«Ce qu’on a fait comme vérifications, c’est de voir si c’était normal qu’un organisme sans but lucratif puisse vendre et empocher les profits individuellement, a exprimé François Legault en mêlée de presse. Malheureusement, les vérifications nous montrent que c’était légal. Maintenant, on a agi rapidement. On a déposé un projet de loi. Avec la collaboration de l’opposition, on a adopté le projet de loi. Ça ne pourrait plus jamais se produire.»

Rappelons que le projet de loi 37, adopté par l’Assemblée nationale récemment, vise entre autres à interdire ce type de vente en amont, mais ne peut agir de manière rétroactive.

«J’ai lu dans les médias que l’UPAC et le Syndic du Barreau étaient en train d’enquêter. S’il y a des gens dans la population qui savent qu’il y a eu des malversations ou de l’argent détourné, j’aimerais bien le savoir», poursuit-il, qualifiant d’«inacceptable» qu’un OBNL puisse faire des profits en vendant une résidence comme celle du Faubourg Mena’Sen.

Plus tôt dans la journée, lors d’un bain de foule au Marché de la gare de Sherbrooke, une citoyenne a interpellé François Legault pour l’inviter au Faubourg Mena’Sen à la fin du mois. «Je ne suis pas bien bien content de ce qui est arrivé là, a répondu M. Legault à la citoyenne. On est en train d’enquêter tout ça.»

Bain de foule

Le premier ministre a donc visité quelques commerçants du Marché de la gare. Il en a profité pour  acheter fromage et morceaux de viande. En s'adressant aux médias, M. Legault semblait avoir apprécié son expérience. «C’est un beau marché avec des gens créatifs. Je viens de goûter un gelato à la bière qui est effrayant», mentionne-t-il, heureux que ces marchés soient «de mieux en mieux accueillis par les Québécois depuis la pandémie».

M. Legault est content de voir des producteurs vendre leurs produits directement aux consommateurs. «Les grands distributeurs sont exigeants avec les producteurs. Je suis aussi content de voir que de plus en plus de Québécois veulent acheter local. Il y a donc une demande pour les produits [locaux]. Maintenant, j’ai vu que certains travaillent pour avoir des serres même durant l’hiver avec les programmes d’Hydro-Québec.» 

«On veut augmenter notre autonomie. Actuellement, environ 50 % de ce qu’on consomme provient de l’extérieur du Québec. On voudrait que le 50 % qui est fabriqué ici monte et on est intéressés à aider les producteurs maraîchers et autres», souhaite-t-il.

«L’idée, plus on va augmenter les ventes de produits québécois, plus on va réduire nos importations, ce qui est excellent pour l’économie du Québec. Le gouvernement est prêt à faire sa part.»

La Baie

François Legault s’est également prononcé sur les glissements de terrain à La Baie. «Mes pensées sont avec les citoyens de La Baie. J’ai échangé avec la ministre responsable du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Andrée Laforest. 76 maisons ont été évacuées, soit environ 200 personnes. C’est surtout à titre préventif. Mais la sécurité est en jeu et il ne faut pas faire de compromis.»

«Des gens du ministère des Transports analysent les sols. [Ils] regardent si des travaux peuvent être faits pour sauver un certain nombre de résidences. On travaille aussi avec Geneviève Guilbault pour voir si on peut bonifier les programmes qu’on a déjà. On sait que quelqu’un qui perd sa maison dans une situation comme ça a droit à 260 000 $, soit 210 000 pour la maison et 50 000 $ pour le terrain», dit-il, assurant travailler avec la mairesse Julie Dufour et la Croix rouge pour «être certain qu’on aide tout le monde à se trouver un logement» et pour aider financièrement les familles. 

Le premier ministre prendra le chemin de Saguenay mercredi. « On me fait des mises à jour quotidiennes. Je trouve ça triste pour les 200 personnes évacuées», explique-t-il. 

François Legault ne juge pas que sa présence à Sherbrooke, alors que le Saguenay vit une période difficile, est électoraliste. «La ministre Andrée Laforest était là hier (dimanche). Elle a suivi ça toute la fin de semaine. On veut que la population soit rassurée. Je n’exclus pas d’y aller dès demain (mardi). Je suis la situation de très près. Maintenant, on a aussi des personnes qui le font actuellement», mentionne-t-il. 

Mais le premier ministre ne cache pas qu’il aimerait «ajouter le comté de Sherbrooke» à sa charge aux prochaines élections. «On a Caroline St-Hilaire, une excellente candidate. On a de beaux projets en Estrie. Je suis content du projet avec Kruger : il y a plein de potentiel avec deux universités en région. Il n’y a aucune raison pourquoi le salaire moyen est aussi bas », résume-t-il.