La réalité virtuelle pour soigner l’anxiété

Le casque de réalité virtuelle de Paperplane Therapeutics a pu être testé par les participants au tournoi de golf de la Fondation de l’Hôtel-Dieu d’Alma, le 9 juin dernier

Permettre aux patients de calmer leur anxiété face à une opération ou encore d’apaiser une phobie sociale, sans dose de médication supplémentaire ? C’est le défi qu’a réussi à relever Paperplane Therapeutics grâce à un casque de réalité virtuelle, qui sera bientôt accessible à l’hôpital d’Alma.


Cette technologie a récemment fait ses preuves dans l’ensemble du Québec, alors que le casque de réalité virtuelle a été utilisé par de nombreux CISSS et CIUSSS pendant la campagne de vaccination contre la COVID-19, chez les 5 à 11 ans.

Prisé particulièrement pour la jeune clientèle afin de minimiser ses craintes face à certaines procédures médicales, le casque de Paperplane Therapeutics peut aussi s’appliquer à une foule d’autres problématiques. Bientôt, ce seront les patients du département de psychiatrie de l’hôpital d’Alma qui pourront en bénéficier, alors que la Fondation de l’Hôtel-Dieu s’apprête à mettre la main sur deux de ces appareils.

« Dans la région, c’est une première. Le don de TELUS Affaires au tournoi de golf a permis d’amasser les sous, c’est 7000 $ par casque. Et TELUS va également fournir la connectivité, donc ce n’est pas seulement l’appareil en tant que tel. Fin août, début septembre, nous les recevrons », se réjouit le directeur général de la Fondation de l’Hôtel-Dieu d’Alma, Jean Lamoureux.

Initié en 2019 par une équipe composée entre autres du président fondateur et urgentologue de Granby, Jean-Simon Fortin, le programme de Paperplane Therapeutics propose à l’utilisateur de se transporter dans un autre environnement pendant quelques instants, soit par la projection d’une interface apaisante, soit par le jeu vidéo.

Jean Lamoureux est directeur général de la Fondation de l’Hôtel-Dieu d’Alma.

Son utilisation permet notamment de diminuer le niveau de stress du patient, entre autres dans les cas préopératoires, mais aussi de diminuer sa perception et sa mémoire de la douleur. En créant un environnement dans lequel le patient se sent rassuré et plus confiant, l’emploi de la réalité virtuelle permet du même coup de conforter la famille et facilite la tâche du personnel soignant sur place.

Selon des données fournies par Paperplane Therapeutics, obtenues lors d’études cliniques au CHU Sainte-Justine, une réduction d’anxiété de 80 % d’intensité chez 80 % des patients aurait été remarquée avec l’utilisation des outils de réalité virtuelle.

La santé mentale au coeur des préoccupations

En plus du casque de réalité virtuelle, un appareil de stimulation transcrânien a aussi été acquis pour le département de psychiatrie par la Fondation de l’Hôtel-Dieu l’an dernier. Si cette unité de soins a récemment fait l’objet de dons importants, ce n’est pas par hasard.

« La Fondation doit faire des choix déchirants, parce que nous avons reçu cette année pour 850 000 $ de demandes, mais nous ne pouvons en accorder que pour 350 000 $. Cette année, nous avons décidé de gâter un peu la psychiatrie, parce qu’elle avait été laissée de côté un peu dans les dernières années, et c’est là que les besoins sont les plus criants. La contribution monétaire de TELUS nous permettra aussi de faire un petit gymnase sur le département », indique Jean Lamoureux.

En plus de bénéficier à la clientèle qui profite de meilleurs soins, l’ajout de ces équipements à la fine pointe permet aussi au département de se montrer plus attractif en vue de recruter de nouveaux professionnels.

« L’achat de l’appareil de stimulation transcrânien avait permis d’attirer des docteurs, parce qu’ils avaient été formés pour l’utiliser à l’université. Au niveau des casques, nous verrons ce que ça donne », avance M. Lamoureux.

Fort de cet outil de plus, la Fondation aimerait éventuellement étendre l’utilisation du casque de réalité virtuelle en oncologie, pour les patients devant subir des traitements de chimiothérapie.