropriétaire du Boquébière Charles Gagné a lancé l’idée de ce produit en parlant avec un copropriétaire du Savo lors d’une manifestation de restaurateurs. Les deux organisations ont officiellement mis en branle leur produit en décembre dernier. «L’idée était de faire un produit glacé à base de bière, lance simplement l’idéateur du produit. On ne savait pas si ça allait être un gelato ou un sorbet», mentionne-t-il.

M. Gagné affirme qu’un investissement d’environ 30 000 $ a été nécessaire pour développer la production de la Sorbière cette année. «Avec la machinerie et la chambre froide, ça monte vite dans les 6 chiffres», précise Jordan Trifiro-Rodrigue, indiquant que ce nouveau dessert alcoolisé constitue «une innovation à l’échelle canadienne».

«On n’a pas vu de comparatifs. Même pour ce qui est des normes légales alimentaires, on est tombés dans un no man's land. Que ce soit la Société des alcools, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec. Ils ne savent pas quelle information nous donner», poursuit M. Trifiro-Rodrigue, ajoutant que leurs 6000 premières canettes ont été vendues en cinq jours. Les propriétaires des deux entreprises croyaient pourtant avoir un assez gros inventaire pour l’été.

Pour les entrepreneurs, l’objectif est que la Sorbière devienne une entreprise en soi. Ils aimeraient même exporter leurs produits. «Étant Italien d’origine, j’aimerais bien vendre ça en Italie. Ce serait une petite claque dans la face des Italiens! On va commencer par être capable de distribuer pour le Québec et on verra où on va se rendre.»