Mme Sanfaçon Dubé partage qu’elle s’est installée à Sherbrooke il y a un an et qu’elle ne se sent pas du tout en sécurité sur les routes de la ville.
« D’avoir passé d’une grande ville comme Montréal qui a une vision zéro mort de piéton et des cyclistes à une ville qui accuse un retard incroyable au niveau des installations cyclables et de la mentalité des automobilistes, je dois dire que je ne me trouve pas particulièrement en sécurité quand j’enfourche mon vélo alors que j’ai à peine un kilomètre à faire pour me rendre à mon lieu de travail », soutient la porte-parole de Vélo fantôme.
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Pour elle, il n’est pas toujours facile de faire du vélo à Sherbrooke.
« À Sherbrooke, on nous dit souvent qu’on a de belles pistes cyclables autour du lac des Nations, mais moi c'est une zone récréotouristique, j’ai besoin de me sentir en sécurité sur une voie directe et ce n’est pas vraiment le cas actuellement. Ce n’est pas toujours faisable à certains endroits et je crois que cela empêche sûrement plusieurs personnes à changer leur mode de transport. C’est un cercle vicieux », affirme-t-elle.
Ce type de cérémonie comme celle en l’honneur de Sébastien Filteau sert à faire réfléchir un peu tout le monde, selon Vélo fantôme.
« C’est également un appel aux changements concrets de nos installations urbaines. Il faut repenser l’urbanisme, on manque d’installations cyclables et piétonnes. On va être à l’affut des changements qui pourraient être faits pour que nous n'ayons plus à installer de vélo fantôme », partage la représentante de Vélo fantôme.
Présente lors de l’hommage rendu à Sébastien Filteau, la mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin s’est sentie très interpellée par ce mémorial qui « fait réfléchir ».
Elle-même cycliste, elle avoue que la sécurité sur les routes pour les utilisateurs de vélo est très importante pour elle.
«Chaque fois qu’il y a un cycliste qui décède, je me sens toujours étroitement interpellée. Je crois que chacun de nos gestes peut avoir un impact positif et est important », raconte Mme Beaudin.
Elle mentionnait également qu’il serait d’intérêt de mettre sur pied un comité consultatif pour évaluer les problèmes à Sherbrooke et pour laisser la chance à ceux qui le vivent au quotidien de déterminer ce que la Ville doit faire avant de faire valider le tout par des experts.
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Mme Sanfaçon Dubé souhaite que le Québec travaille autant sur la sensibilisation que dans les changements physiques des infrastructures.
« En tant qu’automobilistes, nous avons une immense responsabilité lorsque nous prenons le volant. Il est important de garder en tête la pyramide de la vulnérabilité ainsi que la logique de prudence et de civisme qui en découle. Le piéton – l’usager le plus exposé lors d’une collision – se trouve au sommet de la pyramide, devant le cycliste, puis l’automobiliste, et enfin le conducteur de poids lourd. En somme, le plus gros, le plus rapide, le plus puissant et donc le plus dangereux doivent protéger le plus fragile. Chacun a la responsabilité de protéger les personnes plus vulnérables que lui. C’est le principe de la cour d’école où le plus grand doit veiller sur le plus petit! » a lancé haut et fort la porte-parole de Vélo fantôme lors de son allocution à l’installation du vélo.
Rencontré à la cérémonie, un des représentants du Club cyclisme Sherbrooke, Richard Fortier, souhaite que les lois soient renforcées pour qu’un automobiliste soit sanctionné beaucoup plus lorsqu’un cycliste est happé ou frôlé. Selon lui, cela ferait surement réfléchir les conducteurs qui ne respectent pas le 1,5 mètre de distance en dépassant un cycliste ou un piéton.
Selon des récentes données comptabilisées par Vélo Québec, il y a eu 76 000 cyclistes sur routes de Sherbrooke en 2020.