Le nouveau membre des Capitals de Vienne ne quitte pas l’organisation des Stars de Dallas avec un sentiment d’échec.
«Je garde d’excellents souvenirs de mes saisons dans la Ligue américaine de hockey. J’ai disputé une dizaine de matchs hors-concours dans la Ligue nationale, j’ai joué près de 400 parties dans la Ligue américaine pour quatre organisations différentes et je n’étais peut-être juste pas au bon endroit au bon moment. L’an dernier, j’ai quitté l’Arizona après trois saisons et cette saison, le hasard a fait que les Coyotes ont rappelé presque tous les joueurs de leur club-école. J’aurais probablement eu ma chance. Pendant ce temps, les Stars ne rappelaient que des gardiens.»
Le fait d’avoir été mis de côté lors d’une vingtaine de rencontres la saison dernière a aussi incité Jérémy Grégoire à réévaluer ses options.
«C’était la première fois que j’étais en santé, mais dans les gradins. Je n’avais jamais vécu ça avant et ça me frustrait. Les entraîneurs me disaient qu’il y avait trop de joueurs et qu’il devait faire jouer les plus jeunes à la demande de l’organisation. Pourtant, si j’avais quitté Tucson, c’était parce que les Stars m’avaient indiqué qu’ils me voyaient comme un bon vétéran pour les jeunes et que j’allais être employé régulièrement. Ils auraient bien voulu que je sois de retour, parce que j’avais tout de même bien rempli mon rôle auprès des jeunes, mais j’avais le goût de vivre autre chose et mon entraîneur n’avait finalement que de bons mots sur moi pour l’organisation des Capitals.»
À seulement 26 ans, Jérémy Grégoire refusait de s’accrocher aux minces chances de pouvoir devenir un joueur à temps plein dans la LNH.
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Parce qu’il n’y en a pas beaucoup, des histoires comme celles de son ex-coéquipier Michael Bunting, devenu cette saison candidat au titre de recrue de l’année dans la LNH à 26 ans après avoir quitté l’Arizona afin d’obtenir une vraie chance de percer la LNH, confie Grégoire.
«Je me trouvais jeune pour être le grand-papa d’une équipe de la Ligue américaine. Pendant ce temps, je regardais mon frère Thomas, qui avait aussi quitté la Ligue américaine pour l’Europe, et j’ai compris qu’il y avait de belles choses après le parcours professionnel en Amérique du Nord. J’ai donc ouvert mes horizons et j’ai eu des discussions avec des équipes de trois ligues différentes en Europe: j’ai choisi Vienne, parce que l’offre était plus concrète. Le hockey professionnel en Europe, c’est avantageux sur plusieurs points, mais j’aimais bien l’idée de jouer en Autriche, un pays qui me semble magnifique avec ses châteaux, son histoire, son empire et le style de vie.»
D’ailleurs, la seule fois que le Sherbrookois a atterri en Europe dans le passé, c’était à Vienne, pour ensuite se rendre en République tchèque en vue du Tournoi Ivan-Hlinka il y a dix ans exactement.
«Je suis vraiment excité d’aller habiter Vienne, admet Jérémy Grégoire. Ma copine m’accompagne. Elle tentera de trouver un emploi dans son domaine, elle qui travaille actuellement pour le Comité olympique canadien. On a déjà commencé à apprendre un peu l’allemand. D’ailleurs, l’entraîneur des Capitals est Canadien aussi. Dave Barr a joué pour plusieurs équipes dans la LNH et la communication sera plus facile. J’ai aussi très hâte de pouvoir remplir un rôle différent de celui que je remplissais dans la Ligue américaine. Je m’entraîne six à sept fois par semaine cet été dans l’optique d’occuper un poste important, comme quand je jouais dans le junior majeur en étant un peu plus utilisé à l’attaque.»
Un service VIP
Jérémy Grégoire se trouve encore à Sherbrooke et se prépare à quitter le Canada vers l’Autriche le 28 juillet.
Déjà, son appartement à Vienne est prêt à l’accueillir.
«C’est un service VIP. Ce n’est pas le club-école d’une autre équipe. C’est la meilleure ligue au pays, donc on reçoit un traitement royal. Mon frère est en Finlande et il ne regrettait pas sa décision. Je comprends encore mieux pourquoi: en Autriche, le salaire est bon et tout sera payé aussi. Même mes impôts et mon agent! Dans la Ligue américaine, je devais trouver mon appartement et déménager régulièrement en louant des camions U-Haul. Sans blague, c’était quand même bien malgré tout, mais en Europe, les conditions sont encore plus avantageuses.»
Son but maintenant? Connaître du succès pour voir son contrat être renouvelé.
«J’aimerais m’installer pour avoir plus de stabilité, mais qui sait, j’ai peut-être encore beaucoup à voir et plusieurs autres expériences à vivre. On verra bien! Actuellement, je suis simplement content d’être avec les Capitals de Vienne. Avec la guerre en Ukraine impliquant la Russie, plusieurs joueurs ont quitté la KHL pour évoluer en Europe, donc les places disponibles se font de plus en plus rares.»