Les bouées nautiques de nature informative ont été installées dans la rivière Magog en aval jusque dans la baie Beaulieu, située avant le barrage de Rock Forest. L’opération a été menée par une équipe de bénévoles. La partie nord de la rivière est peu profonde et étroite, en plus de présenter des hauts fonds.
La vitesse permise dans la rivière est de 55 km/h, mais dans les faits, il n’est pas logique que celle-ci soit aussi élevée. « C’est une aberration totale », commente Joanne Sarrazin, présidente de l’APLM, en soulignant que plusieurs riverains et plaisanciers se plaignent depuis plusieurs années.
« Pour faire un changement, c’est la municipalité - la Ville de Sherbrooke - qui devrait faire cette demande. Avant de la faire, il faut qu’elle ait consulté les plaisanciers, essayé de trouver des solutions », résume brièvement Mme Sarrazin.
Or, la démarche requiert de nombreuses étapes et s’avère complètement décourageante, aux yeux de la présidente. « Ça prend des années... quand c’est accepté. »
La Ville de Coaticook s’est d’ailleurs lancée dans un tel processus afin de faire modifier la vitesse permise sur le lac Lyster. Le projet, qui pourrait s’échelonner sur sept ans, en est à sa troisième année.
Les affiches font entre autres état des zones écosensibles, où on retrouve la présence de myriophylle à épis (à éviter pour encourager la propagation) et des berges fragiles où l’on demande de ne pas faire de grosses vagues afin d’éviter l’érosion.
L’APLM avait mené un sondage en 2019 qui montrait que la grande majorité des riverains souhaitait des changements au niveau de la vitesse et au sujet des types d’activités.
La hausse de la fréquentation augmente les conflits d’usage.
« On a avisé la patrouille nautique, mais elle est insuffisante. On essaie de travailler pour faire augmenter le taux de vérification. On n’est pas loin d’appeler ça l’anarchie totale sur les plans d’eau », glisse Mme Sarrasin.
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Une rencontre réclamée
L’APLM a demandé à rencontrer la mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin.
« Une des particularités sur laquelle on travaille, c’est que Sherbrooke, Magog et Sainte-Catherine-de-Hatley, ce sont trois instances très différentes l’une de l’autre, mais avec un objectif commun, qui est la qualité de ce plan d’eau. On travaille fort pour que les trois municipalités se parlent, non seulement les fonctionnaires, mais au niveau politique aussi. Le lac Magog est atteint du myriophylle à épis et de la moule zébrée. Il faut que des gestes soient posés, mais pas de façon isolée. Il faut travailler ensemble. Ce sera un autre dossier lorsque l’on va rencontrer les trois maires. »
Il n’y a d’ailleurs pas de réglementation qui encadre le lavage des embarcations au lac Magog.
« La Ville de Sherbrooke a installé une station de lavage (NDLR : à la plage de Deauville), mais elle n’est pas obligatoire. Magog a fait une entente avec une compagnie et elle a une station mobile quelques jours ici au lac Magog (à la descente de la rue Bournival), mais elle est aussi utilisée au lac Lovering. À Sainte-Catherine-de-Hatley, le conseil municipal refuse encore une fois cette année que nous ayons une station mobile de quelques jours à la descente de Sainte-Catherine (...) Il y a un certain travail à faire auprès du conseil municipal et du maire », note Mme Sarrasin.
À ses yeux, la concertation des municipalités aux abords du lac Mégantic est un bel exemple à suivre.
Au Memphrémagog
Par ailleurs, du côté du lac Memphrémagog, l’organisme Memphrémagog Conservation Inc (MCI) avait observé, en septembre dernier, une prolifération importante des moules zébrées.
Des plongées menées récemment ont permis de constater que leur taille a cru de façon importante. On s’attendait tout de même à cela, note la directrice générale de MCI, Ariane Orjikh.
« Ça prend environ un an avant qu’elles soient fertiles. Cette année, elles vont se reproduire et ça va en donner encore plus. Il va y avoir de plus en plus d’épaisseurs dans le Memphrémagog. Là, elles sont au nord du lac. L’eau s’écoule vers le nord, vers la rivière Magog, le lac Magog, la rivière Saint-François, donc ce sont tous ces plans d’eau qui sont menacés. Ils reçoivent des larves de moules zébrées qui arrivent du Memphrémagog. »
L’organisme mène par ailleurs un suivi des véligères (larves) de moules zébrées dans le lac pour une deuxième année, en partenariat avec Pêches et Océans Canada.
Le suivi pourrait permettre de mieux cibler certaines actions préventives.