Mont-Bellevue: L’oasis de ciel étoilé bientôt lancé

Plusieurs mesures sont en place pour contrer la pollution lumineuse à Sherbrooke.

Parallèlement à la réserve naturelle du parc du Mont-Bellevue, l’oasis de ciel étoilé prévue dans ce secteur doit être lancée officiellement cet automne.


Rappelons qu’un tout premier quartier d’intégrité nocturne doit voir le jour dans ce secteur: il s’agit de la première étape menant à la création de cette oasis de ciel étoilé. L’initiative vise à protéger l’environnement nocturne. Elle vise à permettre à la population de profiter du ciel étoilé, mais aussi à protéger la biodiversité et la santé humaine. 

Selon Johanne Roby, professeure au Cégep de Sherbrooke, environ 80 % des citoyens ont accepté de convertir leur éclairage afin d’adopter des pratiques plus respectueuses du ciel étoilé. «Le projet va très bien», commente Mme Roby, en soulignant que l’équipe est maintenant rendue à rencontrer les commerces du voisinage. 

L’équipe jumelera ses efforts à ceux de la Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic (RICEMM), qui œuvre déjà auprès des entreprises. Celle-ci a d’ailleurs lancé récemment, en collaboration avec la Ville de Sherbrooke, la certification «Ami du ciel étoilé». Cette certification doit être déployée auprès des entreprises sur le territoire de la réserve, qui comprend les MRC du Granit et du Haut-Saint-François, de même que Sherbrooke.  

La professeure et chercheuse, qui travaille notamment avec le professeur Martin Aubé dans ce dossier, souligne que l’oasis est en voie d’obtenir l’accréditation «Urban Night Sky Place» de l’organisme International Dark Sky Association (IDSA). C’est avec la certification décernée par l’IDSA que la RICEMM est devenue la première réserve de ciel étoilé au monde.

Le lancement officiel de l’oasis de ciel étoilé sera souligné par de nombreuses festivités. 

L’initiative doit aussi permettre de mousser la recherche dans ce domaine. Rappelons qu’en 2021, un corridor de noirceur avait été établi au mont Bellevue, afin de permettre à la faune de se déplacer sans être perturbée par la lumière.

Pétition provinciale 

Par ailleurs, une pétition a été déposée à l’Assemblée nationale en mars dernier, réclamant que le gouvernement légifère en matière de pollution lumineuse en s’inspirant de la réglementation mise en place dans les MRC du Granit et du Haut-Saint-François, qui encadrent l’éclairage émis par les serres du territoire. 

Cette pétition de plus de 1000 noms a vu le jour après que les Serres Toundra, à Saint-Félicien, se soient retrouvées dans l’actualité en raison des importants halos lumineux créés par leur complexe. 

Même si des mesures d’atténuation ont été mises en place, on souhaite ainsi prévenir de nouveaux incidents du genre. Mme Roby fait partie de ceux et celles qui ont signé cette pétition. 

L’ajout de l’éclairage des serres dans la réglementation n’a pas encore été fait à Sherbrooke, mais il est cependant dans les cartons. 

À Sherbrooke, les Serres St-Élie projettent la construction d’un complexe de 40 000 pieds carrés à l’automne afin de répondre à ses besoins d’approvisionnement. 

Sachant qu’une réglementation en lien avec les serres s’en vient, l’entreprise compte déjà installer des panneaux coupe-lumière sur ses nouvelles installations, qui seront construites sur son terrain.

La Tribune rapportait récemment que l’entreprise, déjà en droit de réaliser son projet, demande une dérogation de zonage afin de faire ajouter l’usage agricole «serriculture» dans la zone commerciale, où la chose n’est normalement pas permise. Les élus ont déposé sans opposition le projet, qui reste susceptible d’approbation référendaire.