«Kanak, l’ange au front»: une vie de chien hors de l’ordinaire

Mélanie Bédard, sergente-détective au Service de police de la Ville de Sherbrooke à la retraite, et Kanak, l’ancien chien de soutien du SPS, présente le livre «Kanak, l’ange au front».

Kanak, le tout premier chien de soutien du Service de police de la Ville de Sherbrooke (SPS), a profité de sa première année de retraite pour écrire son «autobiographie». De la maternelle à son travail de terrain avec le corps policier, le chien le plus populaire de la région a passé sa vie aux côtés des victimes d’actes criminels.


«Il n’était pas rare d’entendre les enfants chuchoter un «merci Kanak d’être resté avec moi» à la sortie d’une salle d’interrogatoire ou du palais de justice», explique Mélanie Bédard, sergente-détective à la retraite qui a occupé le poste de maitre-chien avec Kanak et autrice du livre «Kanak, l’ange au front».

L’ex-sergente-détective du SPS se dit fière d’avoir été l’instigatrice des chiens de soutien en milieu judiciaire au Québec. «Cette étape de ma vie est la preuve qu’il est possible de faire de nos épreuves un tremplin vers quelque chose de meilleur», se réjouit-elle. 

Mme Bédard utilise le terme «épreuve» pour référer à ces années où, à titre de maitre-chien, elle accompagnait au quotidien ses collègues dans les dossiers les plus difficiles émotionnellement. «En plus de tous mes dossiers réguliers à titre de sergente-détective, le fait d’être maitre-chien ajoutait une énorme charge mentale supplémentaire», souligne-t-elle.

L’entièreté du processus judiciaire pour les victimes d’actes criminels peut s’avérer difficile, spécialement lorsqu’il s’agit d’enfants. Pendant ses années de service, Kanak a tenté de consoler l’inconsolable, comme elle le rapporte dans le livre. 

Lorsque l’on demande à une enfant de raconter ce qui lui est arrivé et qu’à travers ses yeux remplis d’innocence on y voit la noirceur, on comprend alors qu’elle revoit le film des événements dans le vide devant elle.

Pour Kanak, la charge de travail était tout autre. «Son travail était de ne rien faire, mais ça faisait toute la différence», ajoute Mme Bédard. L’experte canine rappelle que des études démontrent que la simple présence d’un chien calme peut apaiser l’humain. Ce rôle unique, Mme Bédard l’explique aussi dans son livre. «Oui, c’est vrai, c’est long attendre toute une journée à la cour pour être appelé à témoigner et il est décevant de voir la cause reportée à un autre jour pour une quelconque raison. Mais, lorsqu’on a la possibilité de m’avoir à ses côtés, c’est un peu moins pire, m’a-t-on dit.»

Certains témoins d’actes criminels lui ont avoué que sans la présence de Kanak, ils n’auraient pas été capables de témoigner, rapporte-t-elle. «Autrement dit, sans Kanak, certaines victimes n’auraient jamais témoigné. Il n’y aurait donc pas eu de preuve, ce qui aurait fait avorter le procès et justice n’aurait pas été faite sans Kanak.» 

Un livre pour se souvenir

C’est avec l’empathie et la douceur habituelles de Kanak que le livre écrit au «je» par Mélanie Bédard raconte la vie mouvementée du premier chien de soutien à Sherbrooke. Kanak partage ses aventures, ses leçons de vie et ses photos cocasses dans les pages de son livre. Cet ouvrage se veut un dernier au revoir de la part du chien de soutien du SPS à tous ceux qu’il a pu aider au cours des dernières années. 

Mélanie Bédard, sergente-détective au Service de police de la Ville de Sherbrooke à la retraite, et Kanak, l’ancien chien de soutien du SPS, présente le livre «Kanak, l’ange au front».

Mélanie Bédard a préféré laisser Kanak sous le feu des projecteurs dans ce livre, plutôt qu’elle, comme c’était le cas sur la page Facebook de Kanak lorsque celui-ci était en poste au SPS. «Depuis mon adolescence, j’ai toujours cru que je n’étais pas intéressante. C’est un peu pour ça que je me suis cachée dernière la «plume» de Kanak. Les fans de Kanak m’ont cependant permis de reprendre confiance en moi», explique Mme Bédard, reconnaissante de la bienveillance du public. 

Le lancement du livre aura lieu ce samedi 21 mai à La Grande Ménagerie, au 3175, rue King Ouest, à Sherbrooke. Mélanie Bédard et Kanak seront présents de 12 h à 16 h pour discuter avec le public ainsi que pour une séance de dédicace.