Pénurie de directeurs d’écoles: cinq postes à combler dans les Hauts-Cantons

Plusieurs postes de directeurs d’écoles sont toujours à combler sur le territoire des Hauts-Cantons.

Les directeurs d’école se font de moins en moins nombreux sur le territoire des Hauts-Cantons alors que cinq postes, dont trois dans le secteur de Mégantic, sont toujours vacants en vue de la prochaine rentrée scolaire.


Des directions d’école sont notamment recherchées pour les villages de Saint-Romain, Lambton, Saint-Sébastien, Weedon, Saint-Malo, East Hereford, Stornoway, Nantes, Sainte-Cécile-de-Whitton et Coaticook (école Saint-Luc). «C’est inquiétant», commente d’emblée Martial Gaudreau, directeur général du Centre de services scolaire des Hauts-Cantons (CSSHC), en précisant que certains postes regroupent deux ou trois écoles.

«C’est difficile partout, mais on est particulièrement touché en raison de l’étendue de notre territoire, constate M. Gaudreau. Nos listes de relève sont vides. Les postes de gestion ne semblent plus aussi attrayants qu’avant.»

Si le Centre de services scolaire de la Région-de-Sherbrooke (CSSRS) s’en sort encore bien, celui des Sommets (CSSDS) craint lui aussi quelques difficultés de recrutement pour les années à venir, notamment lorsqu’il est question de remplacements à court terme. D’anciens directeurs d’établissements à la retraite ont par ailleurs été sollicités par le CSSHC et le CSSDS cette année.

La Commission scolaire Eastern Townships affirme devoir faire face au même défi. Holly Bailey, conseillère aux communications, assure néanmoins que des candidats sont en formation continue au sein du réseau. «Nous devrions être en mesure de combler les postes manquants avec des employés à l’interne», indique-t-elle.

Manque de valorisation

Selon Linda Pagé, présidente de l’Association des directeurs d’établissement scolaire de l’Estrie et directrice elle-même depuis 2000, outre les nombreux départs à la retraite, le manque de valorisation du métier pourrait être en cause face à cette pénurie de main-d’œuvre.

«Certains enseignants ont le goût d’accéder à la profession de direction que ce soit pour soutenir à plus grande échelle la réussite des élèves, pour agir en ce qui a trait aux orientations et valeurs en enseignement, pour se développer professionnellement ou relever de nouveaux défis. Il y en a encore, mais peu», fait-elle remarquer.

La présidente de l’Association des directeurs d’établissement scolaire de l’Estrie, Linda Pagé.

Les conditions d’emploi, le salaire et la lourdeur de certaines tâches feraient en effet rebrousser chemin à plusieurs jeunes aspirants. «Les enseignants à l’échelle supérieure gagnent plus qu’un directeur adjoint. Or, ils travaillent une soixantaine de jours de plus», mentionne Mme Pagé, ajoutant que l’écart salarial entre un enseignant et un directeur n’est parfois que d’environ 12 000 $.

«Il y a un manque à gagner», juge-t-elle, d’autant plus que pour être à la direction d’un établissement, les candidats doivent posséder un brevet d’enseignement, avoir huit années d’expérience «pertinente» et être prêts à s’engager dans un processus de formation menant à l’obtention d’un diplôme d’études universitaires de 2e cycle en gestion au cours des cinq années suivant le début de l’emploi.

«Présentement, on ne se sent pas reconnu à notre juste valeur. On est des gestionnaires pédagogiques, mais on gère aussi du personnel et un budget de plusieurs milliers de dollars qui provient des fonds publics. Il y a beaucoup d’enjeux et de responsabilités», fait valoir Mme Pagé.

Rappelons que lors de son plus récent passage en région sherbrookoise, le premier ministre François Legault avait été accueilli par la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement. Cette dernière, qui regroupe 2200 directions d’école, réclamait «une rémunération plus juste et équitable».

Des négociations avec Québec sont toujours en cours en ce sens.