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Oman pour les nuls

Les chemins de terre ne permettent pas aux petites voitures de s’aventurer très loin dans les montagnes, à Oman. Et il faut prendre garde à la poussière, qui pourrait vous valoir une contravention.

CHRONIQUE / Situé à l’est des Émirats arabes unis, Oman est moins connu des touristes que ses voisins, qui ont transformé un désert en une immense ville futuriste. Le sultanat, qui compte des montagnes, des dunes et des bras de mer rappelant des fjords, se montre à la fois moderne et ancré dans les traditions. Le tourisme y est en croissance depuis le début des années 2010, ce qui ne signifie pas pour autant qu’on s’y perd dans les foules d’étrangers.


C’est ce qui fait à la fois le charme et le défi de découvrir Oman, où les infrastructures touristiques sont encore limitées. Lors de mon passage, en mars, les frontières venaient à peine de rouvrir sans test COVID aucun, si bien qu’il n’était pas difficile d’y trouver une voiture ou un hébergement à la dernière minute. Mais dans certaines villes plus petites, comme Ibra, qui peut constituer un arrêt de transit, les options pour passer la nuit sont peu nombreuses.

Il importe donc de planifier au moins un peu le périple pour éviter les mauvaises surprises et de valider que les routes empruntées, à l’extérieur des grands axes, aboutiront vraiment à la destination désirée. En une semaine, on peut parcourir beaucoup de chemin si on s’est donné la peine de tracer d’abord l’itinéraire et de réserver certaines activités, notamment pour les expériences nécessitant un brin d’organisation comme une nuit dans les dunes de Sharquiya, au centre du pays.

Outil de glamping

Dans tous les cas, la voiture demeure le meilleur moyen de transport. Les distances à parcourir peuvent être importantes, mais il y a toujours un village, en chemin, où on voudra s’arrêter à l’improviste.

La liberté la plus totale s’acquiert sur quatre roues motrices, surtout si on vise une incursion dans les montagnes.

Plusieurs routes plus en altitude sont étroites et n’ont jamais connu le pavage. Les berlines risquent de s’y enliser. Ces dernières seront néanmoins plus qu’appropriées pour les grandes routes si l’objectif demeure de longer la côte à la recherche des meilleures plages. 

Quoique...

Les amateurs d’aventure utiliseront leur 4X4 comme outil de glamping, un peu comme on le ferait en Islande. Les plages désertes, encore dénuées de tout-inclus et de familles européennes à la recherche du bronzage parfait, comme celle de Yitti, au sud de la capitale, accueillent la nuit leur lot de campeurs qui économiseront sur les frais d’hôtels.

Voyager de manière autonome permet d’arrêter dans de petits villages et de regarder la vie passer, comme ici, à Tiwi.

Quelle que soit la bagnole choisie, mieux vaut valider les conditions de location avant le départ et avoir noté par écrit toutes les inclusions. Une fine couche de poussière sur la carrosserie, au retour, vous voudra des frais supplémentaires. Pas de tolérance pour la saleté. On raconte que même sur la route, les bolides un peu trop sales seront interceptés par les patrouilleurs. Leur conducteur doit alors payer une amende symbolique. 

Dans le même sens, on semble louer seulement avec un kilométrage limité qu’il est presque impossible de respecter si on explore un tant soit peu. Là encore, mieux vaut connaître les limites imposées dès le départ. Les dépassements aussi sont coûteux... et parfois exagérés.

Toujours dans le domaine de la conduite, les radars photo sont partout. Si votre système de navigation les reconnaît, il n’en finira plus de sonner l’alarme tellement on contrôle votre vitesse tous les cinq ou dix kilomètres. 

Si vous hésitez à choisir qui agira comme pilote pendant tout le rallye à Oman, choisissez celui ayant la meilleure vue. Sur les grandes routes, où la limite de vitesse est parfois fixée à 100 km/h, les dos d’âne sont intercalés entre les appareils de photo radar. Sans panneau invitant à la réduction de la vitesse. Initialement couvertes de peintures, les bosses tendent à se fondre dans le décor avec l’usure de la circulation et du soleil. Hommage aux suspensions des véhicules loués : elles sont toutes mises à rude épreuve. 

En ce qui concerne le stationnement, il existe dans la capitale, Mascate, un système de paiement par SMS, à condition d’avoir acheté une carte SIM à l’arrivée. Si on se félicite d’être exempté d’une obole lors d’une visite en plein après-midi, alors que le tarif est suspendu, on réalise rapidement que c’est parce que le soleil de plomb a vidé les marchés, les rues et les restaurants. Explorer les villes en après-midi n’est donc pas particulièrement productif. 

La voiture est sans doute le meilleur moyen pour explorer Oman, ses montagnes, ses plages et ses dunes. Ici, un belvédère en route pour Yitti, une plage pratiquement déserte.

Oman est par ailleurs le pays de l’encens. On en trouve partout, de différentes qualités, autant dans les magasins de souvenirs que dans les épiceries. Les non-initiés peineront à déterminer si le prix demandé convient à la matière vendue. Certains restaurants offrent même une eau parfumée à l’encens.

En matière de nourriture, on trouvera les kebabs et chawarmas partout sans problème. Les limonades et jus de grenade sont aussi populaires. Pour les sucreries, il faut absolument goûter l’halwa, dont l’aspect gélatineux peut à première vue rebuter. Le dessert, cuisiné à base de miel, d’œuf, d’eau de rose et d’épices est pourtant très surprenant. On le consomme souvent avec le kahwa, le café traditionnel, lui-même mélangé à de l’eau de rose, du safran et de la cardamome. Le thé est lui aussi savamment parfumé. 

Enfin, la situation des visas mérite qu’on s’informe plusieurs jours avant de partir. Il est possible d’obtenir un visa électronique en remplissant un formulaire plutôt simple en ligne. Dans le doute, mieux vaut demander le visa et payer les frais que d’être pris au dépourvu au moment de franchir la frontière.